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VIDÉO | Statistiques religieuses à Béziers : Robert Ménard entendu par la police ce mercredi

- Mis à jour le
Par
  • France Bleu

Robert Ménard a affirmé, lundi soir sur le plateau de l'émission de télé Mots Croisés, tenir des statistiques sur les religions des élèves des écoles biterroises, en fonction de leurs prénoms. Le parquet de Béziers a annoncé l'ouverture d'une enquête préliminaire. La mairie, de son côté, dément tout fichage, mais Robert Ménard doit être entendu ce mercredi par la police à Montpellier

Robert Ménard, maire de Béziers
Robert Ménard, maire de Béziers © Maxppp

"Il y a 64,6% d'élèves de confession musulmane à Béziers " : comment Robert Ménard, le maire de Béziers, a-t-il pu fournir des statitstiques de cet ordre, pourtant interdites en France, lundi sur le plateau de l'émission Mots Croisés sur France 2 ? "Ce sont les chiffres de la mairie ", a-t-il répondu.

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"Pardon de le dire, le maire a classe par classe les noms des enfants. Je sais que je n'ai pas le droit de le faire . Pardon de le dire, les prénoms disent les confessions. Dire l'inverse, c'est nier l'évidence ", a-t-il expliqué.

Une sortie qui a suscité de vives réactions dans la sphère politique, dont celle de François Hollande qui juge que "le fichage d'élèves est contraire à toutes les valeurs de la République ", mais aussi sur le plan judiciaire : le procureur de la République de Béziers, Yvon Calvet,** a annoncé mardi l'ouverture d'une enquête préliminaire ** pour "tenue illégale de fichiers en raison de l'origine ethnique ". Une enquête confirmée par le ministre de l'Intérieur Bernard Cazenevue, qui ajoute dans un communiqué :

"Un tel fichage est interdit par la loi. Ficher des enfants selon leur religion, c'est renvoyer aux heures les plus sombres de notre histoire".
— Bernard Cazeneuve, ministre de l'Intérieur

Une perquisition à la mairie de Béziers était d'ailleurs en cours mardi après-midi. Et ce mercredi, le premier magistrat de Béziers doit être entendu dans la journée de mercredi par la police judiciaire de Montpellier, dans le cadre de cette enquête.

En outre, deux personnalités socialistes, Mehdi Ouraoui (membre du conseil national du PS) et Naïma Charaï (conseillère régionale d'Aquitaine), ont fait part de leur intention de saisir à la fois le Défenseur des droits et la Commission nationale informatique et libertés.

Quelques heures plus tôt, le Premier ministre Manuel Valls avait réagi dans un tweet signé - donc rédigé par ses propres soins :

"Il ne faut pas s'étonner que des jeunes se révoltent"

Dans l'opposition directe de Robert Ménard , le député UMP Elie Aboud, candidat malheureux aux municipales de 2012 à Beziers, a lui aussi réagi vivement :

La ministre de l'Education, Najat Vallaud-Belkacem, a elle aussi souligné le caractère "illégal et profondément anti-républicain" de cette démarche. Du côté de la communauté musulmane, l'Observatoire national contre l'islamophobie, dépendant du Conseil français du culte musulman (CFCM), a affirmé qu'avec "*de telles attitudes, il ne faut pas s'étonner que des jeunes se révoltent, voire qu'on les envoie dans les bras de ceux qui veulent les manipuler * ".

La mairie de Béziers dément

La mairie de Béziers, quant à elle, se défend de tenir toute statistique d'ordre religieux : "La mairie de Béziers ne constitue pas et n'a jamais constitué de fichiers des enfants . Le voudrait-elle qu'elle n'en a d'ailleurs pas les moyens. Il ne peut donc exister aucun fichage des enfants, musulmans ou non ", dément-elle.

Une ligne de défense appliquée par Robert Ménard, qui a exclu lors d'une conférence de presse l'existance de listes ou de fiches, mais se dit toutefois favorable à la création de statistiques ethniques.

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