Contrôleurs aériens : le syndicat majoritaire lève son préavis, incertitudes pour les vols en Corse

Après "une conciliation nocturne de 18h à 8h30, un accord a été trouvé", annonce le Syndicat National des Contrôleurs du Trafic Aérien (SNTAC) sur son site internet. Le préavis de grève pour ce jeudi 25 avril est donc levé. Mais trois autres syndicats avaient également déposé un préavis et dénoncent ne pas avoir participé à ces tractations de dernière minute, alors que les revendications ne sont pas les mêmes. L'incertitude perdure donc, pour l'heure, quant au trafic aérien en Corse.

Selon nos informations, une réunion est prévue dans la journée de ce mercredi entre la Direction générale de l'aviation civile et l'ensemble des organisations syndicales des aiguilleurs du ciel. Avant l'annonce de levée de grève du SNTAC, Air Corsica annonçait que l'aéroport de Figari serait fermé ce jeudi et qu'un service minimum serait assuré dans les autres aéroports de l'île.

Malgré l'annonce du SNTAC, la fermeture de l'aéroport de Figari devrait être maintenue, puisque le SNNA-FO y est majoritaire et n'a pas levé son préavis de grève. Sur l'ensemble des 70 aiguilleurs du ciel en Corse, l'UNSA ICNA est majoritaire et maintient, pour l'heure, également son préavis de grève. Air Corsica précise en parallèle maintenir "son programme réduit", sur demande de la DGAC.

Sur le continent aussi le trafic aérien restera perturbé, avec 75% des vols anulés à Orly, 55% à Roissy, 65% à Marseille et 45% dans les autres aéroports.

Quid du délai de préavis de grève ?

Sur son site internet, le SNTAC précise que "chaque contrôleur peut annuler sa déclaration préalable malgré l'échéance de 18h l'avant-veille" normalement prévue en cas de mouvement social. Contactés, d'autres syndicats s'interrogent sur cette dérogation pourtant strictement appliquée dans le sens inverse pour se déclarer gréviste.

Les revendications

Pour les syndicats représentatifs des 70 aiguilleurs du ciel en Corse, cette mobilisation intervient dans un contexte global de protestation contre "un énorme retard de modernisation". "On travaille sur des outils vieux de 30 ans !", soulignent-ils, rappelant les hautes responsabilités de sécurité qui incombent à leur profession et leur haut niveau de qualification.

Ils soulignent également des effectifs en baisse, alors que le trafic aérien est en constante augmentation. Autant de difficultés à résoudre avant de se lancer dans "une réforme pour la réforme", jugent-ils, alors que cette refonte qualifiée de "démesurée" est en négociation depuis 15 mois. Alors que les négociations touchaient, ces dernières semaines, à leur fin, les syndicats dénoncent également "un renoncement de la DGAC" sur des garanties pourtant déjà assurées aux personnels, notamment sur les conditions statutaires.

Désormais, ils craignent également que l'accord trouvé par le SNCTA avec la DGAC ne comprenne pas leurs revendications, différentes de celle du syndicat majoritaire à l'échelle nationale. Notamment sur les augmentations de salaire qui ne constitue pas, pour le syndicat majoritaire de l'île, une revendication prioritaire.

Autre préavis de grève, en juin

Dans un communiqué de presse, l'UNSA-ICNA confirme que son préavis de grève pour ce jeudi 25 avril est maintenu ; ainsi qu'un "second d’une durée d’un mois, du 1er au 30 juin 2024, potentiellement reconductible". Le syndicat dénonce avoir été "écarté dans les négociations qui se sont tenues" entre la DGAC et le SNTAC.

Même si l'ensemble des organisations syndicales ont ensuite été reçues, ce mercredi, l'UNSA-ICNA déplore que "la DGAC ait refusé de donner les détails des modifications apportées au projet d'accord global". "Il appartient à la DGAC de reprendre le bon cap avant le deuxième rendez-vous du préavis de grève du mois de juin", conclut l'UNSA-ICNA.