À Brest, le vent a mal tourné pour l'entreprise Blue Observer

L'aventure aura duré moins de trois ans. Blue Observer, la jeune pousse brestoise qui ambitionnait de "décarboner les sciences de l’océan", a été liquidée mardi par le tribunal de commerce de Brest. L'assemblée générale de la société avait déjà pris la décision de suspendre l'activité en début d'année, faute de visibilité, en raison d'un nombre insuffisant de campagnes programmées.

Des flotteurs Argo déployés dans l'Atlantique

L'idée du navigateur Eric Defert, au côté de deux cofondateurs et onze associés, avait pourtant tout pour séduire : mettre un voilier de 25 mètres (L'Iris, ancien "Adrien" de Jean-Luc Van Den Heede) et son équipage à la disposition des acteurs publics et privés afin d'étudier l'océan, et ainsi contribuer à réduire les émissions carbone des missions scientifiques. La première campagne, lancée le 14 novembre 2021, avait d'ailleurs été un succès.

Pendant trois mois, 95 capteurs flottants avaient été immergés dans l'Atlantique, une commande du programme international Argo. Des aérosols avaient aussi été prélevés en haute-mer pour le compte de l'université canadienne de Laval et de l'Institut de chimie de Clermont-Ferrand. L'expédition avait coûté environ 300.000 euros.

Malgré les efforts de l'équipe, "les finances n'ont pas été équilibrées, ce qui a entravé le développement de la structure, ainsi que la réalisation des travaux nécessaires sur le voilier Iris", précise Blue Observer dans un communiqué de presse. Immobilisé depuis plusieurs mois sur un quai du port de commerce de Brest, le bateau cherche désormais un nouvel acquéreur.