À Marseille, Kéty vit dans un logement insalubre de 8 m² pour 300 euros par mois
Dans le 15e arrondissement de Marseille, cette femme d'une cinquantaine d'années, livrée à elle-même, vit dans des conditions indignes : un logement minuscule, insalubre et dangereux qu'elle paie 300 euros à un marchand de sommeil. Un jeune du quartier lance une alerte sur les réseaux sociaux.
Quand on arrive devant le numéro 4 de la rue de la Butineuse, dans le 15e arrondissement de Marseille, on ressent immédiatement l'envie de faire demi-tour. La porte d'entrée, dépourvue de serrure, se trouve devant une plaque d'égout qui déverse sur le trottoir sont trop plein d'immondices, dégageant une odeur nauséabonde.
"Même en prison, ils sont mieux traités"
Mais le pire est à venir. Le petit couloir d'entrée, où le courrier s'entasse dans un renfoncement du mur et au système électrique inquiétant, dessert le logement de Kéty. Quand on pousse la porte, on débouche sur une pièce unique aux murs décrépits de quatre mètres sur deux : "Regardez, je ne peux faire que quatre pas chez moi" montre cette femme âgée d'environ 55 ans, qui dit vivre de 900 euros d'allocation adulte handicapé.
Un logement si exigu que les toilettes à la turque, seulement séparées de son lit, servent aussi de bac de douche : "Je suis obligée de faire mes besoins accroupie et quand je veux prendre ma douche, je prends le pommeau qui est suspendu au mur. C'est impossible, le sol devient glissant comme une patinoire, et c'est déplorable pour l'hygiène. Même en prison ils sont mieux traités !"
Rats, cafards, odeurs d'égout...
Son espace de vie se résume à un lit séparé de l'évier de la cuisine de quelques centimètres. Une télévision repose sur un meuble sous lequel est placé un vieux frigo quasiment vide. Une plaque électrique, posée à même le sol sous l'évier, ne fonctionne plus. "Les rats et les cafards ont rongé les fils". Car le logement serait infesté de nuisibles : "Les rats ont creusé des trous en bas de la porte, les cafards tombent d'une conduite d'aération quand je dors la nuit. Il m'est même arrivé de me réveiller avec un cafard dans la bouche" lance Kéty, au comble du désespoir.
Si les nuisibles envahissent ainsi son logement, c'est en partie en raison de l'état de délabrement de son quartier, mais aussi par ce que l'unique fenêtre de son logement est cassée et qu'elle donne directement sur la plaque d'égout située sur le trottoir : "En hiver, à cause de ce carreau cassé, le froid est terrible, en été, on étouffe, mais ce sont surtout les odeurs qui montent des égouts qui sont insupportables."
300 euros de loyer et sous la menace de l'expulsion permanente
Kéty a bien demandé à son propriétaire, qui possèderait plusieurs appartements dans l'immeuble, de changer le carreau, rien n'y a fait. La quinquagénaire est menacée d'être mise à la rue à la moindre plainte.
Son sort a ému Bryan, un jeune du quartier. Il a posté sur Tik Tok une vidéo dénonçant ces conditions de vie indignes : "C'est inacceptable de louer un truc pareil à une dame âgée. C'est dangereux, c'est insalubre, c'est de l'arnaque, ça ne devrait même pas exister". Sa vidéo a été vue 70.000 fois.
"Comment voulez-vous qu'elle fasse autrement ?" demande Bryan. "Pour trouver un logement, il faut verser une caution, présenter des feuilles de salaires, avancer plusieurs loyers. Même sur leboncoin, c'est impossible. À Marseille, la guerre du logement fait rage" dénonce le jeune homme.
Pour ce logement, Kéty a versé 500 euros de caution. En proie à des difficultés financières, elle a obtenu de ne verser que 150 euros pendant quelques mois. Son propriétaire, qui ne lui délivre aucune quittance de loyer, l'a déjà prévenue : "Dans quelques mois, c'est 300 euros ou c'est la porte..."
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