Passer au contenu
Publicité

À Brest, une guerre commerciale autour des pylônes téléphoniques

Par

Après Heiligenberg en Alsace, Brest est devenu un terrain de guerre commerciale entre des towercos, ces propriétaires de pylônes téléphoniques. Brest Métropole Habitat se retrouve entre le marteau et l'enclume dans une affaire complexe. Le tribunal de Brest s'y penchera le 13 novembre prochain.

Le bras de fer judiciaire mené par deux "towerco" à Brest est suivi de près en raison d'autres situations analogues en France. Photo d'illustration Le bras de fer judiciaire mené par deux "towerco" à Brest est suivi de près en raison d'autres situations analogues en France. Photo d'illustration
Le bras de fer judiciaire mené par deux "towerco" à Brest est suivi de près en raison d'autres situations analogues en France. Photo d'illustration © Maxppp - Philippe Turpin

À Brest, Valocîme, une towerco française, autrement dit une société qui gère les pylônes téléphoniques et les installations de téléphonie mobile sur les toits-terrasse, assigne en référé une autre towerco espagnole, Cellnex. L'audience est prévue le 13 novembre 2023. L'affaire concerne des installations sur les toits de Brest Métropole Habitat (BMH), qui se retrouve entre le marteau et l'enclume, dans une guerre commerciale entre deux sociétés. Au vu du nombre de situations similaires qui se profilent à l'avenir en France, avec des enjeux financiers colossaux, la décision de justice va être très intéressante.

Publicité

Jeu de quilles

Mais d'abord de quoi parle-t-on ? Qu'est-ce que cette histoire de towercos ? Tout le monde connait Orange, Bouygues, Free... Peu de gens connaissent en revanche les towerco, à savoir les propriétaires des pylônes téléphoniques. Et pour cause. Au début de la téléphonie mobile, les pylônes téléphoniques appartenaient aux opérateurs. Leurs relations étaient régulées par l'Arcep, l'Autorité de régulation des communications électroniques.

Il y a une dizaine d'années, les opérateurs ont commencé à vendre leurs pylônes à des towerco. Cellnex, une société espagnole, a racheté toutes les installations de Bouygues, Free et SFR. Orange a créé une société, Totem, qui a repris son parc. Puis, il y a quatre ans, une start-up française, Valocîme, est entrée dans ce jeu de quille. Cette société émergente de 80 salariés s'est adressée aux propriétaires de terrains ou de toits terrasses, comme Brest Métropole Habitat, en leur proposant des loyers beaucoup plus intéressants.

250.000 euros de plus par an pour BMH selon Valocîme

"À Brest, nous proposons 250.000 euros de plus par an à Brest Métropole Habitat, soit 25 à 27% de plus que le prix initial, assure Frédéric Zimer, le PDG de Valocîme. Il faut aussi savoir que nous proposerons ensuite des prix plus bas aux opérateurs. Les marges actuelles des towerco sont très importantes, de l'ordre de 70%. Nous pensons qu'on peut très bien vivre en faisant la moitié moins de marge. Nous pouvons donc faire jouer la concurrence."

Un pot de terre contre un pot de fer ?

Selon Valocîme, Brest Métropole Habitat a signé avec la start-up française pour 49 sites, avec un préavis de départ à Celnex. Onze baux sont arrivés à échéance mais Cellnex n'a pas démonté ses installations. Ce qui explique cette assignation en référé. Selon Valocîme, Brest Métropole Habitat est aussi dans la procédure judiciaire. Nous avons contacté à plusieurs reprises BMH qui nous a indiqué qu'un rendez-vous téléphonique serait possible avec Georges Bellour, le président, mais finalement, aucune interview n'a pour l'instant été possible.

Selon une autre source, Valocîme n'a pas prouvé qu'elle pouvait construire les installations et sécuriser le réseau de façon efficace. Le résultat judiciaire du bras de fer brestois va être en tout cas scruté au niveau national, au vu du nombre important de terrains et de toits terrasses visés par la start-up française et les enjeux colossaux au niveau financier. À court terme, il n'y a aucune incidence sur le réseau téléphonique.

Ma France : Améliorer le logement des Français

Quelles sont vos solutions pour aider les Français à bien se loger ? En partenariat avec Make.org, France Bleu mène une consultation citoyenne à laquelle vous pouvez participer ci-dessous.

Publicité

undefined