Restos du Coeur : environ 10% des bénéficiaires ne pourront pas être aidés cet hiver en Haute-Garonne

La 39e campagne d'hiver des Restos du Coeur est lancée officiellement mardi partout en France et sur France Bleu radio officielle. Chez nous, en Haute-Garonne, elle a même commencé dès lundi. L’année dernière, les Restos ont accueilli et accompagné plus d’1,3 million de personnes, soit 171 millions de repas distribués grâce à 73.000 bénévoles.

Chez nous, en Haute-Garonne, il y a quatre centres à Toulouse et trois dans l'agglomération à Tournefeuille, Blagnac et Pibrac pour un total de 30 dans le département. Des centres où l'association relève cette année encore une hausse des inscrits : 3.189 aujourd'hui en Haute-Garonne (inscriptions toujours en cours) contre 2.822 familles en 2022.

Conséquence, pour la première fois cet hiver, l'association va devoir refuser environ 10% de bénéficiaires à en croire les premiers chiffres des antennes toulousaine. La hausse du nombre de demandeurs couplée à celle du prix des denrées a forcé les Restos à revoir ses barèmes. De 800 euros, on passe à environ 500 par mois de reste à vivre maximum pour une personne seule qui souhaite être aidée.

Une situation très douloureuse pour les bénévoles notamment pour Patrick N'Guyen, bénévole depuis trois ans au centre du chemin du séminaire au nord de Toulouse. "Ce sont des personnes qui touchent la CAF, une allocation logement, le RSA, une prime d'activité. Et de dire non à quelqu'un, c'est hyper dur surtout quand il y a des bébés ou des enfants."

En Occitanie, entre 10.000 et 15.000 personnes qui bénéficiaient de l’aide des Restos en 2023 ne pourront accéder à l’aide alimentaire des Restos en 2024. En 2023, 17 millions de repas ont été distribués en Occitanie, contre 13 millions en 2022. Et près de 110.000 personnes ont été accueillies aux Restos cette année en Occitanie (+23%).

Bientôt une sécurité sociale de l'alimentation à Toulouse

C'est dans ce contexte que le Conseil départemental de Haute-Garonne va expérimenter à partir de janvier une sécurité sociale de l'alimentation. Paris l'a voté la semaine dernière et va aussi la mettre en place en septembre 2024. Un projet piloté avec l'Institut national de la recherche agronomique et plusieurs associations.

"Cela va être initié sur quatre territoires, explique Sébastien Vincini, le président du département. Le nord de Toulouse, Izard et Borderouge, sur le quartier de Saint Exupéry, sur le quartier des Pradettes et aussi sur Ramonville et Castanet où les adhérents à ces caisses vont cotiser selon leurs ressources et pourront avoir en contrepartie une garantie de pouvoir acheter des produits de qualité. Ce montant sera crédité mensuellement sur une carte pour pouvoir acheter les produits alimentaires soit chez des commerçants, des distributeurs ou soit chez des producteurs conventionnés. Cela va être fait sur le modèle du volontariat. Les bénéficiaires, ça ne pourra être que des ménages volontaires."

Selon le conseil départemental de Haute-Garonne, la hausse des demandeurs aux associations comme les Restos est en hausse de 20 à 25 % depuis la crise covid. 14% des Haut-Garonnais vivent aujourd'hui sous le seuil de pauvreté.