FC Nantes : un changement de capitaine loin d'être anodin

Il y a des choses qui ne changent pas. Après sa douche, vendredi soir à l’issue du match nul à Montpellier (1-1), Alban Lafont a regagné le car du FC Nantes en prenant à nouveau le soin de ne pas s’arrêter auprès de la poignée de journalistes présents en zone mixte. Il y avait pourtant à dire. Quelques heures plus tôt, et pour la première fois depuis le 9 décembre dernier, le gardien de 25 ans s’était vu confier la responsabilité d’endosser le rôle de capitaine canari, au détriment de Pedro Chirivella.

"J’ai préparé ça il y a 3, 4 jours"

Titulaire du brassard depuis le début de saison, le Valencien n’a pas bronché quand Antoine Kombouaré lui a fait part de son choix. "Il a décidé que ça ferait du bien à Alban de prendre cette responsabilité, confie le milieu de terrain, touché à la hanche et dont l’état de santé n’incite pas à l’optimisme. C’est le coach qui décide et j’ai beaucoup d’estime." Avec la classe qui le caractérise, le numéro cinq espagnol, n’a rien fait paraître de ses états d’âme. Il est pourtant dans l’effectif celui qui incarne aujourd’hui le mieux les valeurs du FC Nantes, le "jeu" avant le "je".

"J’ai voulu bousculer les joueurs, explique Antoine Kombouaré. J’ai senti qu’il fallait tenter quelque chose. J’ai préparé ça il y a 3, 4 jours. Alban est chez lui à Montpellier, son papa, son frère et sa sœur étaient-là. Il est d’ici. Je savais que ça pouvait peut-être lui donner beaucoup de joie, le fait de porter le brassard et lui donner de la confiance. Vous savez je n’aime pas la routine." Il est permis d’en douter au regard de son premier mandat, au cours duquel Lafont et Blas étaient les préposés au capitanat en fonction des compétitions.

Le brassard pour responsabiliser Lafont ?

Choisi en août 2021 pour prendre la succession de Nicolas Pallois, l’international français aura été le relai d’Antoine Kombouaré jusqu’à sa mise à l’écart deux ans plus tard, après la défaite de trop contre Strasbourg à la Beaujoire (0-2). La période coïncidait aussi avec le trou d’air que traversait Alban Lafont et que rencontre aujourd’hui son partenaire dans l’entrejeu. Trimballé de droite à gauche par Gourvennec avant d’être réaxé par son successeur, Chirivella peine malgré tout à retrouver son influence dans le jeu canari.

La forme du portier est loin d'être étincelante non plus. Alors qu'il a récemment prolongé son bail sur les bords de l'Erdre jusqu'en 2027, le dernier rempart canari vit peut-être son exercice le plus délicat depuis son arrivée. Et Antoine Kombouaré l'a bien saisi. "Normalement, le vrai capitaine c’est Pedro", assure l'ancien technicien du PSG. Avant de se montrer plus fou, à force d’insister : "enfin, vous verrez bien". Pour tenter de remobiliser Lafont jusqu'à la fin de la saison, il devrait lui confier la responsabilité du brassard. Une décision plus qu'une sanction à l'égard de Pedro Chirivella qui avait "déjà ce rôle de leader avant, même quand [il] n’avai[t] pas le brassard". Il n'y a donc pas de raison pour que ça change.