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Inondations : "il faut mettre en oeuvre les études" pour stopper le ruissellement dit le maire d'Andres

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Une centaine d'élus et d'habitants du Calaisis se sont réunis pour créer l'association "stop inondations". Ils réclament des mesures urgente pour ne pas voir la catastrophe se reproduire.

L’Aa est entrée en crue à 3 reprises en 8 jours en novembre 2023, à Blendecques. L’Aa est entrée en crue à 3 reprises en 8 jours en novembre 2023, à Blendecques.
L’Aa est entrée en crue à 3 reprises en 8 jours en novembre 2023, à Blendecques. © Radio France - Stephane Barbereau

A Andres, 22 maisons ont été sinistrées lors des inondations provoquées, en amont, par le ruissellement des eaux et en aval, par le watergang qui avait débordé.  Le président de l'association "stop inondations", Allan Turpin, maire d'Andres, était l'invité de France Bleu Nord ce lundi matin.

France Bleu Nord :  Pourquoi un maire, qui a déjà les mains dans le cambouis, qui fait partie des décideurs, passe par une association pour lancer ce cri d'alarme ?

Allan Turpin :  "Alors oui, je suis élu. Je suis maire d'une commune d'à peu près 1 600 habitants. J'ai les mains dans le cambouis, oui. D'ailleurs, lors des inondations, j'étais avec mes administrés en train de se battre contre la montée des eaux. Par contre être un décideur, alors là, c'est un grand mot. Je pense qu'il y a une poignée de décideurs et les petites communes ne sont pas toujours associées, donc on remonte nos désidérata aux décideurs, on remonte nos remarques. Est-ce qu'elles sont prises en compte ? Je ne suis pas toujours sûr".

France Bleu Nord : Qu'est ce que vous voulez faire remonter aujourd'hui ? Quelle est l'urgence ?

Allan Turpin : "On veut déjà faire remonter remonter qu'il y ait plus de considération vis-à-vis des ruissellements du bassin versant. C'est-à-dire que toutes les communes qui sont en amont, et qui sont en hauteur, se déversent forcément vers le bas. Depuis 2006, où sur notre commune, 50 maisons avaient été sinistrées par des inondations, des promesses avaient été faites, très peu de réalisations de travaux ont été réalisés. Je dirai même quasiment aucun travaux. On a fait aussi beaucoup de remarques sur les sections de wateringues (ce sont des groupements d'agriculteurs qui gèrent l'entretien des fossés, l'évacuation des eaux, via des taxes aux habitants). Cela fait 10 ans que je demande à avoir les résultats des comptes d'investissements et cela fait 10 ans qu'on n'a rien. Au niveau de l'institution intercommunale des wateringues,  on est sur un millefeuille français qu'on aime bien. On a l'institution intercommunale des wateringues, qui est gérée par des élus d'intercommunalités qui se regroupent. A ce niveau-là, nous avons très, très peu d'informations. La seule information qu'on a pu avoir, c'est que beaucoup d'investissements sur le Dunkerquois. Alors apparemment, ils disent entre 12, 13, 14 millions d'euros et  900 000 € sur le Calaisis. Donc on a une disproportion qui est assez flagrante".

France Bleu Nord : Qu'est-ce qu'on doit faire de manière urgente pour stopper les problèmes de ruissellement ?

Allan Turpin : "On doit peut être mettre en œuvre les études qui ont été réalisées entre 2006 et 2014 qui ont été terminées. Il faut en finir dans les négociations avec le milieu agricole pour l'acquisition de terrains et faire ces bassins de rétention, ces fossés de tamponnement, ces diguettes qui permettraient de ralentir l'eau qui provient du bassin versant et qui permettrait aux communes, comme les nôtres, de mieux appréhender l'eau qui arrive. Deuxième point, c'est d'entretenir tous ces fossés et watergangs en temps et en heure. Peut-être qu'il faudrait arrêter de déclasser ces watergangs parce que des sections de wateringues ne font plus l'entretien après avoir déclassé les watergangs. Cela revient du coup aux communes et aux propriétaires privés de leur faire, or ils n'ont pas les moyens et ce n'est plus entretenu. Il faudrait aussi revoir le système de pompage sur le Calaisis, l'exutoire de nos communes. Il faudrait les redimensionner parce qu'il semblerait que cela n'a pas été revu depuis 40 ans !"

France Bleu Nord : Est ce qu'il peut être aussi envisagé de dire à certains de vos habitants que ce ne sera plus possible de vivre là où ils sont ?

Allan Turpin : "Est-ce que vous accepteriez que je vous dise : Ecoutez monsieur, vous devez déménager, ce ne sera plus habitable et vous allez perdre de l'argent sur votre maison. Je pense que très peu d'administrés, quelles que soient les communes, seraient prêts à entendre ça. Par contre, sur notre commune, il y a très peu de constructions voire même quasiment plus du tout. Il ne faut plus construire n'importe c'est une évidence. Pour autant, toutes les constructions, qui ont été réalisées à l'époque sur l'ensemble du territoire, l'ont été parce qu'il y avait un besoin d'urbanisation certainement. Par contre, il n'y a pas eu de redimensionnement des évacuations vers la mer, c'est-à-dire qu'on construit sans pour autant s'assurer qu'on puisse évacuer les eaux vers la mer. Et ça, c'est vraiment un gros problème".

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