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Après le combat social, les salariés de Conforama préparent la suite de leur vie professionnelle

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Que deviennent les 78 salariés du site de Conforama à Saint-Georges-d'Espéranche, en Nord-Isère ? Quatre mois après l'annonce de la fermeture, France Bleu Isère est allé prendre de leurs nouvelles. Ils préparent du mieux qu'ils peuvent la suite de leur vie professionnelle.

Nordine Arroudj et Thierry Guillot ont participé à chacun des 25 jours de mobilisation pour partir le plus dignement possible. Nordine Arroudj et Thierry Guillot ont participé à chacun des 25 jours de mobilisation pour partir le plus dignement possible.
Nordine Arroudj et Thierry Guillot ont participé à chacun des 25 jours de mobilisation pour partir le plus dignement possible. © Radio France - Noémie Philippot

Le 10 janvier 2024 restera le synonyme d'un coup sur la tête pour eux. Ce jour-là, les 78 salariés du site logistique de Conforama à Saint-Georges-d'Espéranche, en Nord-Isère, apprennent que l'entrepôt va fermer. Ils se lancent alors dans une mobilisation de plus de deux mois pour obtenir les meilleures conditions de départ possible.

Les syndicats et les salariés sont ressortis satisfaits de négociations très âpres. Le travail a donc repris depuis quelques semaines à l'entrepôt mais devant les grilles, ils restent quelques indices des journées de grèves : des tas de palettes et les traces laissées par le feu sur le bitume. "On revoit tout ce qu'il s'est passé ici. Quand on arrivait, toute de suite la logistique se mettait en place" raconte Nordine Arroudj. "On montait les chapiteaux, on allumait les barbecues... pour moi, c'est un film."

Une "très, très grosse aventure humaine"

Le film d'un combat pour partir le plus dignement possible. "Ça fait un petit pincement, une émotion." Thierry Guillot n'est pas prêt d'oublier ces 25 jours de mobilisation et les trajets en bus jusqu'au siège en région parisienne. "Il y a des souvenirs qui rejaillissent, ça a été une très, très grosse aventure humaine."

Leur mobilisation a notamment permis d'obtenir une procédure de reclassement, avec des formations. Nordine Arroudj est inventoriste mais aussi élu Force Ouvrière au Comité social et économique central. Il accompagne ses collègues dans toutes leurs démarches, "on est là pour les renseigner, on tourne beaucoup dans le dépôt. La moindre question, même si on n'a pas la réponse on essaie d'aller la chercher".

Pas encore de date précise de départ

Ce travail de suivi va durer plusieurs années alors à 60 ans, il pense finir sa carrière avec Conforama, trop secoué pour tenter de recommencer ailleurs. "Je compte aller jusqu'à la retraite en tant qu'élu. Moi, j'ai reçu la claque le 10 janvier 2024, j'étais en face du PDG quand il a annoncé ça et franchement, c'était très dur. Je me vois mal aller travailler, repartir à zéro. Ma carrière est derrière moi."

L'une des dernières traces de la mobilisation devant le site de Conforama à Saint-Georges-d'Espéranche : un mannequin pendu à un lampadaire.
L'une des dernières traces de la mobilisation devant le site de Conforama à Saint-Georges-d'Espéranche : un mannequin pendu à un lampadaire. © Radio France - Noémie Philippot

Le site devrait fermer ses portes au mois d'octobre mais les salariés ne savent pas encore précisément à quelle date ils vont partir. Une trentaine d'entre eux pourraient être orientés vers d'autres sites de l'enseigne. Thierry Guillot a quant à lui choisi de lancer son entreprise dans le milieu de la musique, en profitant du reclassement "pour suivre des formations et être le plus professionnel possible."

Cette perspective est très importante pour lui car "ça permet de respirer un petit peu" et de changer d'air. La mobilisation a tout bouleversé. "Au niveau familial, ça crée forcément des tensions parce qu'on pense beaucoup à son travail. On a passé énormément de temps sur le piquet de grève, il n'y avait que la grève Conforama qui était dans nos esprits pendant deux mois et demi, donc là, on voit quand même un petit peu le bout du tunnel."

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