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Affaire du "frigo" d'Hubert Falco : le procès s'est ouvert devant la cour d'appel d'Aix-en-Provence

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La cour d'appel d'Aix-en-Provence se penche depuis ce lundi matin sur l'affaire dite "du frigo" dans laquelle Hubert Falco, l'ancien maire de Toulon, est mis en cause pour recel de détournement de fonds publics. Il lui est reproché notamment d'avoir déjeuné à la cantine du conseil départemental.

Hubert Falco et son avocat Me Thierry Fradet, ce lundi matin à la cour d'appel Hubert Falco et son avocat Me Thierry Fradet, ce lundi matin à la cour d'appel
Hubert Falco et son avocat Me Thierry Fradet, ce lundi matin à la cour d'appel © Radio France - Christelle MARQUES

Sur une matinée de débat, Hubert Falco n’a pu s’exprimer qu’une demi-heure avant la première suspension d’audience : "J’ai entendu tout ce qui a été dit. Je crois en la justice de mon pays. J’ai reconnu les fautes que j’ai pu faire". Puis s’adressant à l’avocate générale : "Hubert Falco ne doit pas être une faveur, mais il ne doit pas être non plus un handicap. J’ai reconnu ce que j’ai fait. Je ne peux pas reconnaître ce que je n’ai pas fait", commence le prévenu.

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Dans une salle presque trop petite pour accueillir les soutiens d'Hubert Falco, ce dernier a fait son entrée ce lundi matin un peu avant 8h30, mâchoire serrée, éprouvé visiblement par cette nouvelle étape judiciaire.

"J’étais maire de Toulon, je suis à la retraite"

À la question du président qui lui demande de décliner son identité et son métier, le Varois s’exécute : "Hubert Falco" annonce-t-il. Puis ce dernier marque un temps d’arrêt avant de reprendre, dans un souffle : "J’étais maire de Toulon, je suis à la retraite". "Pourquoi faites-vous appel ?", l’interroge le président qui poursuit, "pour la peine ou pour les faits ?" "Pour les deux", répond le prévenu qui conteste une grande partie des éléments.

Pendant plus de deux heures, Hubert Falco a écouté attentivement ce qui lui est reproché, tête baissée, les bras croisés, les poings serrés. À plusieurs moments, il a secoué la tête en signe de désapprobation. Mais il ne pouvait pas s’exprimer. Il n’a pas pu non plus dire un mot lorsque son avocat Me Thierry Fradet a soulevé plusieurs nullités. La rupture d’égalité entre les différents prévenus, puisque trois personnes ont déjà fait l’objet d’une condamnation dans le cadre d’une comparution de reconnaissance préalable de culpabilité, les documents présentant des fausses signatures.

Le conseil d'Hubert Falco a tenté de démontrer également que son client avait été traité de manière inéquitable, pointant les manquements de l’enquête. "Nous n’avons par exemple jamais été entendus concernant le brouillon du courrier du cuisinier qui comportait des annotations manuscrites qui n’émanaient pas de sa propre main". Me Fradet enfonce le clou face au président : "il y a eu un déséquilibre total dans les investigations qui n’a jamais été rétabli. Quel est l’intérêt de faire des faux si ce n’est de nuire à Hubert Falco ?".

"Je conteste que cette recherche de vérité ait été à charge. L'égalité, c'est prendre en compte la fonction de chacun. Les faits reprochés à Falco et à Giraud, c'est une organisation, un système révélé par ce dossier" argumente l'avocate générale.

"Je ne pouvais pas être au Conseil départemental quatre fois par semaine"

Près de 3h30 plus tard, le président s’adresse alors à Hubert Falco. Il n’a que très peu de temps avant la suspension programmée de l’audience. Hubert Falco n’en démord pas : "Je partais à Paris le lundi et je rentrais le mercredi soir. Je ne pouvais pas être au Conseil départemental quatre fois par semaine. Et quand j’y allais, c'était uniquement pour travailler. Pour l’association que je préside qui vient en aide aux familles, et aussi pour régler des problèmes sur la métropole avec le Marc Giraud qui était aussi vice-président. Je n’ai jamais organisé des soirées préparées par le conseil départemental car les soirées, je n’aime pas ça. Peut-être qu’un frigo dédié existait, mais il servait probablement pour des baptêmes ou des mariages qui ne me concernaient pas. Jamais personne n’est venu chez moi m’apporter des repas."

Rappelant qu’il vivait simplement et que "déjeuner n’était pas sa priorité", Hubert Falco s’en est tenu à ses déclarations : "Je reconnais que j’ai déjeuné à la cantine, je l’ai fait parce que c’était plus simple, car j’allais souvent au conseil départemental en fin de matinée. Si je m’étais arrêté au cinquième étage (NDLR : là où se tenaient les déjeuners officiels), on ne m’aurait rien reproché. Je préférais déjeuner au milieu des agents plutôt que sur une nappe blanche."

Le procès doit reprendre à 14h. Marc Giraud, qui était également concerné par cet appel, est absent. Il a évoqué des problèmes de santé.

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