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Un soldat du 35e RI de Belfort identifié comme ouvertement néo-nazi par Médiapart

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Dans une enquête menée par le journal Médiapart, qui a identifié une cinquantaine de militaires français ouvertement néo-nazis, les soldats affichent leur conviction sur les réseaux sociaux, et parmi eux se trouve un soldat du 35e Régiment d'Infanterie de Belfort.

L'entrée du 35e Régiment d'Infanterie à Belfort L'entrée du 35e Régiment d'Infanterie à Belfort
L'entrée du 35e Régiment d'Infanterie à Belfort - Capture d'écran GoogleEarth

Médiapart révèle dans une enquête publiée mardi, l'existence d'une cinquantaine de militaires ouvertement néo-nazis au sein des effectifs de l'armée française. Selon le journal, ces soldats sont majoritairement présents dans la Légion étrangère, mais également dans certains régiments, dont celui du 35e régiment d'Infanterie de Belfort. Selon Sébastien Bourdon, co-auteur de l'enquête joint par France Bleu Belfort Montbéliard, ce militaire belfortain a publié des photos compromettantes sur les réseaux sociaux.

Un soldat belfortain avec un pull de la division Charlemagne 

Le militaire du 35e Régiment d'Infanterie de Belfort mis en cause par l'enquête de Médiapart est "un soldat qui apparaissait sur sa page Facebook avec un pull de la division Charlemagne qui était une division SS pendant la seconde guerre mondiale composée de volontaires français" affirme le co-auteur de l'enquête Sébastien Bourdon qui précise que le profil peut être vu de tous : "On a travaillé en source ouverte, c'est à dire à partir d'informations accessibles publiquement, essentiellement sur Facebook ou Instagram".

Du côté de l'Armée, on se refuse à parler du cas particulier de ce soldat belfortain, mais le porte parole du ministère Hervé Grandjon tient à rappeler que les faits reprochés sont "g_raves et intolérables, ces idéologies qui sont_ nauséabondes et extrémistes sont absolument prescrites dans l'armée". 

Des sanctions qui vont jusqu'à la radiation des services de l'Armée

Ainsi, sur le plan des sanctions, des investigations sont menées. "Sur la cinquantaine de noms, une douzaine d'entre eux ont quitté le service. Pour une vingtaine d'autres cas, nos investigations en l'état ne révèlent pas de contact avec l'ultra-droite mais nous continuons nos investigations. Il y a effectivement une dizaine de légionnaires qui avaient été détectés lors de leur engagement pour des agissements antérieurs qui pouvaient être répréhensibles, mais on sait que c'est dans l'ADN des légionnaires d'offrir un droit à l'oubli, et ce que je peux vous dire c'est qu'à notre connaissance, depuis leur engagement dans la légion étrangère, ils n'avaient plus d'activités de ce type. Au bilan, Médiapart porte à notre connaissance 6 à 7 militaires qui n'étaient pas sur nos radars".

Si les informations sont avérés, des sanctions seront prises précise le porte parole des Armées Hervé Grandjon. "Nous avions des cas similaires il y a un à l'encontre de 7 militaires en juin 2020. Sur ces 7 militaires, nous en avions radié 2, et les 5 autres avaient été sanctionnés par un certain nombre de jours d'arrêt ce qui veut dire que la suite de leur carrière est obérée,  c'est une sanction pénalisante pour la suite de la carrière".

Des services de prévention pas assez vigilants?

Le journaliste Sébastien Bourdon s'interroge sur les méthodes employées par l'Armée pour prévenir ces faits. "Ce qui est intéressant de noter, c'est qu'avec des moyens très limités, simplement en allant sur les réseaux sociaux, on a réussi à identifier plus de cas que l'organisme de l'armée censé veiller et empêcher la présence de néonazis dans l'Armée. Selon les chiffres de la DRSD (Direction du renseignement et de la sécurité de la Défense), il y a 57 personnes suivies pour radicalisation, dont une grande majorité d'islam politique, alors que nous révélons des cas de néo-nazis, cela pose des questions sur les moyens avec lesquels travaillent ces organismes".

Sur ce point, le porte-parole du ministère des Armées tient à mettre en balance les chiffres : "la cinquantaine de militaires mis en cause par Médiapart est à comparer aux 210 000 militaires que compte le ministère", ajoutant rester "très humble. Nous avons un système de vigilance extrêmement élevé, néanmoins il peut y avoir des erreurs. _Les mailles du filet n'étaient pas assez resserrées__. Nous sommes en train de renforcer très significativement les moyens de ce service d'ici 2025, en augmentant de 8% les effectifs_".

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