Un nouveau pont sur le Rhône ? Le maire d'Andancette relance le débat

C'est un serpent de mer dans le nord Drôme mais après le nouvel incident qui a touché le pont sur le Rhône entre Andance et Andancette, le maire d'Andancette relance l'idée de construction d'un nouvel ouvrage. Frédéric Chenevier était invité de France Bleu Drôme Ardèche ce mercredi matin.

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France Bleu Drôme Ardèche - Le pont actuel fermé depuis l'incendie d'une entreprise de motoculture à proximité ne rouvrira pas avant 15 jours au moins. Une vraie galère ?

Frédéric Chenevier - C'est plus qu'une galère. Tout est à l'arrêt sur la commune. Le pont est fermé même aux piétons et même aux cycles et bien sûr aux voitures. Dans un premier temps, ce qu'il s'est passé, c'est qu'il y a eu bien sûr un contrôle puisque les câbles ont chauffé. Un contrôle a été fait vendredi et donc le département de l'Ardèche a donné le feu vert pour l'ouvrir aux piétons et aux cycles. Sauf que, à juste titre, la mairie d'Andance a souhaité une expertise sur les bâtiments, donc endommagés par l'incendie. Nous sommes en attente et nous espérons avoir, d'ici quelques heures, au moins le passage des piétons et des cycles, en attendant donc les expertises supplémentaires qui vont durer, comme vous l'avez dit, quinze jours.

Pour les automobilistes, pour les motards, c'est un détour de combien de kilomètres aujourd'hui pour aller chercher les ponts de Serrières au nord et de Sarras au sud ?

C'est simple, ça fait 20 kilomètres. Et puis je ne raisonne pas en un ou deux départements, nous nous raisonnons en bassin de vie. Il faut savoir que sur Andancette, tout ce qui est soins, la maison de santé, les docteurs, les cabinets d'infirmières se trouvent dans l'Ardèche. Alors actuellement pour avoir des soins, il faut passer ou par Sarras ou par le pont de Serrières qui sont déjà bien bien saturés. Donc c'est compliqué, aux heures de pointe, c'est plus d'une heure (de détour ndlr) au lieu de quelques minutes.

Vous réclamez aujourd'hui un nouveau pont. Pourquoi ? Parce que celui-ci a fait son temps ?

Oui, tout à fait. Malgré tout le respect que j'ai pour Marc Seguin, je ne pense pas qu'il était visionnaire au delà de 200 ans. Notre pont à 200 ans et le monde a changé. Tout a changé. Un nouveau pont ? Oui, il ne serait pas de trop. Vous prenez le pont de Serrières-Sablons, il est déjà saturé aux heures de pointe. Celui de Sarras-Saint-Vallier n'est pas mal non plus. Si on veut développer un petit peu, désenclaver le bassin, je pense qu'il y a besoin d'un nouveau pont.

On en parle depuis des années d'un nouveau pont et finalement, il n'y a rien qui bouge ?

Je suis élu depuis la fin des années 90 et à chaque début de mandat, les maires sont dans cette demande d'un nouveau pont. Alors bien sûr, nous obtenons une étude, avec plusieurs scénarios qui sont proposés. Mais bon, au moment de payer, qui va payer le pont ? Et donc je pense qu'il faut qu'on travaille collectivement, comme nous l'avons fait à la Communauté de communes lors du dernier mandat pour les demi-échangeurs (de l'autoroute A7, en projet ndlr) et comme je l'ai fait sur ma commune pour mes zones d'activité. Je me souviens de Pierre Jouvet (maire de Saint-Vallier, président de la communauté de communes Porte de DromArdèche) qui avait annoncé en fin de mandat qu'il était prêt à mettre 5 millions d'euros sur la table. Il faut que les deux communautés de communes de l'Agglo d'Annonay et la Communauté de communes Porte de DrômArdèche, le département de la Drôme, de l'Ardèche, la région et les services de l'Etat se regroupent. Nous avons un ministre Olivier Dussopt , qui est un ancien député qui nous avait promis un nouveau pont. Je lui ai envoyé un message en expliquant le problème qu'il connaît très bien.

Au bas mot, il coûterait combien ce nouveau pont ?

Alors j'entends parler de 40 millions d'euros. Tout dépend donc où il sortira. Pour l'instant, on nous a proposé six scénarios lors de la dernière réunion pour l'étude . Trois ont attiré l'attention des élus. Maintenant, j'attends avec impatience une prochaine réunion pour qu'on valide et qu'on inscrive ce pont une bonne fois pour toutes. Je sais qu'il y a même les collègues de l'Isère qui sont d'accord pour se mettre à table avec nous puisque ils ont des problèmes avec Sablons.