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Les centres sociaux de la Vienne demandent l'aide de l'État pour maintenir leurs actions

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Les acteurs des centres sociaux de la Vienne se mobilisent pour demander une hausse de leur budget de fonctionnement. L'inflation et l'augmentation de la masse salariale pèsent trop lourd dans leur budget et pourraient les contraindre à réduire la voilure dans les années à venir.

Les acteurs des centre sociaux du département de la Vienne se mobilisent pour demander une hausse de leur budget de fonctionnement Les acteurs des centre sociaux du département de la Vienne se mobilisent pour demander une hausse de leur budget de fonctionnement
Les acteurs des centre sociaux du département de la Vienne se mobilisent pour demander une hausse de leur budget de fonctionnement © Radio France - Jules Hauss

"C'est le seul lieu de lien social sur ma commune rurale." Voilà un des nombreux messages de soutien affichés à l'entrée du siège du centre social Mille Bulles, basé à Saint-Maurice-la-Clouère (Vienne). Un centre qui déploie ses actions sur 36 communes du Civraisien en Poitou, et dont le personnel se mobilise depuis une semaine pour demander de l'aide. Si le budget alloué par la communauté de communes et la CAF est constant, ses coûts de fonctionnement explosent.

6 à 16% de hausse de la masse salariale

"Pour l'instant, la situation n'est pas dramatique. Mais sans mobilisation, sans aide, ça va être difficile de faire tourner l'association", explique la directrice Marie Fraudeau. Un centre social, toujours plus mobilisé dans ce milieu rural, de la petite enfance aux personnes âgées, en passant par les aides à la famille, ou encore à l'accompagnement des jeunes vers les premières expériences professionnelles. "On est ouvert à tous. En première ligne face à la population. Si on ne perçoit pas d'aides, une partie de ce soutien peut disparaître", poursuit Marie Fraudeau.

La situation est à peu près la même dans la vingtaine d'établissements agréés du département (centre socioculturels, maisons de quartier). Mercredi 31 janvier, ils étaient environ 400 à manifester devant l'hôtel de Ville de Poitiers, à l'appel d'un mouvement de leur fédération au niveau national. Ce qui pèse particulièrement dans leur budget : la hausse des grilles salariales du personnel depuis le début de l'année 2024. Elle représente 6 à 16% d'augmentation des coûts de fonctionnement selon les centres.

Des animations déjà en suspens

Si cette hausse est applaudie par la profession - tant les métiers du social et de l'animation sont peu valorisés - elle n'a pour l'instant fait l'objet d'aucune compensation de la part des financeurs habituels. La Maison des Trois quartiers de Poitiers, qui présente en temps normal un bilan financier annuel à l'équilibre, va donc devoir faire face à un déficit estimé à 70.000 euros à la fin de l'année 2024.

"On un a fond de roulement qui nous permet de tenir pour l'instant, mais le déficit risque de continuer à se creuser si rien ne change et on aura du mal à proposer autant qu'avant", reconnaît le président de la M3Q Christophe Parent. Certaines animations d'été prévues sont en suspens pour le moment. Aujourd'hui "tout est sur la table" pour faire face et éviter de devoir couper dans le budget. La recherche de nouveaux acteurs pour financer les projets - dans le public (Département, Région), voire dans le privé "auprès d'entreprises éthiques" - ou encore la mutualisation de certaines opérations avec d'autres Maisons de quartier de Poitiers.

Pour aider les centres à tenir l'année 2024, leur fédération demande une aide de plus de 60 millions d'euros à l'État. Plus globalement, elle attend une refonte du système de financements, dont une grand partie dépend d'appels à projet. Un mode de fonctionnement qui ne permet pas de regarder sereinement vers l'avenir. Dans la Vienne, un habitant sur cinq se rend régulièrement dans un centre social.

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