Grippe aviaire, grêle, canicule : 120 millions d'euros de perte "du jamais vu" pour l'agriculture en Dordogne
L'année 2022 n'est pas terminée et elle est déjà catastrophique pour les agriculteurs en Dordogne. Après le gel, la grêle, la sécheresse, la canicule et la grippe aviaire ont stoppé ou contrarié de nombreuses productions. La chambre d'Agriculture s'inquiète pour les agriculteurs périgourdins.
L'année n'est pas terminée, mais c'est déjà du jamais vu. Avec la grippe aviaire, le gel, la sécheresse et les orages, la hausse des prix, il y en a déjà pour 120 millions d'euros de perte selon la Chambre d'Agriculture estime son président Jean-Philippe Granger.
24 millions d'euros de perte avec la grippe aviaire
Le début d'année a été terrible pour les producteurs de foie gras avec le grave épisode de grippe aviaire. Il y a 24 millions d'euros de perte pour la filière et la reprise sera longue affirme Yannick Frances, le vice-président en charge de ce dossier "on estime que nous n'avons qu'un tiers des canetons nécessaires à la production donc on n'arrive pas à gaver". Tous les éleveurs manquent de cannetons pour reprendre une production "normale". Yannick Frances aussi s'inquiète de la situation de la grippe aviaire qui reprend déjà dans d'autres départements comme dans l'Ain ou en Bretagne ou en Vendée.
45 millions d'euros de perte avec la grêle et le gel
Les épisodes de gel ont détruit pratiquement 100% de la production des pruniculteurs selon le président de la Chambre d'Agriculture mais il a également abimé les vignes du Bergeracois. Les orages de grêle ont ensuite fait de très importants dégâts dans le Ribéracois et dans le Bergeracois. Il y en a pour 45 millions d'euros de perte pour environ 500 à 800 agriculteurs. La chambre d'Agriculture dénonce les aides apportées à l'Etat "jusqu'à 5.000 euros par exploitation, c'est rien" déplore Jean-Philippe Granger. De nombreux agriculteurs s'inquiètent pour les semis de l'automne car ils n'ont plus les financements pour "repartir".
50 millions d'euros de perte pour les agriculteurs céréaliers et les éleveurs
La hausse des prix et des matières premières cumulée à la chaleur et aux pertes liées à la sécheresse représentent 26 millions d'euros de perte pour les céréaliers et pratiquement autant pour les éleveurs bovins. Ce sont des estimations car tous les agriculteurs ont été confrontés à la fois à la hausse du prix des charges : carburant, électricité, engrais mais aussi à la hausse du prix des matières premières.
Certes, le prix d'achat a augmenté mais il n'a pas compensé totalement ces hausses. Les éleveurs ont été particulièrement touchés. Selon la chambre d'Agriculture, certains éleveurs n'ont pas d'autres choix que de vendre une partie de leur troupeau pour pouvoir nourrir leurs animaux. "On a perdu 9% du cheptel de bovins viande depuis le début de l'année" explique Yannick Frances "et ça c'était avant la canicule". Certains ont même décider de tout arrêté à la vue des chiffres, avant d'être vraiment en difficulté.
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