Salon de l'agriculture 2024 : les Deux-Sèvres lancent leur marque pour valoriser les produits du territoire

Pour la journée des Deux-Sèvres au Salon de l'agriculture, le département a décidé de lancer sa propre marque de produits 100% deux-sévriens. Des produits estampillés d'un logo "produit des Deux-Sèvres 79", très proche de celui du département : un choix conscient, pour que les produits soient facilement identifiables dans les rayons de supermarché. "Demain, grâce à la marque, il sera beaucoup plus facile d'identifier dans un rayon quel produit est deux-sévrien, car sinon il faut lire les étiquettes et c'est très long", explique Coralie Denoues, présidente du conseil départemental des Deux-Sèvres. "Si nous souhaitons péréniser la filière agricole et l'artisanat local, c'est en consommant Deux-Sèvres !" Pour elle, c'est un véritable geste citoyen et une marque de reconnaissance pour le travail des agriculteurs et des éleveurs du département.

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Un logo donc en forme de goutte comme celui des Deux-Sèvres, "mais plus ronde pour accentuer le côté convivial des arts de la table", et avec une pointe plus aigue "pour désigner l'excellence des produits", détaille Coralie Denoues. Une excellence jugée souvent trop cher par les consommateurs : idée reçue, rétorque la présidente du conseil départemental. "On peut privilégier le circuit court sans peser sur le panier de la ménagère !", affirme-t-elle. "84% des Deux-Sévriens font leurs courses en grande et moyenne surface, ce sont eux qu'il faut convaincre, donc soyons au rendez-vous là où ils sont !" Il est notamment prévu que des corners réservés aux produits deux-sévriens soient installés dans les supermarchés du département pour les mettre en avant.

Pour sensibiliser les plus jeunes, ces produits seront aussi servis dans les cantines scolaires, explique Anne-Sophie Guichet, conseillère départementale en charge des circuits courts : "Nous nous devons d'être exemplaires et d'apporter des produits de qualité à nos enfants, leur faire connaître nos produits locaux et leur expliquer d'où ils viennent. Certains ne mangent pas forcément un vrai repas le matin ou le soir, et le repas de la cantine le midi est primordial pour tous les enfants."

Pour être labellisés, les produits devront être entièrement issus des Deux-Sèvres, notamment les produits bruts comme les fruits, les légumes ou la viande. Seule exception : certains aliments transformés, qui contiennent des ingrédients produits hors du département, comme les confitures par exemple. Dans ce cas-là, si le sucre n'est évidemment pas deux-sévrien, les fruits - donc l'ingrédient principal - doivent impérativement l'être.

Une marque qui sera aussi un atout touristique pour le département, et une manière de renforcer l'identité du territoire. "A chaque endroit où iront nos touristes, ils pourront découvrir des produits locaux et les goûter ! Des produits qu'ils retrouveront aussi dans la cuisine de nos restaurateurs locaux", explique Esther Mahiet-Lucas, vice-présidente du département des Deux-Sèvres en charge de la promotion du territoire. "On est un département de 'slow tourism' : depuis le Covid, les gens veulent revenir vers de vraies valeurs, et nos produits sont issus du travail de nos agriculteurs, et la mise en valeur qu'en feront les restaurateurs accentuent la fierté des Deux-Sévriens." Une fierté qui pourra être accentuée par l'exportation de ces produits de la marque Deux-Sèvres hors du département.

La Parthenaise des Deux-Sèvres à nouveau victorieuse

Lors de la journée des Deux-Sèvres se tient également le traditionnel concours de la Parthenaise, la vache née dans les Deux-Sèvres et maintenant présente dans plus de 70 départements français. Et c'est une vache deux-sévrienne, Olabelle et son veau Unique, qui ont remporté le trophée de la vache parthenaise cette année au concours général agricole !

Une vache du GAEC Christal à Souvigne, près de Niort, qui regroupe environ 300 bovins. Pour Guillaume Girault, son éleveur, cette victoire est le résultat d'un travail de longue haleine. "Elle a été sélectionnée dans les meilleurs animaux de la ferme donc pour Paris, c'est une préparation de six-sept mois, avec une première sélection dès novembre ! On passe énormément de temps avec nos bêtes, on ne compte pas nos heures car si on le faisait, on serait tous riches !", ironise-t-il. "C'est un métier passion mais il faut aussi pouvoir en tirer un revenu, comme pour toute entreprise. Aujourd'hui, on fait face à de gros soucis dans le monde agricole, on a des charges et même des surcharges, des charges qui ont triplé, donc ça reste des années très difficiles. Mais l'idée, c'est de continuer l'élevage car de toute façon, je ne sais faire que ça !"

Une race de plus en plus valorisée, à la fois par les éleveurs et par les bouchers, pour la tendresse de sa viande. "Je pense que je ne féliciterai jamais assez mes éleveurs, c'est du boulot de préparer des bêtes comme ça pour venir à Paris, ça représente des semaines de boulot !", s'exclame Lilian Babin, président de France Parthenaise. Il est d'autant plus fier que les éleveurs ont vécu une année difficile : "Aujourd'hui, c'est dur dans toutes les exploitations : nos produits n'augmentent pas mais on doit supporter une hausse des charges. On a une très bonne race mais elle nous coûte cher : nos bouchers en prennent conscience heureusement !"

Il espère donc que la visibilité donnée par le salon donnera envie d'acheter de la parthenaise : "On est là pour représenter nos exploitations mais surtout pour représenter notre belle race ! J'ai envie de dire aux consommateurs : achetez de la viande française ! Vous nous parlez d'empreinte carbone mais quelle est l'empreinte carbone de la viande importée de l'étranger ? Alors j'ai envie de dire : si vous devez manger moins de viande, mais achetez français et de qualité. Les bouchers qui achètent des bêtes abattues à 20 kilomètres à la ronde, c'est bien mieux."

Félicitations aussi à Mathis Gabart, lycéen du campus des Sicaudières à Bressuire, dans les Deux-Sèvres, qui remporte le trophée des jeunes pointeurs de la race parthenaise !