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Chamonix 1924 : les chantiers des premiers Jeux olympiques d'hiver (3/10)

À retrouver dans l'émission
Chamonix 1924, les 100 ans des premiers jeux olympiques d'hiver
Du 22 janvier au 2 février 2024, du lundi au vendredi à 8h10
- Mis à jour le
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Les Jeux olympiques de Chamonix, il y a cent ans, furent une prouesse à plus d'un titre. En quelques mois, les Chamoniards ont réussi à construire des structures sportives et assurer la réussite de ces premiers JO d'hiver.

Le public au bas du tremplin des Bossons en 1924 lors des JO d'hiver
Le public au bas du tremplin des Bossons en 1924 lors des JO d'hiver - Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France

Au printemps 1923, nous sommes huit mois avant le début des Jeux et les habitants de la vallée de Chamonix s’interrogent et s’inquiètent… Mi-juin enfin, les autorisations administratives tant attendues arrivent, les emprunts sont bouclés. Il est plus que temps de lancer le chantier du gigantesque stade de glace promis au Comité international olympique. "Il a fallu construire une patinoire pour le patinage artistique, pour le hockey et pour le curling" explique Gilles Chappaz, journaliste et écrivain.

Un stade de glace

Pour accueillir toutes ces épreuves, une surface de 36.000 mètres carrés est délimitée, soit l’équivalent de cinq terrains de football aménagé et englacé sur l’espace, aujourd’hui occupé par l’école de ski et d’alpinisme (ENSA), la patinoire, la piscine et le collège. "Un chantier titanesque" débute en bordure de l’Arve souligne l’auteure chamoniarde Joëlle Dartigue Paccalet. "On est arrivés à une surface à peu près plane, même avec trente bonshommes qui travaillent à la pelle et à la pioche, dans des conditions qui ne sont pas forcément les meilleures puisqu'ils ont commencé à creuser à l'automne et il fallait que le stade soit rendu en janvier."

Aucun moyen mécanique

C'est une abnégation et un engagement total de la population chamoniarde que saluera, cinquante ans plus tard, Roger Frison-Roche, écrivain, explorateur et guide de haute montagne. "C'était absolument extraordinaire ! Nous n'avions aucun moyens mécaniques. Il n'y avait absolument rien, pas de remontées mécaniques... Le ski ne comprenait même pas la descente qui était inconnue."

C’est aussi dans l’inconnu que les ouvriers ont planté leur pelle pour creuser la patinoire avec, pour seule machine, un extracteur à vapeur. "Il a fallu d'abord assainir le sol, construire des digues pour contenir l'Arve, qui avait plutôt tendance à déborder..." explique Joëlle Dartigue Paccalet. "Il fallait creuser, creuser encore, niveler. Il y avait un extracteur, des wagonnets sur rails, le sol était tellement meuble que les wagonnets ne tenaient pas et se vidaient, il fallait tout recommencer."

Les dernières traces de la piste de bobsleigh consrtuite grâce à des ouvriers italiens
Les dernières traces de la piste de bobsleigh consrtuite grâce à des ouvriers italiens - Marie Ameline, Radio France

Les Italiens à la rescousse

Le travail de la neige, c’était l’affaire des Chamoniards, la pierre en revanche et la construction de la piste de bobsleigh fut confiée aux Italiens rapporte Denis Cardozzo, un habitant du Hameau des Pèlerins. Qu’ils soient Artisans, sportifs, chasseurs alpins, guides, commerçants : tous les hommes de la vallée ont mis leurs savoirs faire respectifs, leur énergie au service de cette aventure olympiqu Sans eux, Jeux olympiques d'hiver de Chamonix n’auraient sans doute pas pu avoir lieu.

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La plus grande patinoire du monde à l'époque, avec ici une course de vitesse en janvier 1924
La plus grande patinoire du monde à l'époque, avec ici une course de vitesse en janvier 1924 - Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France

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