Le port de Brest veut décarboner ses installations

Depuis le 19 septembre, 48 panneaux solaires flottent dans le 6e bassin du port de commerce de Brest, au niveau du terminal de déchargement d'huile. Un dispositif de 25kW qui présente un gros avantage, comme le souligne Polina Vasilenko, fondatrice et directrice générale de la jeune entreprise nantaise HelioRec : "Avec toutes ses activités, le port n'a pas de place disponible pour installer des panneaux solaires. Mais il y a beaucoup d'espace inutilisé dans l'eau. Pourquoi ne pas occuper cette place pour générer de l'énergie propre ?" Ce prototype compact (il couvre moins de 250m²) est conçu pour résister au vent et aux vagues. Il devrait générer 18,5 MWh/an d'une électricité décarbonée.

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Premier pas

"C'est l'équivalent de la consommation de trois appartements ou d'une grande maison", se réjouit Christophe Chabert, président du directoire de la SPBB. Mais à l'échelle de l'activité du port, l'énergie renouvelable ainsi produite ne représente que 0,12% de la consommation électrique annuelle. "C'est un premier pas, poursuit le directeur. On va d'abord tester ce prototype dans de vraies conditions. Il n'y a que 48 panneaux, il y en aurait dix fois plus dans un modèle industriel."

La région Bretagne, propriétaire du site, a fait de Brest un port pilote pour la transition énergétique. La décarbonation est "un axe important du développement de la SPBB pour les 40 prochaines années". D'où la décision d'expérimenter pour un an cette solution photovoltaïque, financée en partie grâce au projet européen DIOL (Digital Innovation Offshore Logistic).

Loïg Chesnais-Girard, président du Conseil régional de Bretagne, rappelle qu'un site industriel ne se transforme pas du jour au lendemain : "Non seulement les activités sont dépendantes des énergies fossiles, mais le pétrole fait partie du business du port, donc c'est un enjeu considérable pour nous. Plus nous réussirons ensemble la transition écologique, plus il va falloir trouver de nouveaux business pour nos ports. Mais je suis certain qu'il faut fermer la parenthèse des fossiles."

Outre la recherche d'énergies renouvelables, le port de Brest compte sur le développement de carburants plus verts comme le bioGNL ou l'hydrogène.