"Violeur à la trottinette" à Grenoble : victimes, mode opératoire, suspect mis en examen, ce que l'on sait de l'enquête

Un homme, activement recherché par la police de Grenoble, en Isère, a été arrêté vendredi 5 avril, puis mis en examen et placé en détention dimanche 7 avril. Une enquête avait été ouverte après plusieurs agressions et viols, commis ces derniers mois. À chaque fois, le suspect utilise le même mode opératoire et vise le même type de victimes.

Quels sont les faits ?

Les faits se sont déroulés entre le 22 janvier et le 16 mars 2024 et ont eu lieu dans le centre-ville de Grenoble, dans le quartier Saint-Bruno, celui de l'Estacade et dans le quartier de Catane, mais aussi dans les communes voisines de l'agglomération : à Saint-Martin d'Hères et Saint-Martin-le-Vinoux. L'agresseur est soupçonné d'avoir commis deux viols, une tentative de viol et une agression sexuelle, d'après les informations confirmées par le parquet de Grenoble.

Il s'est aussi attaqué à plusieurs reprises à des jeunes femmes pour tenter de les dépouiller de leur argent et de leur téléphone portable en les renversant avec sa trottinette. Un autre viol et une agression sexuelle lui avaient d'abord été imputés, mais le parquet de Grenoble a finalement annoncé, ce vendredi, qu'il manquait d'élément probant, concernant ces deux faits.

À chaque fois, l'homme utilisait le même mode opératoire : il repérait ses victimes en trottinette, les suivait et les agressait. D'après nos informations, les faits se sont toujours déroulés les soirs et les week-ends, souvent sous la menace d'un couteau. On en sait peu sur les victimes, mais on sait seulement avec certitude qu'il s'agit toujours de femmes, jeunes, âgées de 20 à 27 ans.

Qui est le suspect ?

L'homme suspecté d'être l'agresseur a été arrêté le 5 avril 2024, placé en garde à vue au commissariat de Grenoble, puis mis en examen le 7 avril. Il est âgé de 22 ans, habite Fontaine, en périphérie de Grenoble. Il est de taille moyenne. Le procureur de la République, Éric Vaillant, présente l'individu comme "un garçon parfaitement inséré, il a une petite amie et a toujours eu une activité professionnelle."

Il reconnaît un seul viol

Selon une source proche de l'enquête à franceinfo, l'homme a nié certains faits qui lui sont reprochés au cours de sa garde à vue. Il ne reconnaît qu'un viol, "celui où il a été confondu par son ADN". Au total, il est poursuivi "pour deux viols, une tentative de viol, une tentative d’agression sexuelle, une tentative d’extorsion et deux faits de violence".

Selon le procureur de la République, "la juge fera les investigations pour comprendre ce qu'il a pu vivre et traverser pour commettre ces faits. Les expertises psychologiques seront également déterminantes pour savoir s'il a une pathologie ou s'il a été dépassé par sa consommation d'alcool. Il est très prématuré de décréter que c'est un prédateur sexuel en série." Le suspect encourt 15 ans de réclusion, voire 20 si le caractère sériel est reconnu, c'est une circonstance aggravante.

D'autres victimes ?

Selon Éric Vaillant, procureur de la République de Grenoble, "depuis la diffusion d'un appel à témoin le 26 mars, un certain nombre de personnes se sont fait connaître comme ayant été victime de du 'violeur à la trottinette'. Nous avons donc reçu donc une plainte certaine." Par ailleurs, des victimes potentielles se sont fait connaître par voie de presse. Le Parquet leur demande de se faire connaître auprès des services de police. "Le premier travail des policiers sera de voir si oui ou non, on peut les rattacher à cette affaire du 'violeur à la trottinette'."

Psychose dans les rues de Grenoble

Avant son interpellation, les autorités décrivaient le suspect comme un "homme de 20 ans, de type européen, sans accent, d’environ 1,70 m et de corpulence normale voire légèrement replet, yeux marron, teint pâle et cheveux plutôt roux". Le parquet de Grenoble avait aussi précisé que l’agresseur agissait "seul, vêtu de noir et monté sur une trottinette noire".

À Grenoble et dans l'agglomération, la vigilance était de mise, dans les rues la nuit, depuis que l'avis de recherche avait été rendu public. Plusieurs jeunes femmes, interrogées dans la rue ont confié qu'elles faisaient encore plus attention : "je me déplace à vélo, justement pour éviter d'avoir affaire à ces personnes-là et pouvoir m'enfuir plus rapidement." L'enquête a été confiée au service local de police judiciaire de Grenoble.