Les enseignants en grève contre la réforme des Lycées Professionnels !

Pas de pancartes, pas de banderoles incendiaires ou de slogans hostiles mais plutôt une opération pédagogique menée par les enseignants du Lycée Fred Scamaroni à Bastia. Tracts à la main, ils ont décidé d'échanger avec les élèves plutôt que de bloquer l'établissement. L'objectif : alerter les lycéens sur une réforme jugée inachevée et dangereuse pour leur avenir. Parmi les principales mesures décriées, on retrouve la suppression de deux heures de cours hebdomadaires en seconde et en première et de six semaines de cours en terminale au profit de six semaines de stage en milieu professionnel ! Pour les syndicats, cette réforme ne va faire qu’accentuer la dégradation des conditions d’enseignements et creuser encore plus les inégalités entre les élèves des filières générales et professionnelles, notamment pour ceux désirant poursuivre des études supérieures. "C'est une réforme extrêmement dangereuse pour nos enfants prévient Jean-Charles Grimaldi du syndicat SNETAA FO. Le temps de formation apporté aux élèves s'appauvrit un peu plus chaque année et là on veut encore supprimer des heures de cours. Ce n'est pas comme ça que l'on va préparer les lycéens au monde professionnel ou même à poursuivre des études supérieures".

ⓘ Publicité

1 milliard d'euros promis par l'Etat pour cette réforme !

Présentée en mai dernier par Emmanuel Macron, cette réforme a pour objectif, selon le gouvernement, de favoriser l’insertion en milieu professionnel. Dans cette optique, le chef de l’état a promis de débloquer 1 milliard d’euros pour la lutte contre le décrochage scolaire, la reconnaissance du travail et de l'engagement du corps enseignant et donc l'amélioration de l'insertion professionnelle. Sur ce dernier point, les syndicats sont extrêmement sceptiques notamment sur le projet de laisser le choix aux lycéens en fin d'année de suivre soit six semaines de cours soit six semaines de stage en entreprise . "On fait totalement confiance à l'entreprise pour former les élèves et cela veut forcément dire qu'il y aura moins de temps d'éducation au lycée s'inquiète Jean-Baptiste Casanova, professeur d'Histoire et de lettres et délégué STC ! Si le vécu en entreprise est important, il ne peut pas remplacer l'enseignement scolaire. On va creuser encore plus les inégalités entre les élèves et on va également engendrer de nombreux soucis administratifs au niveau des personnels enseignants".

A noter que ce mouvement de grève n’a absolument pas empêcher les élèves de se rendre en cours ! Une journée de grève en ce 12 décembre qui n’a pas été choisie par hasard, puisque les syndicats enseignants souhaitent éviter, avec cette mobilisation nationale, que les textes de cette réforme soient validés en l'état par le Conseil Supérieur de l'éducation dans deux jours !