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Emploi : des opportunités aux quatre coins de la Bourgogne Franche-Comté

Les chiffres du chômage publiés lundi laissent entrevoir une petite éclaircie sur le front de l'emploi. Mais les solutions existent sur le territoire de la future grande région, dans des secteurs différents à Dijon, Auxerre, Besançon et Belfort. Tour d'horizon avec les équipes de France Bleu.

journée de l'emploi
journée de l'emploi © Radio France - France Bleu

En Côte-d'Or, le chômage a légèrement baissé en septembre : -0,3 % par rapport au mois d'août. Cela fait tout de même 5 % de chômeurs de plus qu'il y a un an. Mais il y a tout de même un secteur qui recrute, c'est l'hôtellerie-restauration. Il représente plus de 6 mille emplois en Côte-d'Or.

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Dijon : l'hôtellerie-restauration a le vent en poupe

Bien sûr, il y a beaucoup de contrats saisonniers liés à l'affluence des touristes entre avril et octobre, mais il y a aussi des postes à pourvoir en CDI, surtout des cuisiniers et des serveurs. A Dijon, l'hôtel La Cloche sort de deux ans de travaux de rénovation. Il lance un nouveau bar et il a du mal à compléter son équipe.

Ça fait trois mois qu'il cherche un chef de bar un mois qu'il cherche un chef de rang pour faire du service en salle. Deux postes en CDI que François-Xavier Pauchard, directeur adjoint a du mal à pourvoir. "On trouve beaucoup plus de candidats sur les grandes villes, Paris , Lyon, Marseille, c'est plus compliqué sur Dijon. "

Le savoir-être, meilleure diplôme pour les candidats

Pourtant, il suffit d'un CAP restauration pour postuler : "on ne recherche pas forcément quelqu'un ayant un grand diplôme ni ayant fait de grandes études, mais quelqu'un qui a déjà de la pratique, dans un établissement haut de gamme similaire au nôtre. "

Ce qui compte en fait, c'est surtout le savoir-être : "que la personne ait le sens du détail, du client, du savoir-être, du savoir-faire, une bonne éducation et de bonnes notions en gestion qui sont très importantes dans notre métier." Dernier détail, et pas des moindres : il faut absolument savoir parler anglais : "On a une grosse clientèle anglo-saxonne et de plus en plus d'étrangers, il est donc impératif de parler anglais." Une clientèle étrangère généreuse en pourboires affirme François-Xavier Pauchard, pourboires qui complètent largement le SMIC hôtelier du chef de rang. Quant au chef de bar, le salaire reste à négocier selon les profils.

Le Pôle emploi de Côte-d'Or a même lancé une formation cette année à destination des chômeurs qui voudraient travailler dans le secteur de l'hôtellerie-restauration, avec un contrat à la clé. Sans grand succès : seuls 15 chômeurs ont répondu à l'appel.

Besançon : l'avenir est dans les technologies de pointe

En Franche-Comté, les chiffres du chômage sont en baisse : la région affiche une diminution globale du nombre de demandeurs d'emploi de 1 %. Dans le détail, la Haute-Saône recule de 2,8 % et le Doubs progresse de 0,2 %.

La zone de Besançon, ville tertiaire, est condamnée à tourner le dos à son statut de capitale régionale. Son salut dépendra peut-être de ces quelques domaines spécialisés : les micro-techniques, le bio-médical et le numérique. Autrefois métropole horlogère et textile, Besançon a dû apprendre à se diversifier pour s'émanciper de ses emplois publics. Ça a commencé avec les micro-techniques, puis le bio-médical et aujourd'hui, le numérique. Une pléiade de petites briques qui ne font pas une industrie de masse, mais offre des perspectives : Jean-Louis Foussert, le président du Grand Besançon, confirme : "Besançon c'est les micro-techniques, les nanotechnologies, et le système de la santé. Il y a pour l'instant des niches, mais des niches qui vont devenir très importantes. C'est très rare de voir des entreprises arriver et créer 400 emplois d'un coup. Mais souvent un escadron de précurseur vient et l'emploi se développe."

Passer de l'idée à l'objet en quelques heures

Le numérique fait partie de ces briques avec un important Data Center et des équipements plus diversifiés comme le Fab Lab qui permet à des entrepreneurs de venir réaliser leurs prototype. Vincent Rousset est son créateur : "le fablab est avant tout un lieu dans lequel on met à disposition du matériel principalement numérique, des imprimantes 3D, de découpe Laser, tout ce qui permet de passer de l'idée à l'objet en quelques heures."

Le Grand Besançon va tenter une nouvelle fois de décrocher le label French Tech, le réseau d'éco-systèmes de start-ups, réservé pour l'instant aux grandes métropoles.

Dans l'aire urbaine d'Auxerre, place à l'intérim

Dans l'Yonne, le chômage en baisse au mois de septembre : -2,1% (moins 355 personnes) pour les demandeurs d'emploi de la catégorie A (c'est à dire ceux qui n'ont pas du tout travaillé dans le mois). C'est un bon chiffre, bien meilleur que la moyenne régionale qui est de - 0.3% et que la moyenne française (- 0,7% , la plus forte baisse depuis 2007).

Autre fait notable : la reprise de l'emploi intérimaire se confirme, en 2015, après trois années de baisse. Le nombre de missions d'intérim a augmenté, en septembre, par rapport à l'année dernière : + 6% dans toute la France et + 8% dans l'Yonne. L'intérim, ça concerne 12.000 Icaunais environ. Un statut précaire souvent subi, mais qui débouche, parfois, sur des embauches en CDI. C'est l'histoire de Marie, une Icaunaise que va bientôt signer un contrat à durée indéterminée chez AMH, une entreprise de Hauterive, près de Migennes. Après plusieurs missions dont quasiment un an dans cette PME, Marie, 40 ans, s'apprête à signer un CDI : la fin d'une vie de travail précaire et angoissante : "je pense que l'intérim est un tremplin, mais pas à vie . On vit au jour le jour, on ne se projette pas."

Pour elle c'est aussi la fin d'une impression désagréable : pas dans cette entreprise mais dans d'autres oparfois, l'impression d'êtree un salarié de seconde zone :on leur donne les taches les plus ingrates, affirme Marie.

Indispensable dans une activité fluctuante

Ce CDI c'est aussi une satisfaction pour Christophe Blondel, directeur industriel de la société AMH, une entreprise de 32 salariés qui fabrique des pièces automobiles. Pour lui l’intérim c'est indispensable pour son activité très fluctuante : "c'est le flexibilité par rapport au carnet de commandes qu'on a. Si on a un pic de commandes, on s'adapte. Un intérimaire, on peut ne l'avoir que quinze jours ou trois semaines, tandis qu'un CDD il faut trois mois minimum pour bien voir la personne."

L'intérim concerne surtout l'industrie (40% des contrats intérimaires) mais on le retrouve partout et de plus en plus dans la fonction publique hospitalière par exemple. Dans l'Yonne, en septembre, il y a plus de 26 000 personnes inscrites à Pole Emploi, dont 16 000 en catégorie A, sans aucune activité dans le mois.

A Belfort et dans son aire urbaine, les services à la personnes manquent de bras 

Les métiers des services à la personne et de l'aide à domicile recrutent en masse. A tel point que près de la moitié des employeurs éprouvent des difficultés à recruter dans l'aire urbaine de Belfort. On embauche très souvent en CDD pour des contrats courts, mais aussi en CDI. La région a même mis en place près de 450 places de formation qui peuvent parfois être financés par Pôle Emploi. La demande de services à la personne ne cesse d'augmenter depuis plusieurs années dans l'Aire Urbaine et plus généralement dans la région... C'est notamment une conséquence du vieillissement de la population et de toutes les personnes agées qui souhaitent rester à domicile. Du coup toutes les structures de l'Aire Urbaine cherchent des candidats.

Même à l'heure de midi, le téléphone n'arrête pas de sonner dans cette structure d'aide à la personne d'une cinquantaine de salariés à Héricourt. La responsable de secteur Emmanuelle David a même dû s'entourer pour gérer la partie administrative. "Avant dans ce bureau j'étais seule, et puis depuis l'amplification des demandes, nous avons dû recruter deux assistantes supplémentaires pour m'épauler." 

Cinq ans que la courbe s'accentue

Pour cause la demande ne cesse d'augmenter."Ça fait cinq ans que je vois la courbe s'accentuer. On a doublé les heures entre l'année dernière et cette année."  La responsable cherche trois CDI et cinq CDD. Et la situation est la même partout : Philippe Weber est le directeur de l'association domicile 90 à Belfort qui intervient chez près de 1000 personnes chaque jour. _On a 120 personnes de plus de 50 ans au sein de notre associations et nos besoins ne baissent pas. Donc il faut qu'on recrute. Ca fait à peu près entre 15 et 20 postes par an." _Pour des métiers durs et contraignant les structures proposent rarement des salaires beaucoup plus élevés que le SMIC. Alors pour attirer plus de candidats certaines proposent déjà des aides à la formation. D'autres pourraient dans les mois à venir financer le permis de conduire de leurs futurs salariés.

Dans l'Aire Urbaine, sur les 8 premiers mois de l'année, près de 2400 personnes ont été recrutées dans les services à la personne ! Et c'est sans compter les particuliers qui emploient directement des personnes sans passer par une structure.

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