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Deux-Sèvres : Expotrans ne les paie plus, les chauffeurs de jeunes en situation de handicap cessent le travail

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Dans les Deux-Sèvres, les quatre salariés de la société Expotrans, en charge du transport scolaire de jeunes en situation de handicap, attendent leur salaire depuis le mois de mars. Sans nouvelle de l'entreprise depuis, ils ont décidé d'exercer leur droit de retrait à partir de lundi.

Chantale et Chloé Travers, employées par Expotrans, n'ont pas reçu leur salaire depuis le 10 mars malgré leurs relances. Chantale et Chloé Travers, employées par Expotrans, n'ont pas reçu leur salaire depuis le 10 mars malgré leurs relances.
Chantale et Chloé Travers, employées par Expotrans, n'ont pas reçu leur salaire depuis le 10 mars malgré leurs relances. © Radio France - Manon Vautier-Chollet

Dans les Deux-Sèvres, les comptes des quatre chauffeurs de la société Expotrans, chargés du transport scolaire de neuf enfants en situation de handicap, sont dans le rouge. Ils ne sont pas payés depuis le 10 mars. Sans réponse de leur entreprise depuis trois semaines, "ni au téléphone, ni par mail", ils ont décidé d'exercer leur droit de retrait à partir de ce lundi, jour de rentrée. Conséquence : le département des Deux-Sèvres, qui paie l'entreprise pour ce service, va devoir trouver une solution pour les jeunes élèves en situation de handicap concernés.

Pas de salaire, des remboursements tardifs

"Quand on a constaté qu'on ne recevait pas notre salaire, on a contacté l'entreprise", explique Chloé Travers, l'une des quatre salariés d'Expotrans dans le département. "On a juste eu un mail nous disant qu'ils avaient des problèmes de paie, puis plus rien. Du coup, on n'a pas de salaire, j'ai une collègue qui doit payer son mariage et ne peut plus, moi j'ai un crédit étudiant que je dois rembourser et je ne peux pas",  déplore-t-telle.

Selon elle est ses trois collègues, ils ont été confrontés à d'autres problèmes depuis qu'Expotrans travaille pour le département des Deux-Sèvres. "Nos remboursements arrivaient en retard, la mutuelle de l'entreprise ne fonctionne même pas, on reçoit parfois la voiture sans rencontrer personne avec les clés dans la boîte aux lettres", expliquent Chloé et Chantale, sa mère qui travaille aussi pour Expotrans. "On n'avait même pas de rehausseurs dans la voiture prévue pour transporter des enfants", ajoutent-t-elles. Une situation confirmée par des parents d'enfants concernés.

Un stress pour les enfants et parents concernés

Ne pas venir travailler lundi, les salariés l'ont décidé à contre coeur : "On dit stop puisqu'on n'a pas de salaire, mais en même temps ça pénalise les enfants qu'on emmène et ramène de l'école." "On ne savait pas qu'ils n'étaient pas payés",  témoigne une maman. Elle soutient le mouvement des chauffeurs d'Expotrans, mais va devoir trouver une solution en urgence pour sa fille, occasionnant du stress. "Si ma fille part stressée à l'école, sans savoir qui vient la chercher, ça va être plus compliqué pour elle, ça laisse des familles dans l'angoisse de savoir si elles peuvent emmener leurs enfants à l'école" , explique-t-elle, alors que justement ce dispositif permet aux enfants d'être scolarisés, sans par exemple devoir aller à la garderie, ce qui leur ferait de trop grosses journées.

Contacté, le département des Deux-Sèvres précise avoir été "alerté la semaine dernière par des conducteurs qui rencontraient des problèmes de paiement de salaire. La collectivité a contacté l'entreprise par plusieurs canaux, sans aucune réponse de leur part à ce jour." Il précise également chercher "activement toutes les solutions possibles", pour pouvoir transport dès lundi, "en particulier le recours à un autre prestataire".

"L'impression d'être abandonnée"

Chantale, elle, est en arrêt maladie depuis la fin d'année 2023 après avoir été opérée d'un cancer.  "J'ai demandé à l'entreprise si j'allais bien recevoir mon maintien de salaire. Je l'ai eu deux mois, puis plus rien", déplore celle qui assure "avoir du mal à dormir", à cause de cette situation. "Quand j'ai téléphoné au mois de janvier, on m'a expliqué que la DRH était en congé maternité. J'ai donc demandé le numéro du patron, je l'attends toujours." Elle n'a pas non plus reçu son treizième mois et a saisi les prud'hommes, l'audience doit se tenir le 16 mai. La salariée, en CDI, doit reprendre le travail le 6 mai, mais ne sait pas comment ça va se passer. "J'ai eu l'impression d'être abandonnée", conclut Chantale.

Sollicitée à plusieurs reprises, l'entreprise Expotrans n'a pas répondu à nos demandes. D'autres salariés de la même entreprises sont confrontés au même soucis dans d'autres départements. En Mayenne, des salariés de la même entreprise, pas payés non plus, ont décidé de prendre une avocate et espèrent faire condamner l'entreprise devant les prud'hommes.

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