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CHU : "Je pense qu'il faut en premier lieu régler le problème financier des hôpitaux corses", Jean-Luc Pesce

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Un peu plus d'un an après le déménagement de l'hôpital d'Ajaccio, vers de nouvelles infrastructures au Stilettu, Jean-Luc Pesce, le directeur général d'établissement, dresse un premier bilan opérationnel et évoque, notamment, les difficultés d'attractivité et de recrutement du secteur de la santé.

Jean-Luc Pesce, directeur général du Centre hospitalier d'Ajaccio, Jean-Luc Pesce, directeur général du Centre hospitalier d'Ajaccio,
Jean-Luc Pesce, directeur général du Centre hospitalier d'Ajaccio, © Radio France - Stéphane Casalonga

Invité de la rédaction de France Bleu RCFM ce mardi 26 mars, Jean-Luc Pesce, le directeur général du Centre hospitalier d’Ajaccio, a dressé un premier bilan opérationnel du déménagement de son établissement dans de nouvelles infrastructures de 60 000 m2 au Stilettu.

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Le bilan est plutôt extrêmement positif tant du point de vue des patients que du personnel", explique-t-il. “On note une amélioration sensible de la qualité de la prestation et de l'accueil. Puisque, outre les murs, nous avons également changé pratiquement tous les équipements. C'est un hôpital neuf de A à Z. On a voulu changer aussi certains paradigmes, en essayant d'améliorer ce qui pouvait l'être par exemple -et c'est vrai que j'y tiens beaucoup- la propreté des locaux à l'intérieur comme à l’extérieur du bâtiment. J’en avais fait un cheval de bataille et le pari est en train d'être réussi”.

"La situation financière de l'hôpital ne s'est pas sensiblement améliorée, bien au contraire"

Après une attente de 7 ans, du fait de retards dans les travaux, le fonctionnement de l’établissement donne pour ainsi dire pleine satisfaction à son directeur général et ce, malgré une dette toujours aussi prégnante ; celle-ci s’élevait à 188 M€ en 2022. "On a quand même amélioré notre activité, donc nos recettes. De ce point de vue-là c'est extrêmement positif puisqu’on a pu constater notamment sur la partie chirurgie que les patients étaient au rendez-vous et nous faisaient confiance et de plus en plus confiance", ajoute Jean-Luc Pesce.

"Il n'empêche que sur la partie dépenses, la crise en Ukraine, l'inflation et l'absence de personnel et donc des mesures compensatoires, ont coûté de plus en plus cher. Par conséquent, la situation financière de l'hôpital ne s'est pas sensiblement améliorée, bien au contraire. Elle s'est encore un petit peu plus détériorée".

Des spécialités en souffrance

Concernant la crise que traverse le secteur de la santé avec notamment d'importantes difficultés d'attractivité et de recrutements, Jean-Luc Pesce la définit comme étant "multifactorielle". "Au niveau de l'hôpital public, un certain nombre de choses ont été faites grâce au Ségur de la santé", poursuit le directeur général de l'hôpital d'Ajaccio. "Peut-être faut-il en faire un petit peu plus pour rendre les professions hospitalières, médicales, infirmières plus attractives ? Je pense que c'est un enjeu fort des prochaines années".

"On a des spécialités qui sont en souffrance à l'hôpital mais également sur toute la Corse-du-Sud", souligne Jean-Luc Pesce. "Je pense à la neurologie où l'hôpital est le seul recours pour l'ensemble du département. Mais je suis plus inquiet pour les disciplines comme la pneumologie ou la néphrologie par exemple, où nous avons encore un ou deux praticiens mais qui sont des praticiens âgés".

Face à cette situation, la création d'un Centre hospitalier universitaire (CHU) régional peut-elle être un remède ? "Je le vois plutôt comme un aboutissement", estime Jean-Luc Pesce. "Je pense que déjà il faut régler le problème financier des hôpitaux corses. Nous avons -le COVID l'a démontré- assumé des missions de première ligne en ayant les moyens souvent d'hôpitaux de seconde voire de troisième ligne. Je pense que c'est ce problème-là qu'il faut régler en premier. Pour le reste, je fais confiance aux professionnels de santé pour se retrousser les manches s'il le faut".

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