Passer au contenu
Publicité

Pédophilie : des œuvres du père Ribes enlevées à Sainte-Catherine, celles de Givors toujours bien accrochées

Par

C'est une nouvelle étape importante pour les victimes du père Ribes. Ce mardi après-midi, à Sainte-Catherine, dans le Rhône, huit vitraux réalisés par le prêtre pédophile ont été déposés. Les victimes de la Loire, d'Isère et du Rhône attendent désormais la même chose à Givors.

Les morceaux de vitraux enlevés un à un de l'église de Sainte-Catherine. Les morceaux de vitraux enlevés un à un de l'église de Sainte-Catherine.
Les morceaux de vitraux enlevés un à un de l'église de Sainte-Catherine. © Radio France - DV

Né et mort à Grammond, dans la Loire, celui qu'on surnomme "le Picasso des églises" est soupçonné d'avoir commis des abus sexuels sur des dizaines d'enfants dans les années 70 et 80, dans la Loire, dans le Rhône et en Isère. En l'absence de procès, le combat des victimes se résume aujourd'hui à faire disparaître toutes les œuvres du père Ribes trônant encore dans les églises de la région, essentiellement des peintures et des vitraux, fruits des séances de pose, menant généralement à des actes pédophiles.

Publicité

À Sainte-Catherine, ce mardi, il y avait donc de l'émotion et du soulagement pour ce moment auquel les victimes voulaient assister depuis des mois : deux artisans, outils en main, qui démontent un à un les morceaux qui composent les vitraux. Des larmes coulent encore sur les joues des victimes. Annick Moulin en fait partie et, dorénavant, elle pourra avancer un peu plus sereinement dans son chemin de reconstruction "parce que cet homme continue à me faire peur, ces vitraux continuent à me faire peur. Là, que les vitraux soient descendus, c'est une grande avancée". Quelques victimes ont déjà touché des indemnisations, jamais plus de 60.000 euros. Une réunion doit avoir lieu le 25 novembre entre le collectif et l'INIRR, l'Instance Nationale Indépendante de Reconnaissance et Réparation pour de potentielles indemnisations générales.

Un artisant au travail dans l'église de Sainte-Catherine.
Un artisant au travail dans l'église de Sainte-Catherine. © Radio France - DV

Que vont devenir les vitraux ?

Ils seront stockés par la mairie de Sainte-Catherine, qui en est propriétaire, mais ils ne pourront pas être détruits tant que tout les ayants droits du père Ribes n'auront pas donné leur accord explique Laurence Robert, déléguée générale du diocèse de Lyon : "nous avons missionné un généalogiste pour retrouver les ayants droits de Louis Ribes. Si nous parvenons à obtenir leur accord, ce dont nous ne doutons peu, nous pourrons détruire les vitraux".

Et maintenant Givors ?

Dans leur très grande majorité, comme ici à Sainte-Catherine, les maires des communes où son présentes des œuvres du père Ribes n'ont pas trainé à les faire disparaître, en soutien au collectif des victimes. Trois autres villes, toutes dans le Rhône, devraient se débarrasser des œuvres du père Ribes l'année prochaine : Caluire, Loire-Sur-Rhône et Charly. Seul point noir, Givors. Le maire n'a pas encore décidé s'il accepte que deux vitraux du père Ribes, dans une chapelle désacralisée, soient déposés. Depuis des mois, Mohamed Boudjellaba, le maire de Givors, reste campé sur sa position. Ce n'est pas à lui d'engager sa responsabilité sur ce dossier. Il fait partie de ceux qui assurent que l'homme et l'artiste doivent être séparés. Dans un courrier, il a demandé au pape que l'Église accompagne efficacement les victimes de pédophilie.

Il en appelle aussi à la Ministre de la Culture et à la secrétaire d'État chargée de l'enfance de lancer un grand débat sur la question de la pédophilie. En juin, le maire de Givors a rencontré le diocèse de Lyon. Un autre rendez-vous est prévu avant la fin de l'année, mais on ne voit pas ce qui pourrait faire bouger les lignes.

Aujourd'hui une pétition appelle le maire de Givors à faire retirer les vitraux du père Ribes dans sa ville. Elle a recueilli pour l'instant quasiment 13.000 signatures. Sollicité, le maire de Givors a refusé de répondre aux questions de France Bleu.

Ma France : Améliorer le logement des Français

Quelles sont vos solutions pour aider les Français à bien se loger ? En partenariat avec Make.org, France Bleu mène une consultation citoyenne à laquelle vous pouvez participer ci-dessous.

Publicité

undefined