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Claude Lelouch en tournage à Béziers : "Nous avions deux jours pour le convaincre" confie l'office de tourisme

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Claude Lelouch s'installe ce week-end prochain avec ses équipes à Béziers, Sérignan, Capestang et Vendres pour y tourner une partie de son prochain film. L'équipe de l''office de tourisme de Béziers-Méditerranée s'est démenée pour trouver les lieux les plus insolites et séduire le réalisateur.

Claude Lelouch en visite à Béziers Claude Lelouch en visite à Béziers
Claude Lelouch en visite à Béziers - Office tourisme Béziers

La dernière fois que Béziers a été sous les projecteurs d'un réalisateur de cinéma, c'était en 1968. Les plus anciens s'en souviendront sans doute : "Le petit baigneur" avec comme acteur principal Louis de Funès. Ce temps-là est bien loin.
Cette fois-ci, Claude Lelouch a décidé d'installer ses caméras dans le Biterrois pendant deux semaines à partir de ce samedi 10 juin pour tourner une partie de son prochain film avec notamment Clémentine Célarié, Kad Merad et Michel Boujenah.

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Claude Lelouch, qui compte plus de cinquante films à son actif, est "venu en toute discrétion" à la mi-mars faire du repérage. Plusieurs villes étaient pressenties. Mais il a donc eu le coup de cœur pour Béziers, Capestang (ses longues allées de platanes bordant le Canal du Midi), Vendres et Sérignan.

Quarante-huit heures auparavant, l'office de tourisme de Béziers-Méditerranée avait eu connaissance de la venue de son équipe, mais qu'elle ne fut pas la surprise pour Monique Boulze de voir que le réalisateur en personne avait fait le déplacement. Il n'avait pas été annoncé. Monique Boulze avait été retenue pour être le chauffeur de l'équipe pendant son séjour : "C'était improbable, fantastique, inattendu, de l'avoir à nos côtés. Il avait des demandes précises. Il a fallu sélectionner très vite des lieux. Il recherchait une brocante, une classe de lycée, une route de montagne, un sentier de Compostelle. Nous n'avions que 48 heures pour trouver cela. Et tout ce que nous lui avons montré, Claude Lelouch en est tombé amoureux".

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Claude Lelouch à Capestang
Claude Lelouch à Capestang - Office de tourisme de Béziers

Comment s'est déroulée la venue de Claude Lelouch à Béziers ?

Tout est venu d'un monsieur qui s'appelle Monsieur Hagnauer, propriétaire d'une agence de mannequins à Paris, impliqué dans le milieu du cinéma, du showbiz, Il a contacté l'office de tourisme, le directeur, en disant," Claude Lelouch cherche des lieux de tournage pour son prochain film". Je lui ai parlé de Béziers. "Essayez de voir ce que vous pouvez faire". On nous a transmis, une liste de courses, comme je dis, avec des lieux. "J'ai besoin d'une classe de lycée, j'ai besoin d'une route de montagne, j'ai besoin d'un sentier de Compostelle..." Waouh, Super ! On avait 48 heures pour réagir, faire les photos, tout envoyer et donner les coordonnées. Ils ont reçu. Ils ont aimé ce qu'ils ont vu et environ une semaine plus tard, notre directeur Jean Muller me dit "Monique, vous allez jouer les chauffeurs pendant deux jours parce que la prod vient repérer les lieux." Donc franchement ravie, je vais les chercher à l'hôtel le 19, au centre-ville. Et je vois le directeur de prod qui me dit "oui, on n'attend plus que Claude" parce qu'il y avait le directeur de production, Rémi Bergman, le chef opérateur et il me redit "on n’attend plus que Claude".

Vous ne s’aviez pas que Claude Lelouch était présent ?

Évidemment. Et là, je vois arriver un monsieur avec un beau blouson en cuir blanc, et brodé dessus "Un homme et une femme. 50 ans, Claude Lelouch". Et je me suis dit Nom de Dieu. Eh bien oui, c'est lui. Honnêtement, pendant quelques secondes, j'étais un peu dans mes petits souliers. Puis après, très, très contente en disant ,maintenant, il faut la jouer sincère, honnête, lui donner ce qu'il veut voir, si on peut le surprendre et dans le bon sens pendant quelques secondes.

Comment réagissez-vous en le voyant ?

Pendant quelques secondes, c’est exactement ça. Ah oui, bien oui, c'est lui. Et puis bon, il a un visage tellement connu, tellement reconnaissable. Ah ben oui, il est là. Et bien maintenant, il va falloir assurer. Il va falloir que l'office de tourisme et Béziers montrent ce qu'ils ont dans les tripes et ce qu'ils ont à proposer à des gens comme lui, à des artistes, à des créateurs, des gens aussi réputés que lui. Parce qu'il faut qu'on réussisse, il faut qu'on y aille.

Et il fallait convaincre. Parce que forcément, j'imagine qu'ils avaient aussi d'autres sites à visiter, d'autres endroits posisbles pour tourner ce film ?

Oui, parce que quand vous avez des demandes précises, " j'ai besoin d'une route bordée de platanes qui fasse au moins deux kilomètres de long, toute droite". Ouah. Voilà, le cahier des charges devient quand même un peu un peu difficile à remplir. Puis finalement, ça s'est très bien passé. Honnêtement, comme je ne suis absolument pas de ce milieu-là, je me suis tue, j'ai juste accompagné, etc. Mais lorsqu'on est arrivé dans les arènes de Béziers, parce qu'il voulait voir ce qu'était l'acoustique, parce qu'il imaginait un groupe de gospel chantant dans le cadre d'un enterrement, là mon sang n’a fait qu’un tour. Excusez-moi, un enterrement, mais c'est pas ici qu'il faut le tourner. Je vous en supplie, faites-moi confiance. Au moins dix minutes, je vous emmène ailleurs. Bon, d'accord. Parce qu'il n'est pas du tout embêtant. Pas méprisant, pas convaincu de sa supériorité comme on aurait pu le craindre quand on a une carrière comme la sienne. Et puis on est allé au cimetière Vieux évidemment. Et alors là, "oui, on va arriver de là. Ibrahim va passer par là, Ça va être comme ci comme ça. Qu'est-ce que c'est beau Béziers ! Oh, qu'est-ce que ça me plaît ! Ah, franchement Béziers, ça me surprend. Je ne sais pas. Je n'imaginais pas du tout trouver tout ça ici." Au lycée Henri IV, on a visité les salles. Ils étaient ravis aussi. Tout le monde a tout fait au lycée pour être à la hauteur de sa demande, pour savoir exactement ce qu'il cherchait. Bref, vous savez, tout s'est goupillé de façon à ce que l'on sente que ça marche. On sent que les choses vont marcher. Et effectivement, vers la fin de son séjour, il a rencontré et déjeuné avec Monsieur le maire et avec le directeur de l'office de tourisme, et c'était banco quoi ! Et puis on était absolument ravi à l'office de tourisme, comme la ville d'ailleurs. Parce que franchement, depuis trois semaines maintenant, je travaille beaucoup avec le régisseur adjoint et le régisseur sur la préparation du film. Tout le monde est formidable. C'est un bonheur. Tout le monde s'est énormément investi. Les choses, si j'ose dire, se goupillent de manière naturelle, fluide. Et puis on leur trouve ce dont ils ont besoin. La dernière demande en date, c'était un gros chien à mettre dans une voiture derrière Clémentine Célarié. Mais un gros chien, ça va du berger australien aux bergers de Sibérie ou du Népal ou à Moloch. Et vous voulez quoi ? Nous avons trouvé un éleveur à Sauvian qui élève des mastiff. Ils ont craqué devant la bouille d'un des chiens. Et il y aura un des chiens de l’élevage de Sauvian qui sera derrière Clémentine Célarié pendant le film.

C’est une belle opportunité pour Béziers ?

C'est une belle chance pour Béziers quand même, d'exister sur la carte du cinéma français et en Occitanie. Le dernier film en date tournée à Béziers c'est "Le petit baigneur" en 1968. Je n'ai rien contre "Le petit baigneur" et Louis de Funès, soyons clair, mais le film de Claude Lelouch, qui a quand même 85 ans maintenant, dont on se dit que c'est sinon le dernier, du moins c'est certainement un des derniers films, ça donne encore plus envie de faire en sorte qu'avec nos petits moyens, à notre petit niveau, ce soit une réussite. Il y aura d'autres lieux de tournage de de ce film au Mans, à Paris. Je ne sais plus où, mais c'est ici qu'il va rester le plus longtemps. Il reste quand même quinze jours. C'est une belle victoire pour le Biterrois. Oui, c'est important pour la notoriété de Béziers. Ça veut dire que Claude Lelouch, son équipe et des grands acteurs très connus viennent passer quinze jours à Béziers pour tourner un film. En termes de notoriété, c'est quand même franchement formidable. Après, financièrement, ces gens, les comédiens, l'équipe technique, il faut bien les loger, il faut bien qu'ils mangent. Il faut bien qu'on les emmène se balader aussi de temps en temps parce qu’ils ne tournent pas sept jours sur sept. Donc c'est tout un territoire qui bénéficie des retombées, des choses que l'on peut préconiser ou proposer aux gens qui vont venir pendant quinze jours. Et on espère faire pour le mieux. En tout cas, tout le monde est vraiment mobilisé pour, je vous assure.

Béziers Capestang, Vendres, Sérignan. Il y a d'autres endroits aussi ?

Non. Vous avez fait le tour pour l'instant. On ne sait jamais. Ça ne préjuge absolument pas d'éventuelles demandes de dernière minute qui pourraient arriver. Il y en a au moins une sur laquelle nous travaillons, mais ce n'est pas encore certain, donc on ne le dira pas. Mais voilà, au fur et à mesure que les choses se présentent, tout le monde a réagi en bonne intelligence.

Claude Lelouch cherchait aussi une route de montagne. Vous l'avez trouvée ?

Franchement, quand avec une collègue, j'ai regardé la liste de courses, une route de montagne à Béziers-Méditerranée. Pas simple comme histoire. Parce que quand je vous disais aussi que tout le monde s'y est mis, c'est que mes collègues photographes, tout le monde a réagi en un temps record. Ça a été fait, mais vraiment d'une manière très rapide, efficace. Et c'est parti très très vite. Mais cette route de montagne, on n'a qu'une solution, c'est vraiment sortir du territoire. Et moi, comme j'aime beaucoup aller du côté de La Salvetat, on pensait à la route qui mène au col du Cabarétou parce nous sommes à 1.000 mètres d'altitude. Ça ressemble à de la montagne. Il neige même. Parfois, on se dit bon, voilà, c'est ce qu'on a de plus logique à proposer sans que ce soit trop loin. Ça reste dans l'Hérault. Parce qu'après tout, charité bien ordonnée commence par soi-même, n'est-ce pas ? Et même si nous étions, en tant qu'office de tourisme hors de notre territoire de compétence, ce qui comptait, c'était que les lieux dans l'Hérault qui pouvaient convenir à ce tournage, qu'ils soient mis en valeur, présentés. Mais le lieu était trop éloigné, donc on a présenté d'autres possibilités. Comme justement du côté de Babeau-Bouldoux. Mais après, pour des raisons d'organisation, ils ont renoncé à cette route. Ils le tourneront, je crois, en région Franche-Comté. Mais peu importe, il sait qu'ici, ça existe maintenant. Voilà, à nous de faire vivre tous les lieux qui vont être occupés par l'équipe de Claude Lelouch pendant ces quinze jours de tournage.

Vous disiez "enfin Béziers". Pas toujours Sète et, Montpellier pour les tournages ?

Oui, bon, parce que ça, c'est un vieux réflexe chauvin. Je suis bien d'accord, je le confesse et je l'assume. Mais comme le disait quelqu'un qui travaille au comité départemental du tourisme, ce qui est intéressant, c'est que quelque part, Béziers, dans l'Hérault, devienne un pôle d'équilibre. C'est à dire que Montpellier, Sète, tournent des feuilletons connus et bien maintenant, Béziers accueille Claude Lelouch, messieurs-dames. C'est un bonheur de se dire que l'on peut aussi exister face à des communes, à des structures aussi organisées et aussi connues que ce qui est fait sur Montpellier et sur Sète. Béziers à sa mesure peut aussi s'inscrire dans cette logique-là. Et on a des arguments à défendre.

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