Disparition dans le Jura : un rival amoureux mis en examen pour assassinat, il aurait brûlé le corps

Après la disparition d'un homme de 31 ans le 21 novembre à Cuisia dans le Jura, un agriculteur de Saint-Eugène en Saône-et-Loire a été interpellé mardi 19 décembre et est passé aux aveux, a annoncé ce vendredi le procureur de la République de Besançon, Étienne Manteaux.

En garde à vue, il a reconnu s'être rendu au domicile de la personne disparue au matin du 22 novembre, et avoir abattu l'homme d'une balle de carabine 22 long rifle dans la tête. À l'origine de son geste dit-il, le dépit amoureux : son ex- petite amie, qui venait de rompre, fréquentait plusieurs autres hommes, dont la victime, et l'agriculteur ne l'aurait pas supporté.

Il enterre le corps, puis le déterre pour le brûler

C'est le témoignage d'une tierce personne qui a mis les enquêteurs sur la piste de l'assassin présumé. Ce témoin a expliqué aux gendarmes que l'agriculteur lui avait emprunté son Kangoo, lui confiant qu'il voulait transporter le corps d'un homme qu'il venait de tuer. Il a expliqué avoir emporté le cadavre dans sa ferme en Saône-et-Loire et l'avoir enterré sur ses terres.

Les enquêteurs l'ont entendu une première fois le 13 décembre comme simple témoin, et l'homme a expliqué avoir à ce moment paniqué. Revenu chez lui, par crainte d'être confondu, il a reconnu avoir déterré le corps pour le transporter dans une auge à vache dans un champ éloigné. Là, il dit l'avoir recouvert d'un stère de bois et de plusieurs dizaines de litres de gasoil avant d'y mettre le feu. Après sept heures de combustion, l'agriculteur a ensuite fini par disperser les restes dans un ruisseau en crue. L'arme du crime a, selon lui, été découpée en plusieurs morceaux et jetée elle aussi dans le ruisseau.

Un nouveau crime sans corps en Franche-Comté

On imagine la difficulté de la tâche qui attend les enquêteurs : ils vont devoir mener des recherches approfondies, en quête de la moindre trace qui pourrait corroborer les dires de l'assassin présumé. Pour l'instant les seuls éléments à charge sont ses aveux en garde à vue et la déclaration du témoin à propos du Kangoo. Au lendemain de la clôture du procès de Nicolas Zepeda pour l'assassinat de Narumi Kurosaki, dont le corps n'a jamais été retrouvé, le procureur n'a pas manqué de souligner l'ironie du sort, avec ce nouvel assassinat sans cadavre dans la région. L'agriculteur de 31 ans a été mis en examen pour homicide avec préméditation et placé en détention à la maison d'arrêt de Besançon.