Université Bordeaux Montaigne : le prof de philo accusé de viol est réintégré

L'université de Bordeaux Montaigne est secouée par des affaires de violences sexuelles. En mars 2022, une enseignante de philosophie a porté plainte pour viol contre l'un de ses collègues, également vice-président de l'université à l'époque des faits.

Dans la foulée, une dizaine d'étudiantes en philo ont dénoncé des faits de violences sexuelles et de sexisme contre ce même professeur.

L'enseignant a été suspendu pendant un an. Des enquêtes judiciaires et administratives sont en cours, mais le prof incriminé a finalement été réintégré ce lundi à la faculté. Les victimes crient au scandale. L'enseignante qui l'accuse de viol ne veut plus le croiser. Elle a décidé d'exercer son droit de retrait.

Légalement, l'université n'avait pas d'autre choix que de réintégrer le prof incriminé. Il est accusé de viol et d'agressions sexuelles, mais pour l'instant la justice n'a visiblement pas suffisamment de charges contre lui pour l'écarter plus longtemps du campus. L'enquête est trop lente, dénonce l'avocate de la plaignante, maître Emmanuelle Decima : "Dans cette affaire, la justice n'a entendu personne, même pas le témoin qui a recueilli les confidences de ma cliente après son agression".

Dans un communiqué, le président de l'université, Lionel Larré, explique qu'une procédure interne est en cours : "Aucune victime présumée n’est exclue de la procédure en cours. L’instruction est toujours ouverte. Elle doit pouvoir aller jusqu’à son terme".

Cette position est largement critiquée par les organisations syndicales. Certains évoquent l'omerta, la chape de plomb qui entoure cette affaire sachant que l'enseignant au cœur du scandale est un proche du président de Bordeaux Montaigne.

L'avocat de l'enseignant mis en cause n'a pas répondu à nos sollicitations.