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Examens en basque : la traduction des consignes interdite au brevet, Seaska monte au créneau

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C'est un courrier en forme de "rétropédalage" pour les ikastola : après avoir obtenu en mars le passage des épreuves de sciences au brevet en langue basque, comme c'était le cas pour les maths et l'histoire-géo, le ministère de l'Éducation nationale interdit désormais la traduction des consignes.

Les ikastola dénoncent à Bayonne l'interdiction de traduire les consignes du brevet en langue basque à partir de juin prochain Les ikastola dénoncent à Bayonne l'interdiction de traduire les consignes du brevet en langue basque à partir de juin prochain
Les ikastola dénoncent à Bayonne l'interdiction de traduire les consignes du brevet en langue basque à partir de juin prochain © Radio France - Morgane Heuclin-Reffait

Les élèves qui passent le brevet des collèges en basque l'an prochain auront-ils des sujets et consignes dans leur langue ? Non, si l'on en croit un email envoyé fin novembre par le ministère de l'Éducation nationale aux recteurs, directeurs d'académie et chefs d'établissements. "Quelle que soit la langue de composition, les sujets et documents d'accompagnement des sujets ne sont pas traduits en langue régionale et demeurent en français", écrit la direction générale de l'enseignement scolaire dans ce courrier. Une quinzaine de ses membres se sont rassemblés symboliquement devant l'inspection académique de Bayonne pour dénoncer cette situation.

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"On pensait que le brevet était acquis, et à la surprise générale, on apprend que les consignes du brevet ne seront plus traduites en langue basque, comme c'était le cas depuis des décennies, déplore le président de Seaska Peio Jorajuria. C'est une question de droit, de respect de la langue, et de pédagogie, puisqu'on ne prépare pas les élèves de la même façon à répondre dans une langue que dans l'autre." "Ça fait vingt ans que les consignes sont en langue basque, ça n'a jamais posé aucun problème", renchérit le directeur des écoles Seaska, Hur Gorostiaga.

Question d'"équité"

Le ministère de l'Éducation nationale justifie cette décision dans son courrier par une "égalité de traitement pour tous les élèves lors des examens" et un moyen de "sécuriser la passation". "L'équité, c'est que les élèves aient un sujet dans la langue dans laquelle ils vont composer, tacle Peio Jorajuria. On est totalement dans un cas de rétropédalage. On ne comprend pas, on n'a pas de réponse, la décision ayant été prise à Paris et non au niveau de l'académie."

Lors de la dernière session du brevet où les élèves avaient pu composer en langue basque pour les épreuves de sciences, en plus des mathématiques et de l'histoire-géographie, ayant obtenu cette avancée en mars dernier, les consignes avaient bien été traduites, assure Seaska. Certains documents annexes, en revanche, étaient toujours en français. Helena Xurio, AESH au collège Kattalin Elizalde à Saint-Pée-sur-Nivelle, estime que cela a un impact : "les documents étaient en français, c'était plus dur pour les élèves, car ils devaient les traduire avant de faire les réponses, c'était un handicap. Ça leur fait le double de travail !"

Courrier au ministère

Les ikastola n'entendent pas baisser les bras, face à ce revers. "Le Code de l'éducation dit que les examens peuvent être présentés en langue régionale, une circulaire qui dit que les consignes seront traduites en langue régionale pour des soucis de pédagogie, une convention signée entre le ministère et Seaska pour que l'oral puisse se faire en langue basque, énumère son directeur Hur Gorostiaga. À quoi bon faire des circulaires, des arrêtés ou des lois si on ne les respecte pas ?"

Les ikastola comptent monter au créneau auprès du ministère de l'Éducation nationale pour demander la traduction des consignes au brevet en langue régionale. Elles doivent envoyer un courrier commun avec le réseau Eskolim qui rassemble des établissements scolaires qui enseignent en langue régionale à travers la France. Un combat que Seaska veut continuer de mener aussi pour le baccalauréat : avant la réforme du lycée, deux épreuves pouvaient être rédigées en euskara, aucune aujourd'hui. Le collectif Azterketak Euskaraz appelle donc à se mobiliser notamment lors de l'arrivée de la Korrika, la course en faveur de la langue basque, qui arrivera à Bayonne le 24 mars 2024.

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