Voile : ex vainqueur du Vendée Globe, le Finistérien Vincent Riou revient à la compétition sur un Class40 innovant
Vincent Riou s'apprête à reprendre la compétition sur l'eau avec un bateau neuf. Le Finistérien, victorieux du Vendée Globe en 2005, revient à 52 ans sur un Class40 innovant qu'il éprouvera en course pour la première fois sur The Transat, dont le départ est donné dimanche de Lorient vers New-York.
À 52 ans, il revient avec un bateau neuf et des ambitions ! Le navigateur Vincent Riou, vainqueur du Vendée Globe en 2005, est au départ d'une course mythique dimanche, qui n'a plus d'anglais que le nom ! The Transat s'élance de Lorient, direction les États-Unis, et New-York comme ville d'arrivée. Le skipper bigouden est sur la ligne de départ, mais pas à la barre d'un IMOCA, qui l'a consacré par le passé, mais d'un Class40 (Pierreval - Fondation GoodPlanet) tout neuf qui casse les codes.
"Une forte intuition que ce système peut fonctionner"
"C'est le premier Class40 qui ne dispose que d'un safran, au lieu de deux, et qui dispose d'un trimmer sur le voile de quille. C'est un petit volet comme on en voit sur les ailes des avions. C'est une configuration d'appendice qui existe sur les bateaux depuis assez longtemps, mais qui n'avait jamais été fait dans cette série des Class40". Mais, pourquoi le Finistérien a-t-il décidé de faire ça ? "J'ai une forte intuition que ce système peut fonctionner. J'en ai parlé à mon ami architecte Guillaume Verdier, avec lequel on a étudié cette solution sur un Class40 qui existait déjà, qui était le Pogo 4 construit par le chantier Pogo Structures. Et on s'est rendu compte que, a priori, ça apporte de la performance au bateau. Avec une petite contrepartie : on était obligé de mettre un seul safran à l'arrière. Du coup, ça nous amène un petit peu moins de tenue de route".
Dans le détail, quelles sont les incidences par rapport à un bateau avec une quille sans trimmer et deux safrans ? "Cela change qu'on contrôle un peu la dérive du bateau. On peut choisir si le bateau dérive un peu, pas du tout ou beaucoup. Cela permet d'améliorer la trainée de la carène à certaines allures, ça permet d'ouvrir ou de fermer les angles de vent sur le bateau de quelques degrés à d'autres allures. Tous ces paramètres font qu'il y a moyen de gagner de la performance avec un système comme ça". Avec la possibilité de revenir à deux safrans si besoin, même si ça n'est pas l'idée du skipper Finistérien.
"On n'est pas à l'abri d'une bonne surprise"
Son objectif n'est pas, non plus, la gagne immédiate sur cette première course. "Ce serait prétentieux dans le sens où je suis incapable de me placer par rapport à la flotte existante. Cela dit, on a mis en œuvre un certain nombre de choses et je me dis clairement qu'on n'est pas à l'abri d'une bonne surprise. Et que ça reste une course à la voile, que c'est toute une aventure de traverser l'Atlantique Nord en solitaire contre les vents dominants. Au delà d'aller vite, il faudra aussi avoir une très bonne gestion de la course, faire des belles trajectoires, gérer le mauvais temps. C'est aussi ça que je viens chercher pour mon retour à la compétition".
Car ce goût de la compétition anime toujours Vincent Riou. "Les deux dernières années, j'ai continué à courir... mais sur le bateau des autres, en double ou en équipage ! Et j'avais encore envie de refaire quelques épreuves en solitaire, dans cette Class40 qui correspond bien à mes envies et à mon âge, parce que c'est un peu moins physique que les bateaux type IMOCA sur lesquels j'ai pu naviguer avant. Je me fais plaisir, je ne me pose pas trop de questions et je continue à faire ce que j'aime. Je trouve que c'est un privilège".
Perspective Route du Rhum 2026
Il tient là la première occasion de s'étalonner contre des bateaux de la classe déjà éprouvés, avant de viser plus loin : la Route du Rhum en 2026. "L'aboutissement du projet, c'est effectivement la Route du Rhum dans deux ans et demi. Il y a un peu de temps pour préparer le bateau, c'est pour ça que le projet a démarré tôt. Et puis il y a plein d'autres belles histoires autour de ce projet là, dont on vous parlera un peu plus tard. Mais une Transat Jacques Vabre l'année prochaine, et puis toutes les courses de circuit jusque là".
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