Inondations dans le Pas-de-Calais : "Nous avons des retards considérables dans les ouvrages de prévention"

Les inondations dans le Pas-de-Calais ont-elles été bien gérées ? Depuis le 6 novembre, le département subit des précipitations et des crues exceptionnelles. 11.000 habitants ont été inondés. On dénombre cinq blessés légers mais les dégâts sont importants. Plus de 6.000 habitations sont touchées. France Bleu Nord proposait ce mercredi une émission spéciale en direct de Blendecques, La Calotterie et Hesdigneul et donne la parole à deux experts pour tirer les leçons de cet épisode historique.

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"Face à un tel événement absolument imprévisible, on a fait avec les moyens du bord. Nous ne sommes pas en capacité aujourd'hui de mettre en face de ces phénomènes des réponses adaptées. Nous sommes devant un dérèglement climatique majeur. Il faut absolument que nous prenions ça en compte et il faut que les élus reprennent la feuille de route, accélèrent les travaux de prévention et de réparation. Parce que l'enjeu pour les  populations et les habitats est capital", a estimé André Flajolet, président de l'agence de l'eau Artois Picardie.

"Nous avons des retards considérables dans la réalisation d'ouvrages de prévention. Nous avons des manques d'entretien qui se révèlent évidents et dramatiques dans des circonstances aussi exceptionnelles. Il s'agit donc aujourd'hui de tirer des leçons de façon immédiate", a-t-il souligné. "

"Il faut travailler de manière plus concertée"

"Il faut que nous travaillions de façon beaucoup plus concertée. Il faut aussi qu'on en ait les moyens et que les services de l'État soient peut-être parfois plus coopératifs sur le regard que l'on peut porter sur des autorisations, des interdictions", a suggéré André Flajolet.

Les inondations dans le Pas-de-Calais, "c'est la baignoire au milieu qui déborde. Il faut travailler sur ce qui arrive dans cette baignoire, donc travailler sur les territoires en amont. Il faut travailler sur la capacité de rejet et donc sur les capacités de pompage de la mer. Ça, c'est un travail en lien avec l'ensemble des territoires, VNF au milieu et donc nous de notre côté, effectivement, on a la nécessité de se mettre au service de cet effort qui est collectif", a insisté Olivier Matrat, directeur territorial adjoint des Voies Navigables de France.

Il n'y a pas eu de lâchers d'eau

Il n'y a pas de lâchers d'eau au profit de certaines communes et au détriment d'autres. "Si on dit lâchers d'eau, on a l'impression effectivement qu'on a joué les inondations des uns par rapport à la  protection des autres. C'est totalement faux. Il y a eu une gestion équilibrée d'un surplus manifeste d'eau qu'il a fallu répartir au mieux des populations, des habitats et de la sécurité des personnes et des biens",  a expliqué André Flajolet, président de l'agence de l'eau Artois Picardie.

"On a fait face à une quantité d'eau qui était considérable. On a mis en place des pompages à Conchy pour envoyer les eaux vers la Deûle, dans le sens inverse des écoulements. On a cherché toutes les mesures possibles, mais évidemment dans des situations les plus critiques, face à des risques imminents de rupture de digues, il a fallu réguler, envoyer un peu d'eau de façon mesurée vers la Lys, vers l'Aa et vers la Deûle". a précisé Olivier Matrat, directeur territorial adjoint des Voies Navigables de France.