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Betteraves : Agnès Pannier-Runacher autorise l'usage accru d'un insecticide pour "protéger des pucerons"

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Des dérogations pour les producteurs de betteraves pour 2024 : ils pourront utiliser le phytosanitaire Movento plus qu'auparavant. Invitée de France Bleu Nord ce vendredi, Agnès Pannier-Runnacher, ministre déléguée auprès du ministre de l'Agriculture, a détaillé la stratégie pour la filière.

Les producteurs de betteraves réclamaient des solutions sur les traitements des insecticides pour la filière (illustration) Les producteurs de betteraves réclamaient des solutions sur les traitements des insecticides pour la filière (illustration)
Les producteurs de betteraves réclamaient des solutions sur les traitements des insecticides pour la filière (illustration) © AFP - Aurélien Laudy

L'annonce d'Agnès Pannier-Runnacher sur France Bleu Nord ce vendredi 5 avril. La ministre déléguée auprès du ministre de l'Agriculture a annoncé une dérogation aux betteraviers pour utiliser davantage un insecticide permettant de lutter contre les pucerons. Les betteraviers pourront désormais utiliser le phytosanitaire Movento jusqu'à cinq fois par année contre deux aujourd'hui. Une solution alternative pour la filière betterave en raison du risque de jaunisse. La ministre déléguée auprès du ministre de l'Agriculture, invitée de France Bleu Nord, a détaillé le plan du gouvernement pour la filière betterave pour cette année 2024, mais a aussi expliqué les pistes en cours pour les producteurs d'endives.

Des dérogations pour les betteraviers

En raison du risque élevé de jaunisse des betteraves, les agriculteurs pourront utiliser le phytosanitaire Movento cette année. Ils pourront faire cinq passages maximum contre deux jusqu'ici, a précisé Agnès Pannier-Runacher : "Aujourd'hui, on fait deux passages où ils pourront en faire d'abord trois. Et si le puceron est toujours présent, deux supplémentaires, c'est une pratique que nous avons mise au point avec la filière des betteraviers pour pouvoir se protéger des pucerons. Cette année, c'est très important pour les Hauts-de-France."

Pour la ministre, il ne s'agit pas de faire un compromis sur l'usage des pesticides, puisque les néonicotinoïdes restent interdits. "Les phytosanitaires sont interdits lorsqu'elles ont un impact avéré sur la santé publique. C'est toute la politique que nous avons menée ces dernières années pour analyser les phytosanitaires, ceux qui ont un impact avéré, et l'utilisation de ces phytosanitaires qui ont un impact avéré sur la santé publique a diminué de 96 %. Et ça, je crois que ça montre l'effort des agriculteurs pour s'engager dans une pratique plus écologique."

"En parallèle, nous avons des phytosanitaires dont nous ne connaissons pas exactement la portée du risque, c'est-à-dire qu'on n'a pas démontré l'impact sur la santé", ajoute la ministre.

Des pistes pour les producteurs d'endives

Une première réunion aura lieu ce lundi, pour trouver des solutions pour les producteurs de chicorée. Ils n'ont pas de solution depuis l'interdiction du pesticide Benfluraline, mais Agnès Pannier-Runnacher assure que la recherche d'alternatives à l'interdiction est une priorité. Il faut cependant que les agriculteurs s'adaptent : "Les alternatives, elles seront certainement un peu moins efficaces que les pesticides très violents qu'on a utilisés pendant des années. Ça veut dire que le travail des agriculteurs va devoir changer. Ils vont devoir peut-être passer plus de temps à désherber".

Les Hauts-de-France représentent 95% de la production d'endives mondiales.

Les néonicotinoïdes restent interdits

Les néonicotinoïdes, pesticides tueurs d'abeilles, qui luttent contre la jaunisse de la betterave, sont interdits définitivement depuis 2023 en France. L'interdiction avait pour objectif de protéger les colonies d'abeilles en déclin, mais elle est dénoncée par les agriculteurs, qui réclament du temps pour développer des alternatives.

Les agriculteurs dénoncent un manque de solution de remplacement**. Dans plusieurs régions, ils alertent déjà sur le risque de jaunisse due à une potentielle abondance du puceron vert cette année 2024.

Des recherches de solutions

Depuis la crise des agriculteurs, les discussions ont été entamées avec les agriculteurs, rappelle Agnès Pannier-Runacher. Le gouvernement a lancé des réunions d'échange autour des produits phytosanitaires interdits, et des solutions alternatives possibles. Dans la filière betterave, on a consacré au total de 22 millions d'euros depuis 2020 pour financer la recherche d’alternatives, précise la ministre.

Une expérimentation tente depuis trois ans de trouver des solutions alternatives à ce pesticide. À Laon, dans l'Aisne, l'Institut technique de la betterave recherche une alternative aux néonicotinoïdes : depuis trois ans, les expérimentations se concentrent dans une serre, avant une mise en application dans des fermes volontaires sur une grosse partie du nord de la France, qui va de Chartres au Havre, en passant par le Nord-Pas-de-Calais, la Picardie et la Champagne.

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