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Disparition de Narumi : Nicolas Zepeda devant les assises malgré l'absence de corps

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Malgré d'intenses recherches, le corps de Narumi Kurosaki, étudiante japonaise disparue en décembre 2016, n'a jamais été retrouvé. Son ancien petit ami, Nicolas Zepeda, condamné en première instance, est jugé en appel à compter du 4 décembre pour "assassinat" devant la cour d'assises à Vesoul.

Nicolas Zepeda sera jugé devant la cour d'assises du Doubs pour le meurtre de Narumi Kurosaki Nicolas Zepeda sera jugé devant la cour d'assises du Doubs pour le meurtre de Narumi Kurosaki
Nicolas Zepeda sera jugé devant la cour d'assises du Doubs pour le meurtre de Narumi Kurosaki © AFP - Pablo Vera

Le procès en appel de Nicolas Zepeda s'ouvre lundi 4 décembre devant la cour d'assises de Haute-Saône à Vesoul.
Le Chilien est jugé pour l'assassinat de son ex-petite amie, la Japonaise Narumi Kurosaki, disparue en décembre 2016, à Besançon. Des faits qu'il a toujours niés. Malgré d'intenses recherches, au bout de sept ans, le corps de Narumi, alors étudiante à Besançon au CLA, le Centre de Linguistique Appliquée, n'a jamais été retrouvé. C'est la pièce manquante de ce dossier.

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Des recherches infructueuses

De nombreuses recherches ont eu lieu pour tenter de retrouver le corps de Narumi Kurosaki, pendant des mois, dans la forêt de Chaux, de plus de 20.000 hectares, sur les départements du Doubs et du Jura. Le traceur de la voiture de location montrait que Nicolas Zepeda s'était rendu dans cette région, avant et après la disparition de Narumi. Les cours d'eau ont été sondés, les grottes explorées. Même la station d'épuration, ainsi que les barrages, ont été passés au peigne fin, sans succès.

Un secteur forestier et agricole immense, se souvient, la procureure de Besançon au moment des faits, Edwige Roux-Morizot. Selon elle, "l'ensemble des éléments objectifs qui ont pu être recueillis très rapidement dans le cadre de cette affaire suffisent en tout cas pour le conduire (Nicolas Zepeda) devant les assises", ce qui prouve l'excellent travail de la police et de la justice.

Une plaie ouverte pour les parties civiles

Si cette absence de corps n'est pas un écueil insurmontable pour la justice, c'est en revanche terrible dit Edwige Roux-Morizot "pour les parents de Narumi qui n'arrivaient pas à accepter, dans la mesure où on n'avait pas retrouvé ce corps, que leur fille puisse être morte. Il restait en eux cet espoir irrationnel, quand on aime, qu'elle puisse être enfermée quelque part et qu'elle puisse être toujours vivante".

Au moment de l'extradition en France de Nicolas Zepeda, l'avocate des parents de Narumi, Me Sylvie Galley, explique que ceux-ci "supplient" le jeune homme de révéler l'endroit où se trouve leur fille. Ils sont dans "un état de détresse et de torture" depuis que l'étudiante a disparu.

Pour Nicolas Zepeda, "elle est en vie"

Nicolas Zepeda, qui nie avoir tué son ex-petite amie, affirme que celle-ci est peut-être toujours en vie. C'est en tout cas ce qu'indiquait le procureur de la République de Besançon, Étienne Manteaux, le 19 janvier 2021, quand il a requis le renvoi du jeune homme devant la cour d'assises pour l'assassinat de Narumi : "Il a une conviction forte : elle est en vie. Il a même sollicité sa remise en liberté pour essayer de se mettre en quête de Narumi Kurosaki, et de la retrouver".

Lors du premier procès à Besançon, l'avocate de Nicolas Zepeda l'avait interrogé sur cette question lors d'une audience éprouvante.tes vous en mesure d'aider à trouver le corps ?", avait interrogé Jacqueline Laffont. Son client avait répondu par la négative.

L'enquête a démontré que la jeune fille n'avait pas, à priori, de double vie, pas plus que de fortune personnelle pour financer une nouvelle vie. Pour le parquet, après des années sans signe de vie, la mort de la jeune fille est une certitude.

Un procès sans corps : des précédents pour la justice

Dans l'affaire Narumi, il n'y a pas de corps. Pas d'aveux. Mais un faisceau d'indices graves et concordants selon le parquet, suffisants pour renvoyer Nicolas Zepeda devant une cour d'assises. Ce n'est pas une première dans l'histoire judiciaire.

Dans un certain nombre d'affaires, il y a eu des condamnations et des procès, malgré l'absence de corps. Dans l'affaire Skrecek, dans l'Hérault en 2014. Un légionnaire est condamné à 15 ans pour le meurtre d'une connaissance. L'accusé avoue, avant de se rétracter. Dans l'affaire Benoît-Tellier, dans les Vosges. En 2007, un retraité disparait du jour au lendemain. Un couple s'accuse. En 2013, il est condamné. Dans l'affaire Dumandag, en Isère, la femme du maçon s'est envolée en 2010. Le maçon nie, mais écope de 18 ans de réclusion.

Pour d'autres, la culpabilité n'a pas été prouvée à l'issue d'un procès d'assises, comme dans l'affaire Viguier à Toulouse. La femme du prof de droit disparaît en 2000. Jacques Viguier, poursuivi pour meurtre, est acquitté en 2009, puis en appel en 2010, défendu par un certain Éric Dupond-Moretti.

Un doute légitime pour la défense

Pour la défense de Nicolas Zepeda, il n'y a pas de preuve de la mort, ni où, ni quand, ni comment. Pas de corps, pas de témoin, uniquement le doute. Dans le droit français, comme il est de coutume de le répéter dans les cours d'assises avant le verdict, ce doute doit bénéficier à l'accusé.

À la veille de l’ouverture du procès en appel de Nicolas Zepeda pour l’assassinat de Narumi Kurosaki, les interrogations sont toujours aussi nombreuses. Le corps de l’étudiante japonaise n’a jamais été retrouvé. Le Chilien condamné à 28 ans de réclusion, lors du premier procès à Besançon, continue de se dire innocent.

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