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Le "violeur à la trottinette" toujours recherché, la peur s'installe à Grenoble

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La justice l'a surnommé le "violeur à la trottinette". À Grenoble (Isère), la police est à la recherche d'un homme, suspecté de viols et d'agressions sexuelles ces derniers mois. Le suspect est activement recherché, pour l'instant sans succès, et la psychose s'est installée dans la ville.

L'une des rues du centre-ville de Grenoble où l'une des agressions a eu lieu. L'une des rues du centre-ville de Grenoble où l'une des agressions a eu lieu.
L'une des rues du centre-ville de Grenoble où l'une des agressions a eu lieu. © Radio France - Véronique Pueyo

Quand on promène notre micro dans les rues de Grenoble, pas une personne n'ignore l'existence du "violeur à la trottinette". Cet homme, vêtu de noir, la vingtaine, de type européen, est activement recherché par la police depuis plusieurs mois pour neuf agressions, dont trois viols et deux agressions sexuelles.

Le suspect utilise toujours le même mode opératoire : la nuit, le visage caché, il repère ses victimes en les suivant sur sa trottinette, noire elle aussi, puis les agresse en les menaçant, souvent avec un couteau. Depuis que la police a rendu public son signalement, les jeunes Grenobloises redoublent de prudence.

"J'évite de sortir le soir, on fait attention à tout"

Mary est étudiante, elle habite non loin d'un des lieux où le violeur à la trottinette a sévi. "J'habite cours Jean-Jaurès, donc c'est vraiment son secteur [le centre-ville de Grenoble l'Estacade, le quartier Saint-Bruno et le quartier de Catane NDLR]. Donc j'évite de sortir le soir, je suis au téléphone ou je suis toujours avec quelqu'un. On restreint nos sorties, on fait attention à tout, surtout quand on finit à 20 heures. Là, c'est encore pire parce qu'on rentre forcément seule. Donc oui, on fait vraiment plus attention. On a été prévenu tout d'abord par les associations et après, on a vu les informations. On en parle beaucoup entre filles" explique-t-elle.

"On s'organise pour savoir qui rentre avec qui, qui ramène qui"

Cette autre jeune fille, en stage à Grenoble, s'est organisée avec ses amis, "tout le monde est au courant" reconnaît-elle, "le soir, pour rentrer de soirée, on s'organise pour savoir qui rentre avec qui, qui ramène qui. Même si ça prend 20 minutes, on prend le temps de s'organiser". Une autre s'est déjà fait agresser en janvier dernier, en sortant d'une soirée. "J'étais juste tenue contre un mur et il essayait de m'embrasser, me toucher. C'était après une soirée d'école et, du coup, heureusement, un des vigiles de l'école m'a vue et il est venu me sauver. Ça m'a juste maintenu à l'idée que je ne voyage pas à pied". Elle n'a pas porté plainte, expliquant qu'elle serait incapable de reconnaître son agresseur, dont le mode opératoire ne ressemble d'ailleurs pas à celui du violeur à la trottinette, mais la peur est toujours là depuis.

Marie, elle aussi étudiante à Grenoble, regrette de ne pas avoir été prévenue plus tôt qu'un violeur se baladait dans les rues de Grenoble. "Je trouve ça regrettable qu'on n'ait pas été prévenus avant ! Ça aurait pu nous arriver à n'importe quel moment, sachant qu'il y a énormément de sorties prévues, d'événements. On a été prévenus seulement maintenant, alors que c'est depuis janvier qu'il opère !! Donc ça c'est vraiment dommage. Et on le regrette vraiment" critique-t-elle, en colère.

"J'espère qu'il va vite se faire attraper"

Cette autre jeune femme, rencontrée en centre-ville, a reçu un coup de téléphone affolé de ses parents, qui habitent pourtant à l'autre bout de la France. "Mes parents m'en ont parlé aussi alors qu'ils habitent en Bretagne ! C'est vrai qu'avant, je n'avais pas peur de rentrer toute seule. Mais le fait d'entendre ça, je ne suis sortie qu'une fois depuis et... je me suis faite raccompagner. Donc oui, ça change un petit peu les habitudes. J'espère qu'il va vite se faire attraper" espère-t-elle.

Même s'il est rapidement arrêté, il n'est pas sûr que la peur quitte les rues de Grenoble. On se souvient qu'en 2007, un violeur en série avait été arrêté à Grenoble. Ingénieur et père de famille, il avait été condamné en 2012 à vingt ans de réclusion criminelle.

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