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Lors des maraudes en grand froid "on cherche à convaincre ceux qui refusent l'hébergement d'urgence"

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Avec l'activation du plan "Grand froid", les associations intensifient leurs actions pour venir en aide aux sans-abris. Nous avons accompagné l'AIEM (Association d'Information et d'Entraide Mosellane) lors d'une maraude.

L’équipe mobile de l’AIEM (Association d’information et d’entraide mosellane) intensifie ses maraudes et élargit ses horaires avec l’activation du plan Grand froid L’équipe mobile de l’AIEM (Association d’information et d’entraide mosellane) intensifie ses maraudes et élargit ses horaires avec l’activation du plan Grand froid
L’équipe mobile de l’AIEM (Association d’information et d’entraide mosellane) intensifie ses maraudes et élargit ses horaires avec l’activation du plan Grand froid © Radio France - Jules Hauss

Elles veillent toute l'année pour venir en aide aux sans-abris. Mais les températures négatives qui animent le début de semaine dans le département accentuent leur vigilance. Les associations comme l'AIEM (Association d'Information et d'Entraide Mosellane) ont renforcé leur mobilisation depuis le mardi 9 janvier, jour de l'activation du niveau 1 du plan "Grand Froid" dans le département.

Des places d'hébergement d'urgence (18 au total) ont été débloquées pour augmenter l'aide aux sans-abri sur la période. L'AIEM a élargi en conséquence les horaires de son équipe mobile (cinq personnes) qui veille jusqu'à 22h le soir pour intervenir en cas de signalements au 115.

"La plupart des personnes sont connues des services sociaux"

"Le Grand froid, c'est une période où on a moins de monde dans les rues, explique Stéphane, qui travaille depuis plus de 20 ans en tant que travailleur social. Certaines personnes ont trouvé des hébergements chez des tiers. D'autres sont logées avec les places d'hébergement d'urgence qui ont été débloquées"

Le réseau d’associations connaît la quasi-totalité des personnes sans-abri que l’on croise dans les rues de Metz et du département, rappelle Stéphane. “La plupart des personnes sont connues des services sociaux et sont accompagnées. Celles qui refusent l'hébergement d'urgence sont celles qui n'ont pas forcément la promiscuité des lieux. Il y a aussi les règles qui sont mises en place dans les institutions et que certains ne supportent pas. Enfin, il y a ceux qui font face à des problèmes de type psychiatrique. Dans ces cas-là, on doit tâcher des les convaincre, les protéger "malgré elle"".

Accompagné d'Anaïs, Stéphane part donc mercredi 10 janvier à la recherche d'Élisabeth, qui souffre d'addictions et qu'il connait depuis presque dix ans. Il doit la convaincre de dormir dans un hôtel ce soir. "Mais il est excentré du centre-ville, ce qui ne lui convient pas trop. Il faut donc la convaincre."

À la gare, Élisabeth est facilement repérée avec son déambulateur. Après quelques minutes de négociations, les travailleurs sociaux la convainquent de les rejoindre. Elle est ensuite transportée en camionnette vers l'hôtel, où une autre partie du travail commence. "Il faut lui trouver des vêtements et de quoi manger. Il y a aussi la partie administrative. L'objectif, c'est d'éviter qu'elle sorte de l'hôtel et qu'elle s'égare ensuite."

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C'est cette même camionnette qui a été stationnée tout l'après-midi Porte Serpenoise pour proposer des boissons chaudes aux sans-abris en quête de réconfort et de compagnie. Sur la banquette, un café à la main, Jérôme, à la rue depuis le printemps, explique comment il s'en sort quand les températures descendent sous les -5 degrés.

"L'important c'est de bien isoler la tente. Et puis avec toutes les couches, quand on est bien équipé, on s'en sort. Le pire ce n'est pas le froid, les températures négatives. Même si c'est évidemment très difficile pour certains. Le pire, c'est toute la pluie qu'on a eu depuis le mois d'octobre. Quand on est mouillé, c'est très difficile de se réchauffer."

Le plan grand froid
Le plan grand froid © Visactu

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