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Comment conserver le patrimoine appartenant à des propriétaires privés à Toulouse ?

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Deux incendies ces derniers jours à Toulouse posent la question de la préservation de ce patrimoine autre que les grands monuments historiques de la ville rose.

La maison Calas rue des filatiers à Toulouse est classée Monuments historiques. La maison Calas rue des filatiers à Toulouse est classée Monuments historiques.
La maison Calas rue des filatiers à Toulouse est classée Monuments historiques. © Radio France - AV

Deux incendies de bâtiments chargés d'histoire ont eu lieu en quelques jours à Toulouse. Dimanche matin, la maison du commissaire et résistant Jean Philippe, dans la rue du même nom quartier des Chalets, a été ravagée par les flammes. Elle était squattée.

Et puis, dans la nuit du 17 au 18 janvier déjà, le feu avait pris vers 1h du matin au pied de la maison Calas, rue des Filatiers, entre Esquirol et les Carmes. Pour rappel, l'affaire Jean Calas c'est celle de ce marchand toulousain soupçonné et condamné à mort au XVIIIe siècle pour le meurtre de son fils. Calas était protestant et a été condamné par les catholiques parce qu'il aurait tué son fils pour l'empêcher de se convertir au catholicisme. Ce qui donnera le Traité sur la tolérance bien connu de Voltaire.

Calas, un projet à l'arrêt depuis treize ans

Deux incendies coup sur coup posent la question de la conservation du patrimoine toulousain, non pas les grands monuments qui sont le plus souvent sous la protection de la municipalité et la DRAC, la direction régionale des affaires culturelles, mais pour les plus petits bâtiments détenus par des propriétaires privés. Dans la maison Calas, au 50 rue des filatiers à Toulouse, rien n'a changé depuis l'incendie il y a une semaine.

Daniel Welzer-Lang habite au premier étage depuis treize ans. Il trouve que la mairie n'en fait pas assez. Même sentiment pour le président de l'association de défense de la maison Calas. Claude Dupuy a plusieurs fois failli jeter l'éponge. "Je dis ça suffit. Je voulais arrêter devant ces responsables politiques qui font les sourds. La plupart des élus nous reprochent de vouloir ressortir une histoire désagréable de Toulouse."

Plusieurs dossiers sur la table de la mairie

Si l'enquête concernant l'incendie ne donne rien, le projet porté par l'association de défense de la maison Calas non plus car le propriétaire de l'ancien magasin au rez-de-chaussée du bâtiment est aux abonnés absents et que la mairie botte en touche, selon le président de l'association, Claude Dupuy. Pourtant, l'association espère toujours faire de la maison Calas un lieu de mémoire. Pour la maison du commissaire Philippe, la mairie nous a répondu qu'il s'agissait d'une propriété privée.

Parmi les dossiers de défense du patrimoine toulousain, il y a aussi actuellement le cas de la caserne Vion en centre-ville, défendue par de artistes et architectes qui demandent de la sauver alors que la mairie semble vouloir la vendre.

Protection ne rime pas forcément avec aides

Mais attention, il y a des nuances à connaître quand on parle de "protection" explique Anne Marie Leroy, déléguée régionale de la Fondation du patrimoine Occitanie-Pyrénées. "Protection veut dire que le bâtiment ne peut pas être détruit, qu'on ne peut pas en altérer l'aspect autrement qu'en le rénovant, qu'on ne peut pas construire à proximité des choses qui vont le défigurer".

Mais protection ne rime pas forcément avec des aides que peuvent toucher les propriétaires, explique-t-elle : "S'agissant de la maison Calas (NDLR : qui serait classée) il faut que le propriétaire se tourne vers la DRAC (Direction régionale des affaires culturelles). S'agissant d'autres bâtiments qui n'ont pas de protection au titre des monuments historiques, il y a d'autres aides, notamment venant de la Fondation du patrimoine ou éventuellement de la Région, du Département ou parfois des communautés de communes."

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