Élections européennes : la mairie de Nanterre organise des ateliers citoyens pour plus d'accessibilité

Il ne vous reste que quelques jours pour vous inscrire sur les listes électorales en ligne (1 mai) ou en mairie (3 mai). Les citoyens des 27 pays membres de l’Union européenne sont appelés aux urnes pour élire leurs députés au Parlement de Strasbourg. En France, c'est le 9 juin. C'est une élection, à un seul tour, qui peine à mobiliser les électeurs. Lors du dernier scrutin de 2019, seul un votant sur deux s'est déplacé aux urnes. D'autres ne connaissent pas forcément leurs droits. Alors, l’Unapei Ile-de-France, mouvement de 330 associations d'aide et de défense des personnes en situation de handicap, et la Ville de Nanterre organisent à l'approche du scrutin des ateliers de préparation au vote, pour plus d'accessibilité.

"On m'a toujours dit que les handicapés n'ont pas le droit de voter"

Au milieu de la salle de la mairie de Nanterre, trône l'isoloir, comme le jour du vote. Une quarantaine de personnes en situation de handicap intellectuel ont été accueillis samedi 27 avril en mairie. L'atelier débute par un temps d'information et un quizz sur l'Union Européenne, et le rôle du Parlement. Les questions de Karuga, à l'aube de ses 18 ans, fusent. "Comment puis-je m'inscrire ? Comment je vote ?" lance-t-il devant l'assemblée impatient d'aller voter pour la première fois. Le groupe applaudit, le jeune se rassoit, satisfait des réponses d'Elisabeth, responsable de la mission handicap à la Ville de Nanterre.

Aujourd’hui encore, des milliers de personnes en situation de handicap sont exclues de ce droit démocratique fondamental, constate l'Uapei Ile-de-France, qui regroupe 330 associations. Alors que depuis 2019, toute personne en situation de handicap intellectuel, y compris celles sous mesure de protection (tutelle, curatelle) peuvent voter.

"J'ai toujours entendu que les handicapés n'avaient pas le droit de voter" , confie une participante Boussehba. D'où l'importance de ces ateliers citoyens organisés depuis trois ans, martèle Elisabeth, le sourire aux lèvres. C'est elle qui les anime. "Beaucoup de personnes ne savent pas qu'elles peuvent voter, et encore beaucoup d'institutions n'informent pas leurs administrés", déplore-t-elle. La liste est longue, selon les associations, informations inaccessibles, non-respect ou mauvaise interprétation des règles électorales dans certains bureaux de vote, méconnaissance du handicap et idées reçues quant à la connaissance de l’environnement politique par les personnes en situation de handicap.

Rendre le processus électoral accessible

Ensuite, atelier de mise en situation, chaque participant prend un bulletin de vote et mime le passage dans l'isoloir, et le dépôt de l'enveloppe dans l'urne. "A voté",  déclare Eric Solas, l'adjoint au maire tout en demandant la pièce d'identité, et une signature, contre un chocolat en forme de pièce de 2 euros. "Il n'y en aura pas le Jour J", prévient Elisabeth, en souriant.