Crise aux Restos du cœur : jusqu'à 1.500 bénéficiaires pourraient se voir refuser leur colis en Haute-Garonne
Les Restos du cœur sont en crise. Le déficit national annoncé dimanche (35 millions d'euros), a des conséquences pour chacune des délégations. En Haute-Garonne, les dotations et les barèmes vont être revus à la baisse
Les personnes seules vont être les plus impactées par la baisse à venir de la dotation, explique la délégation régionale Occitanie des Restos du cœur. La distribution hebdomadaire de colis va diminuer, elle passera de six repas par semaine
à seulement quatre. En revanche le colis pour les familles ne change pas : "C'est le même nombre de points viande et légumes" précise le siège régional.
Moins de denrées par colis, et parfois pas de colis du tout
Ce qui est modifié pour tout le monde, c'est le barème. Exemple : une famille qui vit avec 700 euros par mois risque de ne plus avoir droit à la distribution de colis, cela dépend du reste à vivre une fois les charges payées.
La campagne d'inscription se fera de mi-septembre à fin septembre. Alors qu'environ 15.500 personnes sont bénéficiaires des Restos du cœur en Haute-Garonne, leur nombre pourrait baisser : moins 1.000, moins 1.500,
calcule la délégation régionale.
Le déficit chronique des Restos en Occitanie était jusque-là compensé par l'antenne nationale aujourd'hui elle ne suit plus. En cause ? La hausse des bénéficiaires, les charges qui flambent et surtout la loi anti-gaspi. Les grandes surfaces sont obligées de proposer des rayons de produits frais dont la date de limite de consommation est proche, et cela a
fait chuter les dons aux associations caritatives.
Le centre de distribution de Lalande se prépare à se serrer la ceinture
Briques de lait, pâtes, champignons, œufs*,* biscuits, Manon* vient de retirer son colis pour la semaine. A peine de quoi nourrir ses deux enfants 8 et 2 ans. Enceinte du troisième elle et son conjoint sont à leur compte, ils n'arrivent pas à se dégager de salaire, ils sont bénéficiaires des restos depuis l'hiver 2022 : "on s'en sort pas du tout parce que entre les taxes et l'impôt sur la société il ne nous reste plus rien à la fin du mois, c'est malheureux mais c'est comme ça".
Dans la file d'attente du centre de distribution, Raphaël*, père de quatre enfants. Informaticien, il explique ne pas trouver de travail. Ill vient aux Restos depuis deux ans : "Financièrement, s'il n'y avait pas les Restos du cœur, on n'arriverait pas à se nourrir convenablement. Une fois qu'on a payé loyer, charges, électricité, eau, gaz, assurances, véhicule, vêtements, il reste très peu pour l'alimentaire malheureusement."
Au cours de l'été 2023 les Restos du cœur de Haute-Garonne ont connu une explosion du nombre de bénéficiaires : +42%. La présidente, Claudie Viaud, va devoir appliquer des mesures de restriction la mort dans l'âme : "Les personnes qu'on va continuer à recevoir, on va donner moins, et en plus pour certains on ne leur donnera rien. Ça va être dur pour ces familles-là. Pour les bénévoles aussi ce sera dur, car quand toute la journée on dit "non désolé on ne peut rien pour vous", ça ne sera pas facile."
Si les dotations et les barèmes sont revus à la baisse aux Restos, la distribution de repas chauds le soir à Toulouse reste inchangée. Elle a toujours lieu quotidiennement aux Minimes, à Jules-Julien, aux Raisins et depuis peu aux Arènes.
Les Restos de Haute-Garonne feront une collecte de denrées à l'entrée des centres commerciaux le premier week-end d'octobre.
*Dans un soucis d'anonymat, les prénoms ont été modifiés
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