Gel de printemps : les vignerons du Jura se préparent à la nuit la plus froide de la semaine

Le gel de printemps fait son retour cette année encore. Après les températures estivales ou presque enregistrées début avril en Franche-Comté, comme dans le reste de la France, les thermomètres sont repassés en dessous de 0°C la nuit depuis la fin de semaine dernière. Dans le Haut-Doubs et le Haut-Jura. Mais aussi dans les vignes jurassiennes, où la nuit la plus froide de cet épisode est annoncée entre ce lundi et ce mardi : -2°C selon les prévisions de Météo France. Pas spécialement de dégâts, pour l'instant, mais les viticulteurs du Jura vont redoubler d'attention et d'appréhension. Certains sont prêts, en tout cas, à enclencher leurs systèmes anti gel.

Des bougies sur 1,5 hectare de vignes à Mesnay

Avec ses salariés notamment, Joris Faudot compte sur ses centaines de bougies spécifiques (10 à 12 heures d'autonomie) qu'il installe chaque printemps, depuis 2017, sur une parcelle de 1,5 hectare de vignes à Mesnay, près d'Arbois. Il ne les a pas encore allumées cette année, parce que ça représente un coup certain : "C'est 15 euros la bougie et il en faut environ 800 par hectare. Ce qui représente entre 12.000 et 15.000 euros au total pour notre hectare et demi que nous décidons de prioriser, alors que notre domaine est étendu sur 14 Ha. En 2020 et 2021, par exemple, quand le gel de printemps avait été très violent : il faisait trop froid pour que les bougies soient efficaces, donc on ne les avait pas allumées".

Eolienne chauffante à Arbois

Philippe Bulabois, lui, est prêt à démarrer son éolienne spéciale "anti gel" (10 mètres de haut) implantée depuis 2020 sur une des ses parcelles de 4 hectares à Arbois. Un investissement de départ à 30.000 euros, mais déjà pas loin d'être rentable : "Je ne l'ai utilisée qu'une quinzaine de fois en cumulé depuis 4 ans, mais plutôt que rentable, je dirais que c'est une assurance pour éviter les pertes... En 2021, je m'en suis plutôt bien sorti finalement, au regard de mon rendement comparé à la récolte de mes confrères viticulteurs jurassiens non équipés contre le gel de printemps".