11 SEPTEMBRE 1944 | Dijon est libérée

À 9h15, ce matin du 11 septembre 1944...

** ** Après quatre longues années d’occupation, Dijon est enfin une ville libre. Les premiers soldats à entrer dans la ville sont ceux du 4e escadron du 2e régiment de Spahis algérien. À bord d’une automitrailleuse, ils débouchent en héros sur la place de la mairie, à l’époque place Maréchal Pétain.La population, en liesse, les ovationne. "Les gens se précipitaient, On tendait les enfants aux soldats " pour qu'ils montent sur les chars se souvient Annie Boitran, cette Dijonnaise avait à peine trois ans à l'époque.

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La foule se masse place Darcy et tout au long de la rue de la Liberté pour assister à l’arrivée de ces forces libératrices tant attendues. Les soldats Alliés sont arrivés de partout, prenant les Allemands en tenaille. De l’Ouest, la pression est venue de l’armée du Général Patton; du Sud, de la 7e armée américaine et de la 1ère armée française, commandée par le Maréchal de Lattre de Tassigny. Ces dernières ont débarqué en Provence, le 15 août 1944, puis ont remontées à toute vitesse la vallée du Rhône - 500 kilomètres avalés en moins de deux semaines - formant un étau de plus en plus serré autour des positions allemandes.

** L'étau se resserre sur les Allemands**

Les villes de Bourgogne sont libérées les unes après les autres, Mâcon le 4 septembre, Châlon-sur-Saône le 5 et Beaune le 8 septembre.À l'époque, "La Bourgogne est un passage obligé et c’est un goulot d’étranglement par lequel toutes les troupes allemandes, en retraite vers l’est, doivent passer " explique Guy Renaud, auteur d’un livre à paraître sur "La Côte d’Or sous l’occupation".

Le 10 septembre à trois heures du matin, les premiers blindés Alliés traversent la ville de Plombières-Lès-Dijon. Puis, dans la nuit du 10 au 11 septembre, les Allemands, pris en tenaille, sont obligés d’évacuer Dijon. Avant de partir, ils font sauter la gare et le pont Eiffel dans l’espoir de ralentir la progression des Alliés et pour couvrir leur retraite.

Dijon déserte, mais libérée

C'est donc dans une ville presque désertée par l'ennemi que les soldats Alliés arrivent. Aimé Ménestrier avait 17 ans à l'époque. Membre du Maquis Bayard, il se souvient d'une libération sans résistance, mais pas sans quelques coups de feu.

Après les forces régulières, c'est au tour du Maquis et des FFI (Forces Françaises de l'Intérieur) d'entrer dans Dijon ce 11 septembre. Charlemagne Cometti faisait partie du Maquis Liberté. Ce jurassien surnommé "Alto" avait alors 17 ans. Il se souvient de son avancée dans Dijon, au petit matin, désertée par les Allemands : "on est arrivé place Darcy dans un silence impresionnant. On a traversé sans problème ".

** La population est en liesse**

Les soldats "sont accueillis par une population en liesse, des drapeaux aux fenêtres, les soldats sont couverts de cadeaux " raconte encore Guy Renaud.

Dans les jours qui suivent, les combats font rages autour de la ville, et, le 22 septembre 1944, un hôpital de fortune est installé dans le quartier Montmuzard de Dijon. Jusqu'à 1.500 blessés arrivent chaque jour du Front, quand l'hôpital ne peut en accueillir que 750. Benkheda Mohamed y restera quatre mois comme infirmer et en repartira marqué à vie.

Benkheda Mohamed gardera aussi un souvenir ému de l'aide apportée par les Dijonnais, à qui, dit-il "il faudra rendre hommage lors de ces commémorations ". "C'était une période très dure évidemment " raconte-t-il "mais beaucoup plus solidaire qu'aujourd'hui" .

**►►► PROGRAMME DES COMMÉMORATIONS :- 09H00 : office religieux en l'Église Notre Dame- 10h45 : cérémonie officielle au jardin Darcy, suivie d'un défilé jusqu'à la place de la Libération- 11h15 : suite des céréonies et inauguration de deux fresques de l'artiste Khobz à l'Hôtel de ville **

►►► A VOIR, L'EXPOSITION : ARCHIVES MUNICIPALES DE DIJON

►►► Réécoutez l'émission de Cyril Hinaut sur France Bleu Bourgogne et la découverte d'autres archives passionnantes datant de la Libération, il y a 70 ans.