Retour au calme, arrêt des subventions de la Région... le point sur la situation à Sciences Po Menton

Les cours ont repris à Sciences Po Menton pour les 300 étudiants ce vendredi, après trois jours de fermeture administrative de l'établissement après la mobilisation des étudiants azuréens, dans le sillage de la manifestation propalestinienne des élèves parisiens pour contester les partenariats de l'école avec des universités israéliennes.

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Pendant que plusieurs étudiants étaient évacués par la force à la mi-journée ce vendredi, le calme est revenu sur le campus mentonnais alors qu'une trentaine d'étudiants avaient investi les locaux lundi soir. Une salle (un amphi) a même été mis à leur disposition de 8 heures à 20h30 afin d'être utilisée par le collectif comme "salle de dialogue".

Encore quelques tensions sur le campus

Toutefois, les tensions sont encore palpables. Les élèves fuient micros et caméras. "On ne veut pas s'exprimer parce qu'on a peur des représailles de l'administration, nous confie Amira. "Certains ont reçu des mails de l'administration pour demander d'expliquer des prises de positions sur des comptes privés Instagram, renchérit Enrico. Ce n'est pas normal. Alors oui, on dialogue mieux mais ce n'est pas encore suffisant."

D'autres veulent rester plus positifs, comme Maximilien qui affirme que bien que le mouvement propalestinien soit conduit par une minorité d'étudiants mentonnais, ces derniers ouvrent s'inscrivent dans "un processus démocratique." "Même si je ne participe pas aux actions, la question de la guerre à Gaza me touche. Mais s'il y a clivage avec une partie de mes collègues, c'est surtout dans la forme des actions que dans le fond", explique l'un des rares élèves à avoir accepté de parler à notre micro. Preuve que la crise n'est pas encore complètement passée.

La Région PACA devrait suspendre son financement

En 2022 comme en 2023, la Région Provence-Alpes-Côte d'Azur a accordé une subvention annuelle de 125.000 euros en assemblée plénière "pour un montant subventionnable de 295.000 euros correspondant aux dépenses éligibles prévues dans le dossier de demande de subvention". Le versement est échelonné "avec une avance réalisée de 50% versée dès notification de l'acte attributif de la subvention" et avec un versement du solde sur production d'un compte-rendu financier. Il est aussi précisé que la Région "peut exiger le reversement de tout ou partie du financement alloué" selon plusieurs conditions qui ne semblent pas remplies dans le cas présent (délai non respecté, ou manque de pièces justificatives).

D'après nos informations, en plus de ces 125.000 euros annuels, la Région PACA verse également 70.000 euros supplémentaires pour des missions particulières pour aider Sciences Po Menton sur l'attractivité du territoire et la coopération méditerranéenne que porte le campus mentonnais à travers ses projets. Ce qui porterait le versement annuel des subventions régionales à 195.000 euros pour l'établissement azuréen.

Pour l'heure, la Région n'a pas souhaité répondre à nos sollicitations pour comprendre ces subventions et savoir si elle décide officiellement de les suspendre pour la rentrée prochaine. Néanmoins, son président délégué s'est déjà largement exprimé sur le sujet.

D'abord le 3 avril dernier, Christian Estrosi écrivait sur son compte Threads que lui et Renaud Muselier songeaient à suspendre le financement. Plus récemment, dans un entretien accordé au Figaro, le maire de Nice s'est montré encore plus ferme en déclarant : "Je peux vous annoncer que les subventions régionales seront supprimées."

Cette annonce ne pourra être vérifiée que lors de la prochaine assemblée plénière le 28 juin. Pour autant, dans un récent communiqué de presse transmis à France Bleu Azur, l'institution régionale entretenait le flou en assurant que depuis l'attaque du 7 octobre d'Israël par le Hamas, "la Région n'a voté aucune nouvelle subvention dédiée à la Fondation nationale des sciences politiques campus de Menton" et en précisant qu'un entretien est prévu entre Renaud Muselier et l'administrateur provisoire de Sciences Po Paris, Jean Bassères.