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Rougeole en Ardèche : parmi les malades, des enfants vaccinés, mais trop tôt

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L'épidémie de rougeole déclarée mi-septembre à Guilherand-Granges en Ardèche ralentit. 61 personnes ont contracté la maladie, en grande majorité des enfants. Dans 64% des cas, l'enfant était vacciné, mais avait reçu la première dose trop tôt.

L'Agence Régionale de Santé a organisé deux opérations vaccination suite au déclenchement de cette épidémie à Guilherand-Granges en Ardèche L'Agence Régionale de Santé a organisé deux opérations vaccination suite au déclenchement de cette épidémie à Guilherand-Granges en Ardèche
L'Agence Régionale de Santé a organisé deux opérations vaccination suite au déclenchement de cette épidémie à Guilherand-Granges en Ardèche © Radio France - Nathalie Rodrigues

L'Agence Régionale de Santé a fait un nouveau point ce mardi matin sur l'épidémie de rougeole déclarée mi-septembre autour de Guilherand-Granges en Ardèche. Elle est partie d'un cas importé : une personne non vaccinée qui a contracté le virus à Bali et a ensuite participé à un stage de rugby en Ardèche. Trois cas ont été recensés au sein du club sportif, puis la rougeole s'est répandue au sein du collège Charles de Gaulle de Guilherand-Granges. 61 cas au total, 56 enfants et 5 adultes. Et 64% des malades étaient bel et bien vaccinés contre la rougeole, mais certains l'ont sans doute été trop jeunes.

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Première dose avant les 1 an de l'enfant inefficace

L'ARS et Santé Publique France sont venues au collège vérifier les carnets de vaccination des élèves. Et pour la moitié des 643 collégiens, ils ont pu aussi contrôler les dates des vaccinations. Il en ressort que 100% des enfants non vaccinés ont contracté la rougeole. Et ceux qui ont fait leur première dose de vaccin avant leur 12 mois ont été aussi les plus touchés. En fait, plus le vaccin a été précoce, moins il s'est avéré efficace. 17,6% des enfants qui ont eu leur première dose avant leur 9 mois sont tombés malades ; 7,5% pour ceux vaccinés entre leur 9 et 12 mois ; seulement 2,2% pour ceux vaccinés après leur 12 mois.

Les recommandations en matière vaccinale n'ont pas toujours été les mêmes souligne le Dr Bruno Morel, directeur délégué à la veille et aux alertes sanitaires de l’ARS Auvergne-Rhône-Alpes : "la première dose du vaccin ROR est désormais administrée après l'âge de 12 mois et quelque soit le mode de garde. Entre 2009 et 2013, il y a eu des préconisations de vaccination plus précoce, avant 12 mois, notamment pour les enfants entrant en collectivité."

Une flambée épidémique de rougeole entre 2008 et 2011 peut aussi expliquer que les collégiens d'aujourd'hui ait été vaccinés plus tôt enfant argumente le Dr Daniel Floret, pédiatre et président de la commission nationale de vérification d'élimination de la rougeole et de rubéole : "l'Ardèche était très touchée par cette épidémie de rougeole. Il y a eu une inquiétude et certains professionnels de santé ont cru bon de vacciner plus tôt. Depuis, on a appris, on a des données qui montrent très clairement que le risque d'échec de vaccination est beaucoup beaucoup plus important lorsqu'on reçoit sa première dose de vaccin contre la rougeole avant ses 1 an."

Une troisième dose de vaccin pour les enfants vaccinés trop tôt

L'Agence Régionale de Santé a réuni la semaine dernière une cellule d'aide à la décision, avec experts infectiologues, pédiatres, spécialistes en vaccination, Centre National de Référence. "C'est à ce moment là que nous avons eu formellement la recommandation de vacciner avec une troisième dose les enfants vaccinés prècocément" détaille le Dr Bruno Morel.

Deux opérations de vaccination ont été organisées. L'une, ce lundi 23 octobre, n'a intéressé qu'une douzaine de personnes venues recevoir leur injection au centre hospitalier de Valence. L'autre est organisée ce mercredi 25 octobre au Pôle de Santé Lônes de Guilherand-Granges de 9h à 12h et de 13h à 16h. Les parents d'élèves du collège Charles de Gaulle à Guilherand-Granges ont aussi reçu un courrier avec cette recommandation d'une troisième dose. Les professionnels de santé ont aussi été alertés. L'Agence Régionale de Santé réfléchit à d'autres actions pour assurer ce rattrapage vaccinal.

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