La polémique Constance Calandri, ancienne candidate FN désormais propriétaire du logo du club de rugby de Béziers

Voilà une affaire bien embarrassante, qui agite le monde politique et sportif biterrois depuis le week-end dernier. L'ASBH, le club de rugby de Béziers, n'est plus propriétaire de son logo, de ses insignes, de ses couleurs, ni du sigle ASBH. Depuis quatre ans, ils étaient tombés dans le domaine public après un oubli. Une marque est en effet protégée pendant 10 ans, sauf reconduction dont il faut faire la demande, ce qui n'a pas été le cas. Autrement dit, vous comme moi, aurions pu déposer un dossier à l'Institut national de la propriété industrielle (INPI).

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Et Constance Calandri a tout simplement profité de cette vacance des titres de propriété.

Si pour certains, cette démarche est audacieuse, pour d'autres, elle est provocatrice, purement politique, c'est une revanche. Elle met en tout cas en avant un dysfonctionnement.

Cette ancienne salariée à la mairie de Béziers avait déjà fait parlé d'elle en 2012. : ancienne candidate du Front national aux législatives, elle s'était qualifiée au second tour avant d'être battue par Kléber Mesquida dans la 5e circonscription de l'Hérault.

"Je suis désormais la gardienne de l'ASBH, du logo, de sa marque et ses couleurs"

Cette affaire a été révélée il y a quelques jours par nos confrères de l'Agglorieuse, journal satirique montpelliérain. Mais avant l'emballement médiatique du week-end dernier, Constance Calandri avait raconté les raisons de sa démarche à France Bleu Hérault.

"Monsieur tout le monde aurait pu déposer le logo depuis 2020"

"C'est vrai qu'aujourd'hui, je suis propriétaire de la marque ASBH, verbale et figurative. Figurative, ça veut dire le logo, les insignes, les couleurs. Verbales, c'est le A, S, B, H. L'Association Sportive de Béziers Hérault. J'ai découvert par hasard, que plus personne n'était propriétaire de l'ASBH. Je me suis intéressée au club. La ville est actionnaire, et donc, tous les contribuables sont concernés.

"Avant, j'avais lu des articles, regardé des vidéos. Je suis tombée sur celles de Dominici. Dans l'une de ses vidéos, il explique que le logo a une importance capitale dans le club de rugby. Je me suis alors intéressée à son évolution graphique. Et de fil en aiguille, je suis tombée sur le site de l'INPI."

"Il ne faut pas y voir une action politique ou malveillante de ma part"

"Et là, je découvre que la marque est expirée partout. Je trouve cela curieux. Ça m'interpelle. Je trouve ça vraiment très bizarre. C'est alors que je me suis rendue compte, qu'elle était dans le domaine public depuis 2020 et qu'elle n'est donc plus protégée. Je n'en croyais pas mes yeux au début. Très franchement, je trouvais que c'était dangereux. Surtout vu tout ce qui s'est passé avec les problèmes du club, le rachat en 2020 avec les émiratis."

"Monsieur tout le monde aurait pu déposer le logo depuis 2020. C'est vrai, aujourd'hui, je suis la gardienne de l'ASBH, du logo, de sa marque, de ses couleurs. Mais c'était à la portée de tout le monde, y compris de quelqu'un qui aurait pu avoir des intentions malveillantes, ce qui n'est pas mon cas. Si cela avait été le cas, il aurait pu faire des pressions dans le cadre de rachat du club par exemple."

"Ce que j'aimerais faire passer comme message, c'est que je veux que les joueurs continuent de porter fièrement leur maillot avec le logo les couleurs et je veux que les supporters continuent de porter leur écharpe et tout ce qui tourne autour de l'ASBH pour soutenir cette équipe. Je demande à la direction du club de continuer en ce sens. Je ne m'y opposerai aucunement."

"Le logo de l'ASBH, n'est pas à vendre, je le dis au club"

"J'attends seulement aujourd'hui des réponses. Je n'ai pas sollicité Robert Ménard, mais cela se fera sûrement. Alors oui, certains diront que c'est audacieux. Mes proches ne sont pas surpris de ma démarche, mais ce n'est pas du tout prétentieux, comme certains pourraient l'imaginer."

"Le logo n'est pas à vendre. Que l'ASBH le sache. Je suis la gardienne du logo et c'est très bien comme cela au moins pendant 10 ans. Ce n'est pas une revanche, je ne vois pas pourquoi il y en aurait une. Je vous assure. Il ne faut pas y voir une action politique ou malveillante de ma part. Il faut vraiment se tranquilliser sur le sujet.

J'irai dans l'intérêt général du club. Il n'y a aucun problème là-dessus. J'en informerai toutefois la Fédération française de rugby. Je n'empêcherai pas le club de l'utiliser, ni les Biterrois de clamer le nom de leur équipe dans les stades. Je sais qu'il y a un attachement très fort, mais il n'y a rien de tout cela. Il n'y a pas d'arrière-pensée.

"Ma démarche est une action citoyenne"

"Il n'y a aucune action politique de ma part. Depuis 2012, j'ai privilégié ma vie de famille. J'ai fait le choix de privilégier mes enfants. Ma démarche est une action citoyenne. Je ne pense pas revenir pour l'instant en politique. Pas dans l'immédiat. Et je n'ai pas déposé la marque ASBH en prévision d'une candidature à une élection.

"C'est une grande responsabilité d'être la gardienne d'un club comme celui de Béziers. J'en ai conscience. C'est quelque chose de précieux dont je dois m'occuper avec beaucoup de bienveillance. C'est un peu comme un enfant. Évidemment, je vais prévenir la Fédération Française de ce changement. C'est la moindre des choses je pense.

Un recours pour dépôt frauduleux déposé

L'association ASBH a fait savoir qu'elle allait déposer un recours pour dépôt frauduleux. Constance Calandri dénonce via son avocat (voir ci-dessous) pareil "amateurisme, symptomatique de la mauvaise gestion du club depuis de nombreuses années, et plus largement de la Ville pour ses administrés".

Communiqué de presse de son avocat après l'interview accordée à France Bleu Hérault