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"J’ai commis une erreur, je le regrette", admet Hubert Falco au premier jour de son procès en appel

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Le procès en appel d'Hubert Falco se poursuit ce mardi à Aix-en-Provence dans l'affaire dite du "frigo". Pour le premier jour d'audience lundi, l'ancien maire de Toulon a fait part de ses regrets face à des déjeuners qu'il dit n'avoir pas su illégaux et a exclu toute intervention.

Hubert Falco avant l'ouverture de son procès devant la cour d'appel d'Aix-en-Provence Hubert Falco avant l'ouverture de son procès devant la cour d'appel d'Aix-en-Provence
Hubert Falco avant l'ouverture de son procès devant la cour d'appel d'Aix-en-Provence © Radio France - Christelle MARQUES

Hubert Falco n’élude aucune question : ses déjeuners à l'hôtel du Département, plutôt qu’à la mairie, un gain de temps selon lui dans un agenda très chargé. "Dans ma tête, la dépense publique était la même. J’ai commis une erreur, je le regrette" avoue t-il. Pour le reste, pas question d’endosser la responsabilité de ce qu’il n’a pas fait.

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"Le label Falco ouvre toutes les portes ?" l’interroge le président. "Je suis victime de ce label", lui répond l’intéressé, évoquant des personnes qui ont profité de son nom pour passer des commandes de nourritures. Car si l'on en croit les bons de commande du Conseil départemental portant les initiales HF ou PH, Hubert Falco et son épouse auraient consommé en un seul mois, 80 kilos de viande et 90 œufs. "Des faux" rétorque son avocat, argumentant qu'à neuf reprises, son client, qui était alors sénateur, ne pouvait pas être à Paris et à Toulon au même moment.

"J'en ai fait des campagnes, mais jamais des aussi difficiles"

"Quel intérêt alors de faire des faux si ce n'est pour nuire à Hubert Falco ?" questionne Me Thierry Fradet en défense. Le contexte politique de l'époque vient à être évoqué. "J'en ai fait des campagnes, mais jamais des aussi difficiles que celle des dernières municipales, j'ai été face à une entreprise de démolition." En toile de fond, sa rivale, qu’il tardera à nommer parlant plutôt de la députée, et la secrétaire générale du syndicat UNSA au Conseil départemental, à l’origine du courrier dénonciateur. "Elle a juste fait son devoir" souligne l’avocat de l’UNSA, Me Jorge Mendes Constante, qui écarte toute cabale politique.

Difficile à entendre pour Hubert Falco, qui termine son propos en affirmant avoir toujours combattu la corruption. "Peut-être oubliez-vous la réalité du dossier" lui glisse le président, lui rappelant par ailleurs que déjeuner au conseil départemental gratuitement n’était pas possible, sauf à y être invité par le président de la collectivité lui-même.

"Je voulais juste qu’on arrête de dire n’importe quoi"

Hubert Falco se défend en revanche d'une quelconque intervention. Interrogé sur le contenu de deux écoutes téléphoniques dans lesquelles le prévenu évoque un rendez-vous avec Laurent Nunez, alors préfet de police de Marseille : "Je ne lui ai rien demandé, je voulais simplement qu’il dise à Paris quel homme j’étais". "Mais vous évoquez avec lui le nom de l’enquêteur, ça pose question" le tance l’avocate générale. "Croyez-moi, si j’avais voulu faire une intervention, je l’aurais faite en direct" lui répond il.

Et pour appuyer ces dires, son conseil évoque un courrier de Laurent Nunez justement, dans lequel l'actuel préfet de police de Paris dément toute demande d'intervention de Hubert Falco. "J’y ai vu une cabale politique, je voulais juste qu’on arrête de dire n’importe quoi sur ma famille et mes proches. Je ne pensais pas qu’un déjeuner à la cantine aurait une conséquence politique. Je l'assume et le regrette. Je l'ai payé très cher" conclut-il.

Le procès se poursuit ce mardi avec les réquisitions de l'avocate générale et les plaidoiries des avocats de la défense.

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