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Une dette de 20 euros à l'origine de l'affrontement mortel dans une aire de gens du voyage en Dordogne

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Une enquête est ouverte pour assassinat, après la mort d'un homme dans la nuit de dimanche à lundi sur une aire de gens du voyage à Ribérac (Dordogne). Un affrontement à coups de fusil et de sabre, après une dispute pour une dette futile. Deux suspects ont été mis en examen dans la soirée.

Les perquisitions ont duré toute la journée lundi 22 avril, sur place à l'aire d'accueil des gens du voyage de La Foresterie à Ribérac. Les perquisitions ont duré toute la journée lundi 22 avril, sur place à l'aire d'accueil des gens du voyage de La Foresterie à Ribérac.
Les perquisitions ont duré toute la journée lundi 22 avril, sur place à l'aire d'accueil des gens du voyage de La Foresterie à Ribérac. © Radio France - M. B.

Il est environ trois heures du matin dans la nuit de dimanche à lundi, quand des riverains de l'aire d'accueil des gens du voyage de la Foresterie, à Ribérac, entendent des coups de feu s'élever dans la nuit. Les gendarmes découvrent sur place un mort et trois blessés. Le résultat d'un affrontement entre deux groupes de gens du voyage, à coups de sabre et de fusil.

Dans un communiqué ce mardi soir, le parquet de Périgueux annonce avoir ouvert une information judiciaire pour assassinat. Deux hommes ont été mis en examen dans la soirée, l'un du chef d'assassinat, l'autre pour violences avec arme en réunion.

Coups de sabre contre coups de fusil

Selon les informations de France Bleu Périgord, tout a débuté par une dispute futile. Dimanche, dans la journée, des membres de la famille qui vit sur l'aire de La Foresterie partent voir un autre groupe de gens du voyage qui fête un anniversaire. Ils sont venus réclamer une ridicule dette d'argent : 20 euros, et un vol de téléphone portable. L'autre groupe décide de revenir en découdre, le soir-même.

La bande débarque en pleine nuit, vers trois heures du matin. Ils sont armés d'un sabre et de bâtons et forcent l'entrée d'une caravane. Ils sont venus chercher "Le Malin", un homme de 38 ans, à propos de cette histoire de dette. Une bagarre éclate, "Le Malin" a un doigt sectionné, et l'avant bras entaillé d'un coup de sabre. Les enquêteurs soupçonnent qu'il a ensuite répliqué en tirant des coups de chevrotine, des plombs qui servent à la chasse au grand gibier.

Le commando en fuite stoppé par les gendarmes

Les agresseurs s'enfuient en voiture, tandis que la famille du camp appelle les secours. Un équipage de gendarmerie qui arrive sur place croise la voiture des fuyards, et les intercepte sur la route, tandis que d'autres militaires entrent dans le camp. Ils découvrent un homme inanimé par terre. C'est l'un des agresseurs, un homme de 64 ans. Il est mort. Il présente des traces de plomb sur le corps, mais l'autopsie devait encore confirmer formellement ce mardi soir les causes du décès.

Les gendarmes n'ont pas retrouvé le fusil de chasse qui a servi à tirer, malgré d'intenses recherches toute la journée de lundi, avec l'aide d'un hélicoptère. Mais l'enquête, menée par la section de recherches de Bordeaux et des enquêteurs de Nontron, a visiblement permis de rassembler suffisamment d'éléments.

Le fusil n'a pas été retrouvé

L'homme soupçonné d'avoir tiré a été présenté à un juge d'instruction de Périgueux dans la soirée, et mis en examen pour assassinat. Pourquoi avoir retenu la préméditation ? Le procureur de Périgueux ne le précise pas, mais souligne que "l'ordre précis des événements n'a pas pu être déterminé à ce stade". L'homme a déjà 17 condamnations à son casier judiciaire. Il vient de sortir de prison, il était sous le coup d'un sursis probatoire après avoir été condamné pour avoir agressé cinq gendarmes à Ribérac il y a un an. "Mon client conteste formellement avoir porté le moindre coup de feu", assure son avocat, Me Jean-Baptiste Bordas.

Un autre homme de 44 ans, soupçonné d'être l'auteur du coup de sabre et le cerveau de l'expédition punitive, a  également été mis en examen pour violences avec arme en réunion. Tous deux ont été placés en détention provisoire, pour la suite de l'enquête. Dans le petit hameau de La Foresterie à Ribérac, le calme est revenu. Les membres de la famille des gens du voyage sont allés chercher les caravanes après le départ des gendarmes, pour déserter le camp.

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