La chapelle Notre-Dame-du-Groseau de Malaucène bénéficiaire de la collecte nationale pour les édifices en péril

Elle en avait bien besoin : la chapelle Notre-Dame-du-Groseau de Malaucène va pouvoir enfin être restaurée. Cet édifice religieux du 12e siècle fermé au public depuis 2018 par un arrêté en péril fait partie des 100 premiers édifices religieux qui bénéficieront de la souscription nationale annoncée par Emmanuel Macron en septembre dernier, qui a été dévoilée ce vendredi par la Fondation du Patrimoine.

Répartis dans les treize régions métropolitaines et les départements d'Outre-mer, ces sites nécessitent pour la plupart des travaux en urgence. En France, entre 2.500 et 3.000 édifices, principalement des églises, sont en péril.

Le premier pape d'Avignon séjournait souvent à la belle saison dans cette chapelle. Au printemps 1311, Clément V s'était recueille dans la plus grande des deux chapelles accolées qu'il affectionnait particulièrement. Le pape appréciait notamment la grande coupole à huit pans, caractéristique de l'art roman.

Classée monument historique en 1853

Sept siècles plus tard, il n'est plus possible de contempler cette architecture intérieure : la chapelle est fermée au public depuis 2018 par un arrêté en péril. Il est nécessaire en urgence de restaurer les couvertures en dalle de pierre. Des travaux d'élévations et la création de vitraux sont également prévus. Ensuite, il faudra aussi remettre en état le sol dallé et restaurer des voûtes avec des décors peints et sculptés. Estimation totale : 1,4 million d'euros.

Annoncée en septembre 2023 par Emmanuel Macron en Côte-d'Or à l’occasion des Journées Européennes du Patrimoine, cette collecte nationale a pour but d’aider les petites communes de moins de 10.000 habitants (et de moins de 20.000 habitants en Outre-mer) à préserver leurs édifices religieux. L'objectif est de récolter 200 millions d'euros sur quatre ans.

Sur ces 100 premiers sites, 61% ne sont pas protégés au titre des monuments historiques et 55% sont fermés au public ou en péril. La moitié sont situés dans des communes de moins de 1.000 habitants. Pour les sauver, la Fondation estime avoir besoin de 15 millions d'euros, mais pour le moment, seuls 2,3 millions ont été collectés. La collecte, qui se poursuit, bénéficie d'un avantage fiscal : une réduction d'impôt à hauteur de 75% s'applique pour les dons jusqu'à 1.000 euros.