Chamonix 1924 : l'histoire du tremplin de saut des Bossons (9/10)
Le clou du spectacle des Jeux d’hiver de 1924 est le concours du saut à skis. Il se déroule le dernier jour de compétition, sur le vertigineux tremplin érigé sous le glacier des Bossons. Pas d'école ce jour-là à Chamonix. Tous les enfants sont venus encourager le sauteur du pays, Klébert Balmat.
Avec ses 60 mètres de hauteur, le tremplin olympique de saut à skis de Chamonix est en 1924 le plus grand France. Ce tremplin des Bossons devait permettre des sauts jusqu'à 110 mètres. Mais pour cette première grande compétition internationale de saut à skis, hormis les Scandinaves, peu d'hommes se sont déjà essayé à de tels vols. D'ailleurs, sur 40 athlètes inscrits, seulement 26 prendront le départ, les autres ayant préféré renoncer, conscients de leur manque de technique.
Le 4 février 1924, toute la population de la vallée est aux Bossons. Pierre de Coubertin est dans la tribune officielle, les écoles sont fermées, et des trains spéciaux affrétés pour encourager les champions du pays, Kléber Balmat et Gilbert Ravanel et surtout s’émerveiller de la technique et de la grâce des Norvégiens.
Sans surprise, c’est le sauteur norvégien Thams qui empoche la médaille d’or du saut. Kléber Balmat se classe 15e. Mais l’histoire retiendra surtout l’erreur d’attribution de la médaille de bronze, décernée au Norvégien Haug au lieu de l'Américain Haugen. L'erreur fut réparée 50 ans plus tard, Anders Haugen enfilera sa médaille à l'âge de 83 ans.
Le record du tremplin est partagé par deux sportifs français : Jason Lamy-Chappuis a sauté 110 mètres lors du championnat de France, le 9 février 2007. Le lendemain, la même distance a été atteinte par le savoyard Emmanuel Chedal.