Des vitraux du prêtre pédocriminel Louis Ribes retirés d'une église du Rhône
Les vitraux du père Ribes, un pédocriminel de la Loire, disparaissent petit à petit. Des travaux sont en cours dans l'église de la commune de Charly (Rhône) pour déposer 11 vitraux. Le "Picasso des églises" est soupçonné d'abus sexuels sur au moins 50 enfants dans la Loire, le Rhône et l'Isère.
Au fond de l’église de Charly (Rhône), dans le chœur, trône un échafaudage : un vitrail a été retiré et les deux autres ont déjà été remplacés, ce qui soulage Annick Moulin, co-fondatrice du collectif des victimes de Louis Ribes : "Cela me fait un bien fou parce qu'il y a maintenant cette colombe avec les ailes ouvertes et toutes ces couleurs. Finalement je me dis que cette colombe nous protège un peu."
Avant, c'était un vitrail du père Louis Ribes qui se trouvait là. Ce pédocriminel né et mort à Grammond dans la Loire, surnommé "le Picasso des églises", est soupçonné d'avoir commis des abus sexuels sur au moins 50 enfants selon l'Eglise, dans les années 1970 et 1980, dans les départements de la Loire, mais aussi du Rhône et en Isère.
Il s'inspirait même parfois de ces actes pour créer des vitraux. Alors depuis quelques années, ses victimes se battent pour effacer les traces et les faire retirer.
"On ne peut pas les détruire car c'est une œuvre d'art"
Au total, onze vitraux seront remplacés dans l'église de Charly. Les travaux ont commencé début février et devraient prendre fin avant les journées du patrimoine en septembre prochain. Le maire de la commune évalue le coût entre 80.000 et 100.000 euros, une somme entièrement prise en charge par le diocèse de Lyon.
Quant aux anciens vitraux, ceux de Louis Ribes, ils sont stockés, explique Laurence Robert, déléguée générale du diocèse : "On ne peut pas les détruire car c'est une œuvre d'art, il y a un droit moral attaché à une œuvre artistique. Il faudrait que tous les ayants droits de Louis Ribes acceptent de les détruire pour qu'on puisse le faire. Nous travaillons à les retrouver, il y en a plus que ce que l'on pensait, une dizaine, ce qui fait que cette solution est compromise, mais on y travaille."
Dans les mois qui viennent, d'autres vitraux doivent être retirés, toujours dans le Rhône, à Caluire et Loire-sur-Rhône. Seule la commune de Givors refuse pour l'instant de le faire, elle a des vitraux dans une église désacralisée.
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