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Quatre ans de prison ferme pour avoir caché plus de 88.000 euros de cocaïne chez lui près de Béziers

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Un installateur de fibre optique a été condamné ce jeudi 18 avril à quatre ans de prison ferme par le tribunal de Béziers. Plus d'un kilo de cocaïne avait été retrouvé à son domicile à Lignan-sur-Orb (Hérault). La drogue lui avait été confiée par un dealer du quartier de La Devèze à Béziers.

Illustration cocaïne Illustration cocaïne
Illustration cocaïne © Radio France - Nathalie Bourreau

Comment peut-on garder à son domicile quasiment 1,4 kg de cocaïne, soit une valeur marchande de plus de 88.000 euros, en connaissance à peine son propriétaire ? Sofiane, 23 ans, installé dans la commune de Lignan-sur-Orb, dans le Biterrois, a bien du mal à répondre à cette question.

Cet auto-entrepreneur spécialisé dans l'installation de fibre optique a été condamné ce jeudi à quatre ans de prison ferme par le tribunal correctionnel de Béziers. Le jeune homme, avait été interpellé en février 2024 au petit matin à son domicile dans le cadre d'une enquête menée par la brigade de répression du banditisme de Marseille, pour une affaire d'association de malfaiteurs en vue d'une séquestration. l'instruction se poursuit. Il ne serait pas directement impliqué, mais proche d'un suspect.

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Plus de 9.000 euros en liquide retrouvés chez lui et sa compagne

En arrivant sur place, les gendarmes de la compagnie de Béziers avaient mis la main notamment sur cette importante quantité de stupéfiants, ainsi que du matériel de pesage et de conditionnement et plus de 9.000 euros en liquide.
Cette saisie était intervenue peu de temps après celle réalisée, mais dans une moindre mesure, lors de l'opération "place nette" dans le quartier de La Devèze.

À l'arrivée des gendarmes, Sofiane s'était enfermé dans sa salle de bain avec sa compagne, qui n'est pas poursuivie, en essayant de jeter discrètement la drogue par la fenêtre du première étage. Drogue qu'il avait volontairement stockée chez lui depuis un peu plus d'un mois et demi.

"Je n'ai pas eu le choix que de garder cette drogue chez moi"

"Cette drogue m'a été confiée par quelqu'un du quartier de La Devèze alors que j'allais acheter des cigarettes. Il m'a dit de garder le colis, je n'ai pas vraiment eu le choix. Je ne connais pas bien cette personne. Je n'ai pas de relation avec. J'avais peur de dire non" confie, affolé, Sofiane qui comparait détenu. Il finira par avouer timidement : "dans le quartier, on nous utilise souvent pour rendre des services."

Lors d'une première audience, le prévenu avait déjà exprimé des craintes de représailles. Peur pour sa vie et celle de ses proches. À l'époque, le parquet avait demandé de manière exceptionnelle une mesure de protection pour lui et sa famille.

Déjà condamné à huit reprises

“Je gagne bien ma vie (*NDLR : 2.000 euros par mois), je n'ai pas besoin de cette drogue pour vivre” dit Sofiane qui a bien du mal à convaincre le tribunal et le ministère public. Ce Biterrois était sur écoute depuis plusieurs mois. Dans un échange téléphonique avec sa compagne, alors qu'elle lui demande ce qu'il est en train de faire, il lui répond : "Je suis occupé à détailler de la cocaïne, je ne peux pas trop te parler au téléphone."

"Je n'arrivais pas à dire non"

"Vous trouvez cela normal que quelqu'un que vous connaissez à peine vous remettre ce sac ?" interroge le ministère public. "Il vous faisait sacrément confiance en vous laissant cette drogue et plus de 9.000 euros en liquide..."

“Je comprends vos interrogations" répond l'intéressé, quasiment en larme. "Mais je vous assure que c'est la vérité. Je suis retourné dans le quartier de La Devèze pour essayer de retrouver celui qui me l'avait donné, mais je ne l'ai pas revu." Sofiane reconnaît être une nourrice et banquier à titre gracieux, mais réfute en tirer profit, ni être impliqué dans un trafic. Il n'est pas en mesure de dire qui est ce certain "Saline" : "Je sais juste qu'il s'appelle Saline. Je n'ai pas de contrat."

Sofiane aura bien du mal aussi à expliquer la provenance des 17.000 euros retrouvés sur ses comptes bancaires, bien du mal à reconnaître les faits malgré les preuves contre lui. Ce consommateur de stupéfiants est connu de la justice : huit condamnations à son casier judiciaire dont la moitié liées à la consommation de stupéfiants.

Quatre ans de prison requis

Dans son réquisitoire, le parquet réclame quatre de prison ferme. "Vous ne pouviez pas ignorer le contenu du sac. Vous l'avez ouvert, vous l'avez gardé à votre domicile et ensuite tenté de faire disparaître les preuves."

Pour l'avocat du prévenu, Me Pascal Roubaud, "on ne juge pas aujourd'hui une suspicion de trafic, mais une nourrice. Ses comptes bancaires ne permettent pas de parler d'un trafic de stupéfiant. La sévérité réclamée ici ne permet pas d'endiguer le trafic, ici comme ailleurs".

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Les arguments de la défense n'auront pas été suffisants. Les faits sont graves, précise le tribunal judiciaire de Béziers qui confirme les réquisitions du ministère public, et condamne Sofiane à quatre ans de prison ferme, révocation du sursis probatoire, incarcération immédiate, une amende de 15.000 euros, confiscation des scellés et une interdiction de fréquenter le territoire d'Occitanie pendant trois ans.

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