Loi sur la fin de vie : les associations bretonnes espèrent que le débat parlementaire permettra de réelles avancées
La loi sur la fin de vie promise par Emmanuel Macron et longtemps repoussée arrive en Conseil des ministres ce mercredi 10 avril. Les représentants bretons de l'association pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD) saluent la démarche, mais pointent les limites du projet.
Ils saluent la démarche, mais espèrent des avancées. Deux responsables de l'Association pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD) ont une lecture quasi similaire de l'arrivée de la loi sur la fin de vie devant le Conseil des ministres ce mercredi 10 avril.
Andrée Guillamet est déléguée de l'association dans le Finistère et Serge Raoult dans les Côtes-d'Armor. Pour eux, le fait que le gouvernement dépose un projet de loi sur ce sujet "est une très grande avancée". Andrée Guillamet rappelle que les associations "attendent un débat parlementaire depuis des années" sur le sujet.
Les maladies neurodégénératives exclues ?
Ils se montrent plus réservés sur les premiers échos du contenu du texte. Serge Raoult voit au moins quatre questions primordiales. Autant de garde-fous voulus par le gouvernement et qui peuvent s'apparenter à des barrières infranchissables pour certains malades : "Il n'y aurait pas de respect des directives anticipées, ce qui exclu tous les patients ayant une maladie neurodégénérative puisqu'il ne faut pas d'altération du discernement", regrette le professionnel de santé à la retraite qui a lui-même vécu la fin de vie difficile de son papa en 2020.
Autres motifs d'inquiétude : la définition du court et moyen terme, la notion de collégialité de la décision et la possibilité ou non de recourir à l'euthanasie et/ou au suicide assisté.
Un débat qui risque de durer
Autant de points qui inquiètent les patients et familles de patients : "Je connais une femme qui a la maladie de Charcot et dont l'état de santé se dégrade depuis huit ans, elle me dit 'Pourquoi traverser la France et aller en Suisse ou en Belgique mourir alors que je pourrais mourir chez moi ou à l'hôpital ?'" Des questions qu'il faudra trancher lors du débat parlementaire qui risque de durer, ce qui inquiète Serge Raoult : "On sait qu'il y aura plusieurs lectures et sans doute une commission mixte paritaire, puis il faudra attendre les décrets d'application et le mémorandum de la Haute autorité de santé, donc on pourrait avoir un texte effectif en 2026." Soit une éternité pour certains patients confrontés à des situations extrêmement compliquées.
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