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"C'est du sous-logement social", à Sarcelles une tour jugée "en péril" est évacuée ce lundi

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Les 160 résidents de la tour Guyane de Sarcelles doivent évacuer leur logement lundi 18 décembre au plus tard. Face aux risques "grave et imminent" pour les occupants, le préfet et le maire ont pris un arrêté de péril.

La tour Guyane dans le quartier Grands ensembles de Sarcelles, le 17 décembre 2023 La tour Guyane dans le quartier Grands ensembles de Sarcelles, le 17 décembre 2023
La tour Guyane dans le quartier Grands ensembles de Sarcelles, le 17 décembre 2023 © Radio France - Valentin BERTRAND

Au pied de cette tour de 16 étages, la colère se mêle à l'incompréhension. Les habitants ont eu six jours pour se faire à l'idée qu'il ne dormiront plus dans leur logement le soir du 18 décembre. Ce lundi, un important dispositif est prévu pour faire évacuer ce bâtiment déclaré "en péril" par arrêté préfectoral.

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"Depuis le Covid (février 2022, ndlr) il n'y a plus de chauffage collectif, mais on continue de nous demander les charges", peste Laurence. Pour se chauffer, les habitants de cet immeuble des années 70 ont dû se résoudre à installer des chauffages d'appoint dans chaque pièce. Quitte à risquer la surtension.

Pièce principale d'un appartement au 16ème étage, chauffé par un bain d'huile
Pièce principale d'un appartement au 16ème étage, chauffé par un bain d'huile © Radio France - Valentin BERTRAND

1 millions d'euros de travaux

Parmi les autres manques : le système de ventilation est défectueux, des portes coupe-feu sont hors services, l'ascenseur en panne pendant huit mois, les parties communes ne sont pas entretenues... La liste est longue et désespère Lidienne, 66 ans, propriétaire d'un 3 pièces acheté en 2017. "On m'a caché tout ça quand j'ai acheté l'appartement, er maintenant où vais-je aller ?", s'inquiète-t-elle.

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Comme la plupart des habitants, Lidienne n'a pas d'autre choix que l'hôtel. Après recensement, la mairie de Sarcelles a réservé des chambres pour 130 personnes environ et pour une durée de 6 mois, annonce le maire (PS) Patrick Haddad.

Selon l'élu, l'état de la tour revient au syndic de copropriété "défaillant". Les travaux n'ont pas été menés et le coût estimé de la remise au normes avoisine le million d'euros désormais. Patrick Haddad explique donc avoir voulu "reprendre la situation en main avant qu'un drame n'arrive". Et d'ajouter : "C'est devenu du sous-logement social, c'est la réalité". Il y moins de deux semaines, une fillette de 9 ans est morte lors d'un incendie dans un immeuble vétuste et hors normes de Gigny-2 (Essonne).

Mais l'argument sécuritaire ne convainc pas tous les résidents. Beaucoup sont inquiets pour les prochaines semaines, pour la scolarité de leurs enfants, pour le devenir de leurs affaires. "Impossible de tout emmener à l'hôtel", proteste un des locataires.

Et puis il y a les résidents non-recensés, des personnes sans-papiers logées chez "des marchands de sommeil", d'après Patrick Haddad. L'un d'eux, J., dit qu'il dormira à la rue.

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