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SM Caen - Jessy Deminguet : "Il nous manque parfois un petit grain de folie"

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Sorti en fin de match à Bastia (1-0) après un gros coup reçu, Jessy Deminguet ne pourra finalement pas tenir sa place ce vendredi à Saint Etienne. Avant la dernière séance d'ntraînement, le milieu de terrain du SM Caen n'avait éludé aucun sujet en conférence de presse d'avant-match.

Jessy Deminguet (ici face à Annecy) est conscient de ne pas réaliser la saison espérée mais a des circonstances atténuantes Jessy Deminguet (ici face à Annecy) est conscient de ne pas réaliser la saison espérée mais a des circonstances atténuantes
Jessy Deminguet (ici face à Annecy) est conscient de ne pas réaliser la saison espérée mais a des circonstances atténuantes © Maxppp - Stéphane Geufroi

Jessy, la fin de match à Bastia a été douloureuse pour toi (Il a été victime d'un tacle) et pour ton équipe. Cela doit faire mal à la tête de ressortir de ce type de match ?

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Jessy Deminguet : Ce n'est pas simple de perdre des matchs comme ça sur un coup de pied arrêté où je pense qu'on doit mieux faire. Surtout sur le premier où on dégage mal. Mais voilà, on a revu les images, on sait pourquoi on a pris ce but. Parce que tout simplement on était mal placé et on manquait peut être d'agressivité sur le moment. Ce sont des choses à ne pas reproduire. C'est facile à dire mais il faut le rabâcher. Il faut le travailler encore parce que ça peut nous faire gagner ou perdre des matchs. C'est sûr que ça fait mal à la tête d'avoir perdu comme ça quand même.

Est-ce que vous vous êtes senti fatigué en seconde mi-temps ? Est-ce que le fait de se sentir moins bien s'explique physiquement ?

J.D : Oui, possiblement. Après, il y a eu la qualité du terrain aussi, même si elle était mieux mieux que la première partie de saison chez eux. Mais il était lourd, il se dégradait assez rapidement. On a eu une prépa aussi pas simple, même si ce que je vous dis là ne sont pas des excuses. Mais c'est sûr qu'on n'a pas pu préparer au mieux ces matchs là. Entre le match de Vire qui a été repoussé, on n'a pas pu faire de matchs amicaux donc ce n'était pas simple. Peut être que oui, il y a eu une baisse de régime de notre part je pense. Mais il va falloir que ça revienne très vite parce que les matchs vont s'enchaîner. Les gros matchs surtout.
Ça va vite revenir. Après, c'est aussi dans la tête. Il faut qu'on se fasse mal, tout simplement. Physiquement, on est capable de le faire. On a montré de bonnes stats cette saison. Sur le match, ce n'est pas catastrophique. On a beaucoup sprinté, on a un volume qui est intéressant mais c'est faire les courses au bon moment et c'est ça qui va nous faire gagner des matchs.

Se faire mal dans la tête.  Vous faites peut-être référence  à ce genre de match lundi et à d'autres où pour faire tourner la pièce du bon côté, il faut peut être ajouter un petit supplément ?

J.D : Oui, c'est sûr. Forcément, il va falloir un petit supplément d'âme, mais je pense que c'est aussi un petit grain de folie qui nous manque parfois. On a de bonnes phases de jeu, mais voilà, il nous manque un petit supplément d'âme, mais aussi un petit grain de folie je pense. C'est le plus important, il faut qu'on aime jouer ensemble, qu'on se trouve un peu plus dans la zone offensive pour pouvoir inquiéter les équipes. Je trouve que c'est ce qui nous manque parfois. Ça part aussi de la possession, essayer d'en avoir un peu plus chez l'adversaire. On a tendance à vite reculer. On l'a vu en deuxième période où on essayait justement de rester chez eux. C'est notre mouvement qui va faire qu'on va garder le ballon assez haut et au bon moment, trouver une passe qui fera la différence.

On a vraiment eu le sentiment en effet lundi que sur les 70 premiers mètres, il y a beaucoup de choses intéressantes. Il y a comme un plafond de verre sur les 30 derniers.

J.D : C'est sûr, on est conscient de ça. On sait qu'il va falloir faire un peu plus et surtout oser un peu plus et se libérer offensivement pour pouvoir marquer des buts, un peu de dépassement de fonction de par les milieux surtout. Mais en tout cas, sur le match, Bilal (Brahimi) et moi, on doit plus se projeter vers l'avant -  avec ou sans ballon d'ailleurs, mais c'est tout simplement inquiéter plus les équipes, qu'on soit un peu moins lisible par moments.

L'année 2022 a été plutôt bonne dans l'ensemble mais on a l'impression en cette fin d'année qu'il y a beaucoup de choses qui s'accumulent quand même. Est ce que vous sentez l'atmosphère quand même un petit peu plombée par les actualités récentes ?

J.D : Non, pas forcément. Après, c'est sûr qu'on a eu un petit coup de moins bien avant la trêve. Mais je pense qu'on va vite repartir. Il y a un bon groupe et je pense que c'est surtout sur ce que j'ai dit avant, qu'il va falloir faire tourner la saison du bon côté. C'est à dire qu'à un moment donné, il va falloir qu'on enflamme un peu les matches. C'est vrai, surtout chez nous, à domicile. Il faut tenter, il faut oser le dépassement de fonction sur un peu plus de folie pour pouvoir gagner des matches. Et pour moi, ça va vraiment passer par là.

On demande à un joueur professionnel de ne penser qu'au terrain. Mais mine de rien, il y a la situation de votre coach, 
Il y a ce match que vous avez gagné sur le terrain en Coupe de France et que vous perdez sur tapis vert. Cette défaite en début de semaine à Bastia (1-0). Est-ce que c'est facile aujourd'hui de ne penser qu'au terrain ?

J.D : Facile ? Oui, non, mais on peut regarder l'extérieur. Il n'y a pas de mal sur ça, mais il faut vite se focaliser sur le terrain. Je pense que nous acteurs, en tout cas, on se doit de faire ça. Ce qui s'est passé à Vire est malheureux, mais, nous, les joueurs, on n'y est pour rien. On a gagné le match sur le terrain, c'est ce qu'on nous a demandé de faire. On l'a fait. Après, c'est malheureux pour nous. Et voilà, on a dû vite passer à autre chose. Quand j'ai appris que Dieudonné Gaucho était suspendu, je me suis dit directement dans ma tête que c'était perdu. Je n'ai pas attendu que la FFF nous le dise, parce que pour moi, c'était impossible qu'on passe. A partir de ce moment là, il faut vite passer à autre chose. Et pour la situation du coach, on est tous avec lui et on espère lui ramener des victoires très rapidement.

Est ce que votre ancienneté au club et votre expérience ici vous amène à prendre un peu plus la parole dans ces moments là devant le groupe ?

J.D : Non, pas forcément. Je ne prends pas beaucoup la parole. C'est plus sur le terrain ou à des moments clés. Mais je ne prends pas la parole dans le vestiaire, ni avant ni après. C'est surtout sur le terrain ou j'essaie de parler à mes coéquipiers qui sont à côté de moi pour justement avoir cette relation qui parfois nous manque. Je suis souvent avec Ali (Abdi) ou Romain (Thomas), mais par exemple, on doit avoir une complicité pour pouvoir enchaîner des ballons et des matchs surtout. Mais c'est surtout surtout à ça que mon expérience sert aujourd'hui.

Comment jugez vous votre saison depuis votre retour ?

J.D : Compliqué de revenir après l'été un peu tronquée, surtout physiquement. J'ai vraiment senti que je n'étais pas prêt déjà à jouer aussi rapidement. Mais c'est là où j'ai besoin aujourd'hui d'être à 100 % physiquement pour pouvoir être bon, mais je ne l'étais pas. Donc ça a mis du temps et peut-être ça en mettra encore. Mais ce qui est sûr, c'est que je vais donner le maximum jusqu'à la fin, tant que je serai au Stade Malherbe de Caen pour pouvoir donner le meilleur de moi même.

C'est vrai qu'on vous a vu pétillant sur votre match de rentrée (contre Amiens), peut-être sur l'euphorie de la reprise. Ensuite, c'était plus compliqué ?

J.D : Bien sûr, il ne faut pas avoir peur de le dire. Ce qui est sûr quand on est joueur, c'est qu'il faut savoir quand on est bon et quand on ne l'est pas. Je me remets souvent en question et j'essaie surtout de me poser les bonnes questions, c'est à dire comment être meilleur ? Mais voilà, aujourd'hui, je me les et je sais comment je peux faire pour être meilleur.

C'est essentiellement physique ?

J.D : Non, ce n'est pas que physique. Je pense que c'est surtout dans la tête où la majeure partie se passe. C'est surtout l'aspect mental. Je travaille donc là-dessus pour être le meilleur possible.

Cela veut dire que votre situation contractuelle doit planer aussi sur le terrain malgré tout ?

J.D : Non, je ne pense pas. En tout cas, j'espère ne pas mentir parce que je fais tout pour que cela pâtisse sur mes performances et sur le collectif. J'essaie de tout donner tant que je serai au Stade Malherbe de Caen. On sait que je suis en fin de contrat en 2023. Aujourd'hui, il n'y a pas de discussion pour prolonger. Ils savent ce que je veux et surtout ce que je pense. Mais c'est sûr que ça a été difficile, surtout cet été. Mais j'ai vite essayé de basculer. Je pense que ça a été dur mais important parce que quand on est entre deux, c'est, je pense, la pire chose. J'ai essayé de vite basculer mais aujourd'hui en tout cas, je pense que je n'y pense plus. Je veux juste prendre du plaisir sur le terrain, gagner des matches. C'est ce qui m'importe aujourd'hui.

Parce qu'on sait que vous avez souffert de la situation et que cela ne s'efface pas d'un seul coup non plus ?

J.D : Non, c'est sûr. Cela ne s'efface pas comme ça. Mais il ne faut pas avoir de remords envers qui que ce soit, que ce soit le club ou n'importe qui. Aujourd'hui, c'est fait donc je ne peux pas revenir en arrière. Mais ce qui est sûr, c'est qu'il faut passer à autre chose. Si je reste dans le passé, cela va être encore pire et je vais encore plus nul. Ce que je veux vraiment, c'est prendre du plaisir parce que quand on est loin des terrains et qu'on ne s'entraîne pas avec le groupe , ce n'est pas simple. Tout le monde savait que je voulais partir. Mais voilà, je suis au Stade Malherbe de Caen aujourd'hui, un club que je connais très bien puisque ça fait très très longtemps que je suis ici. Et c'est pour ça que quand je suis revenu, j'ai donné ma parole que je donnerai le maximum pour ce club.

Juste un petit mot concernant le match de Saint Etienne dans un contexte particulier. Ils sont dans une situation sportive très délicate. Le contexte avec les supporteurs aussi est spécial. Malherbe doit faire abstraction de ça ?

J.D : Tout d'abord, je me mets à leur place parce que on a été dans cette situation. Ce n'est pas simple quand les supporters ne sont pas forcément avec vous et que malheureusement, les résultats ne sont pas là. C'est un gros club, tout comme Caen, ce n'est vraiment pas simple. Mais pour nous, ça ne change rien à la préparation du match. Nous, ce qu'on veut, c'est gagner là bas. Il va falloir mettre tous les ingrédients possibles pour éviter de les remettre en confiance. J'ai envie de dire parce que c'est une bonne équipe. Ils ont des bons joueurs. Ils ont recruté Charbonnier qui est un bon attaquant. Ils vont je pense vouloir attaquer fort le match, mettre les supporters avec eux. En tout cas, c'est ce qu'on essayait de faire quand c'était moins bien. Il va falloir être costauds, profiter aussi des espaces qu'ils vont laisser parce qu'ils vont devoir à moment donné se projeter et essayer d'aller marquer. A nous de rester solides défensivement, de se projeter, de faire mal à cette équipe de Saint-Etienne, tout simplement.

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